Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père André Zontek - P. Jean-Rémi Razafimahatratra, vicaire.

ANNONCES DU 15 au 23 NOVEMBRE 2025

(Historique de l'agenda)

 224. Ac 7, 55-60, VII Dimanche de Pâques, C, Réflexion 2025

Sœurs et Frères

Le Christ est ressuscité – sourire, et votre réponse maintenant … ?

    En ce temps pascal, nous poursuivons notre réflexion avec, en première lecture, un nouvel extrait du livre des Actes des Apôtres. Le récit d’aujourd’hui relate la condamnation et la mort d’Étienne, récemment choisi pour le « service » de sa communauté. C’était « un homme rempli de foi et d’Esprit Saint » (Ac 6,5). Et pourtant il va subir le même sort que Jésus-Christ ; Jésus que le même Sanhédrin avait condamné à mort pour se débarrasser de Lui. Pourquoi Étienne, lui aussi, a-t-il autant dérangé les Juifs ?
    Pour mieux comprendre « le fond de l’affaire », il nous faut évoquer brièvement ce qui précède. Étienne n’avait rien fait de répréhensible à l’encontre de ses compatriotes. Simplement, « rempli de la grâce et de la puissance de Dieu, [il] accomplissait parmi le peuple des prodiges et des signes éclatants » (Ac 6,8). Tout cela au nom de Jésus de Nazareth. Bref, à cause de faux témoignages, il se retrouva devant le tribunal, accusé de blasphème « contre Moïse et contre Dieu » (Ac 6,11-13). Et devant cette cour suprême des Juifs, il parla longuement de l’histoire de son peuple- le peuple Élu d’Israël ; il évoqua notamment Abraham et Moïse, et témoigna que Jésus était le Messie envoyé par Dieu. Au cours de son interrogatoire, Étienne n’hésita pas à dire ouvertement ce qu’il pensait de la conduite de ses adversaires, les juges du Sanhédrin : « Vous qui avez la nuque raide, vous dont le cœur et les oreilles sont fermés à l’Alliance, depuis toujours vous résistez à l’Esprit Saint ; vous êtes bien comme vos pères ! Y a-t-il un prophète que vos pères n’aient pas persécuté ? Ils ont même tué ceux qui annonçaient d’avance la venue du Juste, celui-là que maintenant vous venez de livrer et d’assassiner » (Ac 7,51-52). Et quand, « rempli de l’Esprit Saint », il dit à ses juges qu’il voyait « Jésus debout à la droite de Dieu », cela fut « trop » pour ces « sages experts » qui le condamnèrent. Pour ces Juifs religieux, Étienne avait osé « mettre » à « la droite de Dieu » Jésus de Nazareth, cet homme qu’ils avaient condamné et mis à mort sur la croix comme un criminel.

    Quelqu’un pourrait me demander en quoi ce texte est en mesure de nous aider au quotidien. Autrement dit, qu’est-ce qu’il peut nous apporter ? Très Bonne question – sourire. Quant à moi, j’en tire quelques pistes de réflexion utiles à tous, pas seulement aux chrétiens – sourire.
  Premièrement, l’attitude d’Étienne nous montre que, remplis de l’Esprit Saint, on peut non seulement témoigner du Christ ressuscité, mais aussi, plus simplement, faire beaucoup de bien autour de soi, grâce à la puissance de cet Esprit. Cependant, comme l’ont fait les membres du Sanhédrin, à qui l’Esprit de Dieu était aussi offert, on peut toujours Le refuser et aller contre cet Esprit de vie. L’Esprit Saint ne s’impose pas. Chacun de nous a le choix : se mettre sous sa conduite ou pas. Ce n’est pas l’Esprit de Dieu qui a envoyé Étienne à la mort. C’est la liberté du Sanhédrin qui, en s’opposant à Lui, a envoyé Étienne à la mort.
  Deuxième piste. Quelle que soit notre vie, nous avons toujours quelque chose à perdre. Nul ne peut contrôler le regard des autres sur lui. En revanche, chacun a toujours le « pouvoir » de « gérer » librement le fond de son être, et de faire en sorte qu’il soit illuminé par la grâce de Dieu. Ceci est valable pour les croyants, mais les non-croyants y parviennent grâce aux valeurs d’humanité qu’ils ont en eux.
  Enfin, notre texte nous fait, bien sûr, réfléchir à la mort. La mort physique de notre corps n’est pas une expérience évidente et peut nous remplir de crainte. Mais il est une mort intérieure qui peut nous détruire déjà pendant la vie. Et cela advient quand nous nous trahissons nous-mêmes. Ce n’est pas un hasard si nous trouvons dans le Nouveau Testament ces mots du Christ : « Oui, qui veut sauver son être le perd ; mais qui perd son être à cause de moi le trouve. Oui, quelle utilité si un homme gagne l’univers entier mais détruit son être ? Ou que donnera un homme en échange de son être ? » (Mt 16, 25-26)¹.

     Bon Dimanche et bonne semaine vers le Pentecôte, vers l’accueil inconditionnel et généreux de l’Esprit Saint – l’Esprit de la belle vie - sourire.

Votre frère Bogdan

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¹Traduction selon d’André Chouraqui en ligne, https://nachouraqui.tripod.com/id61.htm