Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES du 27 avril au 12 mai 2024

(Historique de l'agenda)

 171. Pâques, Réflexion 2024

Sœurs et Frères

    Comme chaque année, à l’occasion de cette fête de Pâques, capitale pour nous chrétiens et qui dure trois jours*, je me pose une question. Et la réponse à cette question est cruciale : elle m’est indispensable pour donner un nouvel élan à ma foi, à mon regard sur Dieu, sur moi-même, sur autrui ; et aussi sur « ma prêtrise », que Jésus et notre Mère Église m’ont offerte dans leur incroyable et incomparable générosité.

    Cette question à laquelle je dois moi-même répondre est la suivante : que représente pour moi la Résurrection dans le contexte mondial actuel ?

    Pour répondre complètement à cette interrogation, je dois commencer par évoquer la première étape de ce « Triduum » : la grande Fête de la Cène que nous célébrons le Jeudi Saint. Au travers de ce dernier repas du Christ avec ses disciples, pour moi, croire à la Résurrection, c’est retenir les paroles et les gestes que Jésus laisse à ses proches (bénédiction du pain, du vin, lavement des pieds), pour que ces mots et ces gestes grandissent dans leurs cœurs - même s’ils ne comprennent rien dans l’immédiat.
Et ce n’est pas à eux mais à moi de croire qu’un jour ils comprendront, et que cela donnera du fruit, pour eux-mêmes et pour le monde.



    Le Vendredi Saint, croire à la Résurrection c’est se laisser juger, même sans vrais motifs, et être condamné à mort par des gens dont certains se sont déclarés « hier » mes amis. C’est aussi, dans ma propre expérience de la solitude et de l’abandon total, oser crier vers Dieu : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mt 27,46).
Et ce n’est pas aux autres mais à moi de croire, dans mon cœur, que mon expérience du Dieu vivant, du Dieu d’amour, est plus forte que tout. Et que tous les biens que j’ai semés pendant ma vie ne seront pas oubliés par Dieu.

     Et enfin le troisième jour, il s’agit de croire que même mort aux yeux des autres (et pas forcément physiquement), je serai ressuscité par Dieu qui n’oublie jamais celui qui Lui a fait confiance jusqu’au bout. Et je serai ressuscité pour une nouvelle vie. Ce sera une nouvelle vie pour moi, mais aussi pour tous les autres, grâce à mon cheminement avec Jésus de Nazareth qui, une fois pour toutes, a vaincu la mort, l’exclusion, le mépris, l’abandon, la solitude, le désespoir, le péché qui m’éloigne de Dieu. Dans cette nouvelle vie, en Christ ressuscité, je verrai mieux ce qui est vraiment nécessaire à ma vie. Je découvrirai, encore une fois, que cela vaut la peine de s’arrêter et d’y réfléchir. Je serai libre, puisque que je n’aurai plus besoin de participer à la course folle de ce monde, et je serai heureux en ressemblant ainsi davantage à Jésus.

    La lumière venant de la Résurrection du Christ, me permettra de croire aussi - quelle que soit ma situation actuelle - que la promesse de Dieu, rapportée par le prophète Ezéchiel, peut se réaliser dans ma vie. Cette prophétie qui dit : « Je vous prendrai du milieu des nations, je vous rassemblerai de tous les pays, je vous conduirai dans votre terre. Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés ; de toutes vos souillures, de toutes vos idoles, je vous purifierai. Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’ôterai de votre chair le cœur de pierre, je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai en vous mon esprit, je ferai que vous marchiez selon mes lois, que vous gardiez mes préceptes et leur soyez fidèles » (voir Ez 36, 24-27).

    L’amour de Dieu fait tout renaître grâce à ce flambeau de la résurrection de Jésus-Christ, que je porte chaque jour dans mon cœur et qui est capable de dissiper les ténèbres de ma vie et celles de ce monde.
Alors ma Sœur, mon Frère pour toi, la Résurrection, c’est quoi dans ta vie ?

Bon Triduum et belle fête de la Résurrection pour tous,

Votre frère Bogdan

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*C’est la fête majeure, la fête la plus importante de l’année liturgique pour nous les chrétiens. Elle commence avec la messe, le soir du jeudi Saint, et se termine avec les vêpres du dimanche de Pâques. Autrement dit, nous participons aux célébrations du Jeudi et du Vendredi Saint, à la Veillée Pascale comme à une seule célébration intégrale : c’est ce que nous appelons Triduum – en latin 3 jours. Donc ce n’est pas un hasard s’il n’y a pas de rite de la bénédiction avec l’envoi - qui normalement clôture toute messe - ni à la fin de la messe du jeudi Saint, ni à la fin de la célébration du Vendredi Saint (il n’y a d’ailleurs pas de messe ce jour-là). Jeudi et vendredi nous sortons de nos célébrations en silence. Le rite de la bénédiction et de l’envoi sont en revanche présents à la fin de la troisième célébration – la Veillée Pascale avec un et joyeux « Alléluia ». Nous sommes donc envoyés pour témoigner le Christ Ressuscité après avoir « passé » trois célébrations avec Lui et nos Sœurs et Frères dans la foi.