Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père André Zontek - P. Jean-Rémi Razafimahatratra, vicaire.

ANNONCES DU 15 au 23 NOVEMBRE 2025

(Historique de l'agenda)

 223. Ac 15,1-2.22-29, VI Dimanche de Pâques, C, Réflexion 2025

Sœurs et Frères

Le Christ est ressuscité – sourire, et votre réponse maintenant … ?

Sœurs et Frères

    Avant de commencer ma réflexion, je voudrais vous remercier, par ces mots simples, pour les prières et les pensées dont vous avez entouré mon Papa, ma famille et moi-même. Pour moi ce fut une expérience unique de célébrer les obsèques de mon propre Père, non seulement en tant que prêtre, mais surtout en tant que fils qui, comme tout chrétien, doit avant tout affirmer sa propre foi en la résurrection des morts. Tout cela, dans ce temps pascal que nous vivons toujours, au sein de notre Église et de notre vie. Ce temps qui fut aussi marqué par l’élection de notre nouveau Pape. Que la force de la Résurrection l’accompagne.

    Bien sûr, rien de nouveau sous le soleil : la vie de chaque être humain est, en tout temps, marquée par des événements tristes ou joyeux ; évènements qui mettent à l’épreuve ce que nous sommes vraiment - au-delà de ce que les autres pensent de nous, et même de ce que nous pensons de nous-mêmes.
    C’était aussi le cas des premiers chrétiens dont la vie est relatée dans les Actes des Apôtres. Durant ce temps pascal, à travers nos lectures, nous suivons l’aventure de leur foi. Nous avons déjà vu qu’ils furent l’objet de menaces de la part du Sanhédrin de Jérusalem - le tribunal suprême d’Israël, composé de hautes autorités juives (réflexion n°221) ; et aussi que Barnabé et Paul, rejetés par les Juifs lors de leur mission à Antioche de Pisidie, s’étaient alors tournés « vers les nations païennes » (réflexion n°222).

    Notre texte d’aujourd’hui rapporte que, pour les premières communautés, se posa tout de suite la question fondamentale des « obligations » à observer ; en l’occurrence la coutume de la circoncision ; question qui « provoqua un affrontement ainsi qu’une vive discussion ». S’agissait-il seulement d’une question de pratique, de rite ? Il s’agissait plutôt de savoir comment « être sauvés. ». Autrement dit, savoir quel était le bon chemin à suivre dans la vie, pour être avec Dieu et aller vers Lui. Tout cela engendra une véritable situation de crise. Et les « crises », nous en traversons tous dans notre vie ; crises institutionnelle, communautaire, familiale ou personnelle. Donc il est intéressant d’observer de plus près comment ces premiers chrétiens s’en sont sortis.

    Le sujet était crucial, déterminant pour l’avenir de la vie de l’Église. C’est la raison pour laquelle « Paul et Barnabé, avec quelques autres frères », furent envoyés à Jérusalem pour échanger avec « les Apôtres et les Anciens » et, parmi eux, de grandes figures de la communauté comme Pierre et Jacques. Je vous conseille de lire la totalité de notre chapitre 15, car nous y trouvons le récit de ce que l’on appelle traditionnellement le « concile de Jérusalem » (ou « concile des apôtres »). Il y a là une piste importante non seulement pour la vie de l’Église mais aussi pour la vie communautaire en général, donc pour notre vie. En effet, si l’on se préoccupe vraiment du bien d’autrui, quel que soit le domaine (religieux, politique, associatif), il est souvent nécessaire de prendre l’avis d’autres personnes et donc de se déplacer comme l’ont fait les apôtres (n’oublions pas qu’à l’époque, les voyages n’étaient pas particulièrement confortables). Mais une telle démarche est capitale quand la décision à prendre va engager l’avenir d’un être ou d’une communauté. Et pour les chrétiens, il s’agit de prendre cette décision ensemble et, avant tout, d’évoquer l’Esprit Saint (verset 28)¹. Le dernier conclave fut un bon exemple de cette concertation : les cardinaux réunis ensemble, étaient coupés du monde mais pas de l’assistance de l’Esprit Saint ! Et c’est ainsi qu’ils ont désigné comme Pape quelqu’un qui n’était pas forcément le « candidat » des médias. Pour nous les baptisés, qui sommes marqué de l’Esprit, il n’est pas d’aide plus précieuse que cette assistance pour notre propre esprit. Parce que, comme en témoigne le verset 28, l’Esprit de Dieu ne veut pas faire peser une trop lourde charge sur notre vie ! Il nous impose seulement de renoncer à ce qui nous rendrait indignes d’être les enfants de Dieu (Ac 15, 20.28 ; cf. 1 Co 8,1-13).

    Pour la Pentecôte très proche, nous accueillerons encore une fois la force de l’Esprit Saint. Il est le Défenseur dont parle notre évangile – l’Esprit Saint capable de nous enseigner toute chose pour le bien d’autrui, qui est aussi mon propre bien.

Bon Dimanche,
votre frère Bogdan

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¹« L’Esprit Saint est considéré comme l’inspirateur de la décision prise (voir 13,1-4).‘Nous-mêmes’ désigne soit les seuls apôtres et anciens, soit toute l’assemblée, selon la variante choisie en 15,23 (note). » Selon la note de la TOB pour Ac 15, 28. Traduction œcuménique de la Bible, édition Cerf 2012.