Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES DU 21 AU 29 SEPTEMBRE 2024

(Historique de l'agenda)

 173. Ac 3, 13-15.17-19, III Dimanche de Pâques, B, Réflexion 2024

Je vous salue en disant : Christ est ressuscité ! Alléluia !
Et par tradition (et gentillesse encore plus grande que dimanche dernier – sourire) vous me répondez :
Il est vraiment ressuscité, Alléluia !

Sœurs et Frères,
Nous sommes toujours dans le temps pascal, alors - joie dans le cœur de chacun de nous !!!

    Aujourd’hui, la première lecture de la liturgie de la Parole de ce temps pascal, est encore un extrait du livre des Actes des Apôtres. Nous sommes, comme dimanche dernier, à Jérusalem avec Jean et Pierre après qu’ils ont guéri un infirme au Temple, et notre récit relate une partie du discours que Pierre adresse à la foule stupéfaite de ce miracle.
Et Pierre, comme disent les Français, « ne mâche pas ses mots » (clin d’œil et sourire). Il interpelle ainsi ses auditeurs : « Vous avez renié le Saint et le Juste, et vous avez demandé qu’on vous accorde la grâce d’un meurtrier. Vous avez tué le Prince de la vie, lui que Dieu a ressuscité d’entre les morts, nous en sommes témoins ».
Ces mots de Pierre sont forts : ils ne laissent aucun doute sur la responsabilité des Juifs et excluent toute possibilité d’excuses ! Ils ont préféré que l’on gracie le meurtrier Barabbas, plutôt que le prophète de Nazareth ! Mais, malgré tout, Pierre qui veut témoigner de sa foi en Christ ressuscité, semble ne pas vouloir accabler ses auditeurs ; il atténue ses propos en disant : « Frères, je sais bien que vous avez agi dans l’ignorance, vous et vos chefs ». Dans cette phrase, pourquoi Pierre parle-t-il de « l’ignorance » de ses compatriotes, qui attendaient tellement le Messie, et qui L’ont pourtant condamné à mort ? C’est que, sans nul doute, leur vision du Messie ne correspondait pas du tout à celle de Dieu. Les disciples d’Emmaüs incarnent bien cette ignorance, eux qui avaient espéré que Jésus de Nazareth « était celui qui allait délivrer Israël » de l’occupation Romains (voir Lc 24,13-24). A ce sujet, une note de la TOB précise que : « Cette ignorance est la méconnaissance du dessein de Dieu annoncé par les prophètes » (3,18; voir 2 Co 3,14-16). Or, même considérée comme une excuse (voir Lc 23,34 n.), une telle ignorance est en soi une faute qui éloigne les Juifs de Dieu (voir Ac 13,27 n.). Un autre type d’ignorance affecte d’ailleurs les païens qui vénèrent un « dieu inconnu » et ignorent, comme le dit saint Paul, le « Dieu qui a créé l’univers » (voir Ac 17,30 n.). « Les uns et les autres ne peuvent en sortir que par la conversion et le pardon (Ac 3,19 n.) »¹.


    En poursuivant notre lecture, nous constatons que le texte se termine par la proposition d’un cheminement et de son issue. Pierre dit à la foule - « Convertissez-vous ». Ce que nous pouvons traduire par « repentez-vous » ou, au sens littéral, « revenez ». Et les auditeurs de Pierre savent bien de quoi il parle. « Cet appel à la conversion pour le pardon des péchés est la conclusion habituelle des discours missionnaires (Ac 2,38 ; 3,26 ; 10,43 ; 13,38 ; 17,30). La conversion est une transformation intérieure qui fait passer l’homme de l’ignorance (Ac 3,17 n.) à la foi en le rapprochant de Dieu (Ac 26,18-20) ; pour les Juifs, ce rapprochement est plutôt un retour (Ac 9,35) et, pour les païens, une venue vers Dieu (Ac 14,15 ; 15,19) »².

    Sœurs et Frères, je ne vous cache pas que ce récit - cette attitude de Pierre - me parle beaucoup personnellement. Je dirais même qu’il peut être utile, et pas seulement pour les chrétiens. Pourquoi ? Parce que nous voyons quelqu’un qui était mort intérieurement, mais qui porte le témoignage d’une « transformation intérieure » profonde. Pas seulement parce que, par lui, Jésus a guéri un impotent ; mais plutôt par la façon dont il a traité ses auditeurs qui, en fin de compte - nous ne pouvons pas l’oublier - ont condamné à mort son Maître Jésus. Au lieu de leur reprocher seulement leur péché, il cherche une issue pour leur vie marquée par cette faute grave. Certes, il leur dit la vérité (la vérité qui selon Saint Jean nous rend libre - Jn 8, 31-42) mais en même temps, en mettant plutôt l’accent sur leur « ignorance », il leur offre le chemin de la conversion, c’est-à-dire d’une « transformation intérieure ». Pierre et Jean sont les témoins de cette transformation du cœur quand ils disent que Dieu a ressuscité d’entre les morts le Prince de la vie.
    Je dirais, que c’est l’attitude d’une femme ou d’un homme « ressuscité », de s’ouvrir à l’élan d’une nouvelle vie, et de chercher, de proposer une transformation intérieure pour autrui. Et cela commence par le pardon pour soi-même, comme Pierre l’a fait. Parce que quelqu’un qui est réconcilié en son cœur avec Dieu et lui-même, sera capable de proposer le chemin du pardon, de la libération pour autrui.
    Une dernière chose que nous pouvons tous tirer, d’après moi, de cette lecture ; quand nous disons à quelqu'un une vérité très dure en cherchant son bien, la libération de ce qui l’entrave - qui est l’effet d’un péché, du mal commis - il sera capable de prendre le bon chemin.

Bon dimanche, toujours dans la joie pascale,
frère Bogdan - sourire

P.S. Je serai absent quelques jours de la paroisse, vous ne recevrez donc pas ma réflexion dimanche prochain.

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¹selon la note pour Ac 3,17 de la TOB - Traduction œcuménique de la Bible, édition Cerf 2012.
²selon la note pour Ac 3,19 de la TOB - Traduction œcuménique de la Bible, édition Cerf 2012.