Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père André Zontek - P. Jean-Rémi Razafimahatratra, vicaire.

ANNONCES DU 15 au 23 NOVEMBRE 2025

(Historique de l'agenda)

221. Ac 5, 27b-32.40b-41, III Dimanche de Pâques, C, Réflexion 2025

Sœurs et Frères

Le Christ est ressuscité ! Alléluia !
Et par tradition (et gentillesse envers l’auteur de ces modestes réflexions – sourire) vous me répondez :
Il est vraiment ressuscité, Alléluia !

Il est vraiment ressuscité - joie dans le cœur de chacun de vous mes chers lecteurs !!!

   Comme vous le savez, pendant ce temps pascal, l’Église nous propose en première lecture, un extrait des Actes des Apôtres, donc un livre du Nouveau Testament, rédigé entre 80 et 90 après J.-C. L’auteur, saint Luc, nous relate la vie des premiers chrétiens, autrement dit les débuts de notre Église catholique. C’est très important de se pencher sur ce texte. Vous imaginez bien qu’à l’époque, il n’y avait rien de l’Église que nous connaissons, cette « Institution » reconnue dans le monde entier, avec son histoire et son enseignement. Tout reposait sur la foi des Apôtres et des premiers disciples du Christ, qui avaient seulement dans leurs cœurs la conviction que leur Maître avait été ressuscité par Dieu (cf. Ac 2,32 ; 3,25-26). Dans notre texte, nous constatons qu’au nom de Jésus ressuscité, ils ne prédisaient pas seulement « le pardon des péchés » (cf. Ac 2,38-39) mais que « par [leurs] mains beaucoup de signes et de prodiges s’accomplissaient dans le peuple » (cf. 5,12-16). Par leur enseignement et leurs actes, les Apôtres bousculaient vraiment tout Jérusalem. A tel point qu’ils se sont retrouvés devant le Sanhédrin, c’est-à-dire le tribunal suprême d’Israël, composé de hautes autorités juives, ce même tribunal qui avait condamné Jésus. C’était en fait la troisième fois, car Jean et Pierre avaient déjà comparu devant ce « grand conseil », notamment après la guérison d’un homme infirme de naissance (cf. Ac 3,1-10 ; pour arrestation des apôtres voir aussi Ac 4,18-22 ; 5,17-21). Ainsi, malgré les nombreuses menaces, les Apôtres étaient prêts à tout pour prêcher le Christ ressuscité. Ils ne pouvaient cesser de parler de ce qu’ils avaient « vu et entendu » (cf. Ac 4.20). Et d’ailleurs, dans notre texte, nous les entendons déclarer devant le Conseil suprême qu’« Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes ».

    Ce comportement ne doit pas nous étonner - ni même étonner les personnes qui ne croient pas en Dieu. Pourquoi ? Parce que chacun, dans notre vie, nous sommes placés devant « des tribunaux » ; qu’il s’agisse des idéologies, des opinions politiques, des modes, de notre employeur, des membres de notre propre famille, etc… A ce moment-là, se pose toujours la question de la fidélité à ce qui me fait vraiment vivre. Autrement dit, chaque situation de « crise » dévoile ce à quoi je m’identifie au fond de mon cœur, ce à quoi j’essaie de conformer ma vie.
     Notre scène d’aujourd’hui est belle et touchante parce qu’elle nous montre la différence entre deux façons de vivre notre religion, notre relation avec Dieu. Comme le Sanhédrin, on peut demeurer « figé » sur sa position pour protéger son pouvoir et la pureté absolue de sa religion.
     Mais comme les Apôtres, on peut se laisser éclairer et guider par l’Esprit de Dieu. C’était le cas de Jésus avant eux, Lui qui disait qu’Il n’était pas venu « abolir la Loi ou les Prophètes » mais les « accomplir » (cf. Mt 5,17). Et bien évidemment, c’est le cas des Apôtres et de chaque baptisé en Christ. Ce fut le cas du Pape François, que l’Esprit de l’Évangile de Jésus-Christ a conduit aux périphéries de nos sociétés, vers des personnes souvent oubliées par les puissants de ce monde. Je parle de ce Pape qui a déçu le « sanhédrin des progressistes » tout comme le « sanhédrin des traditionalistes » ; pour les uns pas assez progressiste, pour les autres trop. Mais ce qui est indiscutable, c’est qu’à tout moment le Pape a voulu conformer sa vie à sa relation avec le Christ ressuscité, à sa relation avec autrui, sans oublier la Vierge Marie – la Maman de nous tous catholiques, à qui il confiait son service. Et maintenant il s’en est allé à la rencontre du Christ dont il avait TOUT reçu et à qui il a tout donné malgré ses imperfections humaines.

     Pour terminer, je voudrais me pencher sur quelques lignes qui ont été supprimées dans l’extrait que nous commentons. Cela, pour féliciter l’attitude d’un membre du Sanhédrin – un Pharisien nommé Gamaliel. Je vous cite le texte :
« Alors, dans le Conseil suprême, intervint un pharisien nommé Gamaliel, docteur de la Loi, qui était honoré par tout le peuple. Il ordonna de les faire sortir un instant, puis il dit : ‘Vous, Israélites, prenez garde à ce que vous allez faire à ces gens-là. Il y a un certain temps, se leva Theudas qui prétendait être quelqu’un, et à qui se rallièrent quatre cents hommes environ ; il a été supprimé, et tous ses partisans ont été mis en déroute et réduits à rien. Après lui, à l’époque du recensement, se leva Judas le Galiléen qui a entraîné beaucoup de monde derrière lui. Il a péri lui aussi, et tous ses partisans ont été dispersés. Eh bien, dans la circonstance présente, je vous le dis : ne vous occupez plus de ces gens-là, laissez-les. En effet, si leur résolution ou leur entreprise vient des hommes, elle tombera. Mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez pas les faire tomber. Ne risquez donc pas de vous trouver en guerre contre Dieu.’ Les membres du Conseil se laissèrent convaincre » (voir Ac 5,34-35).

    Ce Gamaliel, estimé de tout le peuple et le maître de Saul de Tarse (devenu saint Paul Apôtre après sa conversion) ne défend pas directement les Apôtres. Il cède la place à Dieu, le Maître de l’Histoire, car il « sait » que ce qui est durable, c’est ce qui vient de l’Esprit de Dieu. Si donc, notre religion est tout simplement « inventé par les hommes » pourquoi les chrétiens sont-ils aujourd’hui tellement persécutés ? D’autre part, si la chrétienté est « inventée par les hommes », pourquoi les chrétiens se laissent-ils persécuter et tuer parce que quelqu’un leur a dit que Jésus le Christ est vivant et qu’Il donne la vie ?

Bon Dimanche dans la joie pascale,
votre frère, Bogdan