Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père André Zontek - P. Jean-Rémi Razafimahatratra, vicaire.

ANNONCES DU 15 au 23 NOVEMBRE 2025

(Historique de l'agenda)

222. Ac 13, 14.43-52, IV Dimanche de Pâques, C, Réflexion 2025

Sœurs et Frères

Le Christ est ressuscité – sourire, et votre réponse maintenant … ?

Nous sommes déjà le quatrième Dimanche de Pâques, appelé aussi « dimanche du Bon Pasteur » ; c’est donc la fête de notre Paroisse et de ses trois clochers : Gigean, Poussan, Montbazin.   

Ce « dimanche du Bon Pasteur » est institué, depuis plus de 60 ans, « Journée Mondiale de prière pour les Vocations ». Ainsi nous prierons à la fois pour notre Paroisse et pour les Vocations. 

L’évangile de Jean nous présente aujourd’hui, en lien avec cette fête, l’image d’un Pasteur qui, pour nous les chrétiens, est évidemment le Christ. Pourtant, je vais centrer ma réflexion sur le texte de la première lecture, tiré des Actes des Apôtres. Avant tout, il convient de situer avec précision notre extrait, car son contexte est différent du chapitre 5 que nous avons lu dimanche dernier. Aujourd’hui nous sommes dans la partie des Actes des Apôtres qui relate la mission de Barnabé et de Paul au moment de leur arrivée « à Antioche de Pisidie » (la région des lacs en Turquie), après leur voyage missionnaire à Chypre. Tout naturellement, dès leur arrivée, ils vont à la synagogue – lieu de rassemblement des Juifs pour la prière, l’étude des Saintes Écritures et l’enseignement ; un lieu ouvert, très vivant, où il y avait beaucoup d’échanges. Or, la première fois que Barnabé et Paul s’y rendirent « au jour du sabbat » (extrait qui ne figure pas dans la 1ère lecture), le chef de cette synagogue les pria d’adresser à l’assemblée une parole d’exhortation : « Hommes frères, si vous avez une parole de réconfort pour le peuple, parlez. » (voir Ac 13,13-16)¹. Bien évidemment ils en profitèrent pour annoncer la Bonne nouvelle de Jésus Christ (chapitre 13 à lire - sourire). Et cela fut un tel succès que « bon nombre de Juifs » leur demandèrent de revenir pour « parler encore de tout cela le prochain sabbat ». La traduction d’André Chouraqui nous suggère qu’il ne s’agissait pas d’une simple demande : « Quand ils sortent, ils les supplient de leur redire ces mots le shabbat suivant » (cf. Ac 13,42)². Autrement dit, il s’est passé « quelque chose ». En effet, notre récit témoigne qu’ils manifestèrent leur désir même après l’ « office » : « une fois l’assemblée dispersée, beaucoup de Juifs et de convertis [prosélytes au judaïsme] qui adorent le Dieu unique les suivirent »³. 

Cependant, nous le savons, le « succès » des uns ne fait pas forcément la joie des autres. En effet, les Juifs « importants », jaloux du « succès » de Barnabé et Paul, réussirent à les expulser de la ville. Et si ces Juifs voulaient à tout prix se débarrasser d’eux, c’est parce qu’ils refusaient d’accueillir Jésus-Christ en tant que Messie envoyé par Dieu. Mais avant de quitter la ville, les disciples leur adressèrent cette parole très dure : « C’est à vous d’abord qu’il était nécessaire d’adresser la parole de Dieu. Puisque vous la rejetez et que vous-mêmes ne vous jugez pas dignes de la vie éternelle, eh bien ! nous nous tournons vers les nations païennes. »⁴ . Néanmoins, ce qui est dramatique pour les uns -les Juifs qui rejettent Jésus- est un moment capital pour les autres. En effet, Paul et Barnabé constatent que beaucoup de « païens » ont accueilli le Christ, et ils quittent Antioche de Pisidie « remplis de joie et de l’Esprit Saint », glorifiant Dieu.

Sœurs et Frères nous pouvons, encore une fois, constater que la vie des témoins du Christ est pleine, je dirais, de paradoxes. Parce qu’on peut être expulsé d’une ville, de la vie sociale, et en même temps avoir plus de vie en soi que ceux qui usent de leur pouvoir contre nous, les disciples du Christ. Autrement dit, on peut à la fois vivre l’échec d’être rejeté, et avoir la joie et la force de l’Esprit Saint dans son cœur. Un autre constat : ce pouvoir que peut exercer une institution ou un groupe de personnes, reste « vide » parce qu’il n’y a rien de vital là-dedans. Parce qu’on ne peut pas étouffer la joie d’un cœur plongé dans la foi en Christ ressuscité !

Ce Dimanche, puisque c’est la fête de notre Paroisse du Bon Pasteur, nous pouvons nous permettre quelque gourmandise… avec modération évidemment – sourire. 

Smacznego (Bon appétit en polonais), à la table festive.

Bonne fête à tous,

votre frère Bogdan

P.S. Vous ne recevrez pas ma réflexion dimanche prochain. Je vais aux obsèques de mon Papa – Stefan. Merci d’avance pour vos prières.

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¹’² Selon la traduction d’André Chouraqui : https://nachouraqui.tripod.com/id57.htm

³ « Prosélyte signifie ici (voir Ac 2,11 n.) craignant Dieu (10,2 n.) ; à cette dernière appellation se substituera désormais adorateur (Ac 13,50; 16,14; 17,4.17; 18,7). Ces milieux d’incirconcis qui partageaient la foi juive ont dû fournir d’assez nombreux membres aux communautés pauliniennes ». Selon la note de la TOB pour Ac 13,43. Traduction œcuménique de la Bible, édition Cerf 2012.

⁴ « Ici retentit de manière solennelle et dramatique la décision de faire brèche dans la priorité du peuple d’Israël (voir 2,39 n. ; 3,25 n. ; 3,26 n.) et de porter l’Évangile aux nations. Même passage aux païens en Ac 18,6 (voir 19,8-9) et Ac 28,17.28, mais voir Ac 28,27 n. » Selon la note de la TOB pour Ac 13,46. Traduction œcuménique de la Bible, édition Cerf 2012.

 Isaïe (49, 3. 5-6)