Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES du 27 avril au 12 mai 2024

(Historique de l'agenda)

 166. Gn 9, 8-15, I Dimanche du temps de Carême, B, Réflexion 2024

Sœurs et Frères

C’est aujourd’hui le premier dimanche du temps de Carême. Nous voici au début d’un chemin qui doit nous amener, individuellement et comme membre de notre communauté, jusqu’à la fête de Pâques - le plus grand Événement de notre religion.
Pour ce premier dimanche, nous lisons un extrait du premier livre de la Bible – le livre de la Genèse – et plus précisément l’histoire de Noé. Il s‘agit du passage où Dieu, après la Déluge, conclut une alliance avec Noé, ses descendants et « tous les êtres vivants ». Autrement dit, de sa propre initiative, Dieu a décidé à jamais, de conclure une Alliance avec toute l’humanité, toute sa création.

Quelqu’un pourrait dire ceci : « Tout est bien en effet, mais dans les chapitres précédents nous sommes témoins de la cruauté de Dieu pour le reste de l’humanité. Ce Déluge, c’est vraiment quelque chose d’effrayant ». Certes, mais l’auteur de ce récit nous révèle que le châtiment du déluge a été causé par l’infinie méchanceté humaine : « Le Seigneur vit que la méchanceté de l’homme était grande sur la terre, et que toutes les pensées de son cœur se portaient uniquement vers le mal à longueur de journée. Le Seigneur se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre » (voir Gn 6,5-6). Tout cela ne concernait en rien l’homme juste et intègre qu’était Noé (cf. Gn 6,9).



On pourrait aussi penser qu’il s’agit d’« affabulations » de l’auteur de ce texte, dont l’historicité est contestable et la datation difficile à établir. Mais cela ne nous empêche pas de constater que Dieu respecte toujours la liberté de l’homme ; une liberté qui peut malheureusement l’entraîner vers le mal et le conduire jusqu’à sa propre destruction. Aujourd’hui par exemple, par toutes sortes d’addictions, certains individus en viennent à se détruire et certains dictateurs préfèrent détruire leur propre pays afin de garder le pouvoir à tout prix. Toutefois, dans notre texte, nous constatons aussi, en nous référant au personnage de Noé, que Dieu est toujours à la recherche de personnes en qui Il peut mettre toute sa grâce et apporter tout le bien possible - pour elles -mêmes et pour l’humanité.
Nous pouvons aussi tirer de ce passage, la conclusion suivante : Dieu n’a rien à voir avec le mal et ce n’est que dans une personne qui L’écoute, et qui est vraiment ouverte à Lui, qu’Il peut faire de belles et grandes choses pour le bien du plus grand nombre. Et je dirais même que, d’une certaine manière, le mal doit aller jusqu’au bout de ses excès destructeurs et de sa puissance illusoire pour que le bien puisse surgir dans sa réelle puissance et son incomparable beauté.

On pourrait dire que Noé, entouré par des gens en proie au mal, s’est retrouvé « au désert » comme le Christ. Cependant l’un et l’Autre ont suivi Dieu en restant justes devant Lui et intègres dans leur confiance en Lui. Nous, les chrétiens, nous pouvons être « entourés » et tentés par le mal, qui souvent se déguise en bien dans notre monde. Mais grâce à notre intime alliance avec Dieu depuis notre baptême, nous pouvons toujours choisir le chemin avec Lui. Noé et Jésus ont eu un choix à faire et, malgré tout, ils l’ont fait avec détermination ! Cherchons Dieu dans la prière et dans le « secret » de nos cœurs. A la suite du prophète Isaïe je vous dis donc, et à moi-même aussi évidemment : « Cherchez le Seigneur tant qu’il se laisse trouver ; invoquez-le tant qu’il est proche » (Is 55,6).

Bon Carême et bon chemin vers la Lumière de Pâques,
Avec ma prière, frère Bogdan