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Le triomphe du calendrier chrétien

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Le triomphe du calendrier chrétien
25 mai 2013 - Christianisme,
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Des chrétiens terrés dans les catacombes pendant que les débauches et les cruautés romaines se déchaînent au-dessus d’eux: on sait aujourd’hui à quel point cette image est fausse. Les premiers chrétiens vivaient pour la plupart intégrés à une société dont ils partageaient nombre de valeurs et de plaisirs.
Par Pierre Chuvin (1943-2016), ancien professeur à l’université de Paris X Nanterre et auteur notamment de Chronique des derniers païens (Les Belles Lettres)

Certes, le décor et les fêtes, publiques et privées, des majestueuses villes romaines restaient foncièrement étrangers aux dévotions des adeptes du Christ. Mais en 312, le christianisme, par la volonté de Constantin, cesse d’être un culte marginal, toléré le plus souvent et parfois interdit, pour devenir religion protégée et de plus en plus étroitement associée au pouvoir.

Extrait du N° 118 Face aux dieux païens : l’Europe entre paganisme et christianisme

Disque dédié à Sol Invictus portant la couronne radiée, argent, œuvre romaine, iiie siècle. Provenance : Pessinus (Bala-Hissar, Asie mineure). Source Wikimédias commons
Le temps chrétien a eu, dès l’origine, un rythme propre. Nous savons, par les Actes des Apôtres et par Paul, que les fidèles se réunissaient le lendemain du sabbat, en mémoire de la résurrection du Christ et de ses apparitions au matin et au soir de ce jour.

L’homme de lettres latin Pline le Jeune, gouverneur de Bithynie (nord-ouest de l’Anatolie) de septembre 111 à janvier 113, dans une correspondance célèbre avec l’empereur Trajan au sujet des chrétiens, donne la première description synthétique de ces réunions:

« Ils ont l’habitude de se réunir à jour fixe, avant l’aube, de chanter un hymne au Christ comme à un dieu, par répons, et de s’engager par serment non pas à quelque forfait, mais à ne commettre ni vol, ni manquer à leur parole, à ne pas refuser de restituer un dépôt quand ils sont sommés de le faire. Cela fait, se réunir à nouveau pour prendre de la nourriture, banale et inoffensive. Ils ont du reste renoncé à ce dernier point après mon édit, par lequel, selon tes ordres, j’avais interdit les associations. »

La réunion du soir avait pour but de « rompre le pain », ce qui précédait la célébration eucharistique (« d’action de grâces »), suivie d’un repas en commun, où le pain, le vin et le poisson étaient les mets préférés car ils rappelaient non seulement la Cène, mais la multiplication des pains et les noces de Cana.

Ce repas, l’agape (« amour », de Dieu pour les hommes et des hommes entre eux), disparut vers le Ve siècle; la lettre de Pline montre que c’est au repas communautaire que les chrétiens pouvaient renoncer le plus facilement. Sans doute parce qu’ il était le plus proche d’un banquet ordinaire (« païen ») qui s’ouvrait, lui aussi, normalement, par des prières. Subsista la prise de nourriture symbolique, qui ne pouvait pas avoir de visée alimentaire et fut avancée à la célébration du matin. Cette rupture du pain fut la seule forme de sacrifice admise par les chrétiens, rejetant ainsi toute forme sanglante.

Sur ce dernier point, les chrétiens étaient en accord avec une tendance de fond toujours plus manifeste sous Empire, et ces réunions hebdomadaires n’avaient rien d’un gaillard banquet d’association. Au point que Ramsay MacMullen, historien de l’Antiquité tardive, n’hésite pas à opposer les fidèles des divinités guérisseuses gréco-romaines, à la mine réjouie, et la mine sombre, les coins de la bouche tirés, des figures byzantines… Contraste évocateur mais un peu artificiel: d’un côté, les Byzantins n’ignoraient pas la joie de vivre, même dans leur pratique religieuse (l’action de grâces eucharistique est par essence joyeuse), et d’autre part ces visages aux expressions sévères viennent tout droit de la culture païenne, de l’iconographie impériale romaine, à partir de Caracalla… Ce qui est en cause n’est pas une donnée intrinsèque au christianisme, mais son association étroite, grâce à Constantin, avec un pouvoir qui voulait avant tout se faire craindre.

Cette association, en amenant le christianisme à supplanter les anciens cultes dans la totalité de leur rôle, l’a obligé à organiser un cycle chrétien de l’année qui soit intègre, soit tolère, de multiples réjouissances locales, en s’éloignant toujours plus des références juives initiales. En effet, même chez ceux qui n’étaient pas des « judéo-chrétiens », le rythme de l’année restait fortement marqué par les fêtes juives, avant tout la Pâque, qui coïncidait avec la Passion et la Résurrection du Christ. Les interdictions des conciles (concile d’Elvira, début du IVe siècle), montrent que les rituels juifs restaient un modèle pour de nombreux chrétiens.

Les premières fêtes chrétiennes
Mais c’est à l’intérieur même du christianisme, au IVe siècle, qu’a été reproduit et transformé le cycle de la Pâque juive, avec ses sept semaines révolues (49 jours) et une fête de clôture, Pentecôte, mot qui signifie « cinquantième » (jour) en grec. Ces solennités sont réinterprétées: Pâque, la fête du Passage (de l’ange au-dessus des maisons des Hébreux, cf Ex 12, 13: Pessah), parait, dans la transcription Pascha, se rattacher au verbe grec paschó, « je souffre », et donc à la Passion du Christ. De plus, dès le concile de Nicée (325), les Pâques chrétiennes furent détachées de la date de la Pâque juive, le 14 nisan, pour être fixées au premier dimanche après la première pleine lune qui suit l’équinoxe de printemps. L’organisation complète du temps pascal se met en place au Ve siècle. avec la tête de l’Ascension (quarante jours après Pâques) et le carême, soit les quarante jours de jeu ne qui précèdent Pâques: le jeûne étant l’une des pratiques religieuses favorites de l’Antiquité tardive. toutes croyances confondues.

En dehors des réunions le lendemain de la célébration pascale, les premières fêtes chrétiennes étaient consacrées aux martyrs. Le culte des martyrs est issu du culte des morts pratiqué par à peu près toutes les religions du monde gréco-romain et en reproduit certains traits, notamment les banquets à proximité de la sépulture, voire dans une salle aménagée à cet effet. L’un des plus anciens martyrs dont le culte soit attesté est Polycarpe, évêque de Smyrne, exécuté le 23 février 167.

Le culte plus général des saints ne se développe pas avant la fin du IVe siècle; la translation et le partage des corps, ainsi que le culte des reliques, apparaissent pour nous à propos de saint Babylas à Antioche en 351, un siècle après son martyre le 24 janvier 251. C’est seulement alors que son corps est transporté dans une église construite tout exprès, à Daphné, faubourg résidentiel d’Antioche, qui abritait un célèbre sanctuaire d’Apollon. Apollon, le dieu pur, était allergique à la présence de cadavres à proximité de ses sanctuaires et l’installation de Babylas était un bon moyen de le chasser tout en préservant le caractère sacré de l’endroit. En même temps, tout au long du IVe siècle, se développent les pèlerinages, d’abord à Jérusalem au Mont des Oliviers. Ce n’est pas une nouveauté: déjà au Ille siècle, Origène avait vu à Bethléem la grotte où naquit le Christ, et même la crèche où il fut langé. Mais la multiplication des lieux saints au cours du siècle « constitue une géographie sacrée » (Pierre Maraval) au maillage de plus en plus dense, bientôt ponctué d’édifices grandioses.

Constantin instaure le repos dominical
Le règne de Constantin a marqué un tournant décisif dans la création du temps chrétien, par l’instauration du rythme de la semaine et par la commémoration au 25 décembre de la naissance du Christ, autrement dit de l’incarnation de Dieu.

L’instauration de la semaine, ponctuée par le repos hebdomadaire, est une étape dans l’uniformisation de l’Empire tardif. En effet, les seuls jours fériés dans le monde gréco-romain étaient les jours de fêtes religieuses; celles-ci étaient nombreuses et variées, selon les peuples, les cités, les familles. Quelques unes étant partout respectées : les calendes de janvier, l’anniversaire de l’Empereur, celui de Rome (puis des deux Rome, celle du Tibre et celle du Bosphore).

La décision de Constantin en 321 prescrivant à tous le repos du dimanche marquait donc une innovation importante. Cependant, elle appelle le dimanche « jour du Soleil, fêté pour le culte qui lui est propre » et n’en fait donc pas un jour de repos spécifiquement chrétien. Pourtant nous sommes quatre ans avant le concile de Nicée (325), et vers l’époque où apparait la fête de Noël. Le législateur retient le nom planétaire du dimanche, sans doute universellement compris. La semaine que nous connaissons n’est donc pas l’adaptation chrétienne d’un rythme de l’existence juive, Constantin n’a fait qu’utiliser un procédé de calcul du temps déjà populaire, et bien plus simple que les systèmes grec de décades ou latin de calcul par calendes, nones et ides, car il est entièrement détaché du mode irrégulier des mois.

Les termes employés par la chancellerie impériale rappellent qu’à l’origine, la semaine romaine est purement planétaire (lire encadré), les jours attribués chacun à une des sept planètes, comme encore aujourd’hui en anglais, l’une des rares langues à avoir garde le système intact - tout en remplaçant en général les noms latins des planètes par leur équivalents germaniques. Cependant, la quasi-totalité des semainiers chrétiens ont tôt substitué au jour de Saturne (anglais Saturdays) qui ouvrait la semaine planétaire le « jour du Sabbat » (sambatu(m) en latin tardif d’où Samstag, samedi, sabbato…) qui, au contraire la fermait puisque étymologiquement le sabbat est le septième jour, celui où le Seigneur s’est reposé après la création. Le jour du Soleil (anglais Sunday) devint le jour du Seigneur (notre dimanche qui vient de die(m) dominica(m), comme l’italien domenica et espagnol domingo); le grec kyriaki a le même sens.

Cependant, les semainiers orientaux (grec) n’accueillirent pas les noms des planètes et se contentèrent de numéroter les jours, du lundi, second jour de la semaine, jusqu’au jeudi. cinquième – chez les Grecs, le vendredi est le jour de la « préparation » (paraskevi) du dernier repas de sabbat du Christ; les Russes adoptèrent le lundi comme premier jour, jusqu’au vendredi cinquième, le samedi étant le jour du sabbat et le dimanche, jour de la Résurrection. Enfin, si l’on jette un coup d’œil sur la semaine islamique, les jours y sont eux aussi numérotés, deux seulement, ou parfois trois, gardant un nom propre, le vendredi, jour de l’assemblée de la communauté des fidèles (cuma en turc) et le dimanche jour de marché (bâzâr), parfois le samedi (chanba en persan).

Le temps de Noël
C’est aussi dans les années qui précèdent le concile de Nicée que la commémoration de la naissance du Christ est placée au 25 décembre. On l’avait d’abord fait coïncider avec la fête juive des Cabannes (Soukkot), fête automnale, comme y incitait l’évangile de Jean, disant « et le Verbe s’est fait chair, et il a campé parmi nous ».

Le 25 décembre, lui, marquait depuis l’empereur Aurelien (270-275) » l’anniversaire du Soleil invincible ». Vers 336, la fête chrétienne de décembre est mentionnée en Occident, et elle se répand vers 380 en Orient, où elle a eu le 6 janvier (Epiphanie) et com pas le 25 décembre. L’interprétation du Christ com me Soleil est tirée d’un passage du « petit prophète » Malachie: « et il se lèvera pour vous qui craignez mon nom, un soleil de justice, et la guérison sur ses ailes » (MI 3, 20); la conception du Christ vainqueur des ténèbres de la mort comme Soleil invincible, c’est-à-dire renaissant chaque matin de l’obscurité de la nuit, amenait les fidèles, à saint-Pierre de Rome, à prier en direction de l’est, tournant le dos à l’abside de la basilique, ce qui leur valut les remontrances du pape Leon le Grand (440-461);

Parallèlement au temps pascal, le temps de Noël complétait la christianisation de l’année. Les nouvelles fêtes pouvaient paraître dépouillées et même austères face à la variété, l’exubérance et la théâtralité des fêtes polythéistes organisées par des corporations spécialisées. Nous connaissons celles-ci par les décrets du début du Ve siècle qui suppriment leurs activités ou cherchent à en effacer les aspects religieux, dans le cas de corporations professionnelles organisant des réjouissances en l’honneur de la divinité protectrice de leur métier.

C’est ainsi qu’il revenait à la corporation des dendrophori, marchands de merrain, de porter le pin sacré dans les cérémonies en l’honneur de ma Mère des Dieux et d’Attis. Ces dendrophori étaient par ailleurs associés aux fabri, charpentiers, et aux centonarii, fabricants de bâches, pour former un corps de pompiers.

Ces corporations organisaient des défilés, des banquets des spectacles et leur nom indiquait parfois le rôle qu’elles tenaient: ainsi les frediani, ou feretriani, porteurs de brancards sur lesquels on faisait défiler les images divines : les sodales ballatores Cybelae, « compagnons danseurs de Cybèle », les cantabrarii, ou porte-bannières, les nemesiaci diseurs de bonne aventure, les vitutiarii ou récitants des louanges de la divinité. L’énumération fait revivre les couleurs, les mouvements et les bruits de processions analogues à celles qui ont encore lieu tout autour de la Méditerranée, dédiées à des saints et non plus à des dieux.

L’intégration d’éléments festifs païens
En face des participants de ces célébrations, les empereurs sont obligés de s’entourer de précautions et ils hésitent parfois, tel Honorius en Occident par ses décrets contradictoires de 408, 412-413 et 415, car la popularité de ces fêtes était grande et elles faisaient partie de la vie urbaine. Comme le disent deux décrets de 376 et 379, « nous avons permis que les arts du divertissement soient pratiques, de peur qu’une trop forte imitation n’engendre la tristesse ».


Sainte Agathe par Piero della Francesca (ca. 1460–70) source wikimedias commons
Les goûts évoluent du reste. C’est ainsi que les combats de gladiateurs s’éteignent au cours du IVe siècle en orient, au début du Ve siècle en occident, tandis que subsistent les « chasses » spectaculaires de l’amphithéâtre, et les courses de chars qui feront l’objet d’un extraordinaire engouement a Byzance. La patronne de ces divertissements, la déesse Némésis, continue d’être honorée par ses fidèles en de savoureux banquets où l’on se régale d’oie rôtie et d’œufs : en effet, Némésis, transformée en oie dans l’espoir d’échapper aux assiduités de Zeus, lui avait succombé sous cette forme et, à la suite de cette union, avait pondu un (ou deux) œufs d’où naquirent Castor et Pollux d’une part, Hélène et Clytemnestre de l’autre. Il y a certes bien loin de la vieille légende grecque à la mosaïque qui immortalise ces ripailles, à Trèves à la fin du IV siècle. La survie de la déesse jusqu’à cette date tardive a été assurée, et son image modelée, par la vogue des courses de char et des spectacles de fauves. Puis, chez les lettrés byzantins, Némésis subsista seulement comme figure mythologique ornementale et il fallut trouver d’autres prétextes pour mettre au four une oie bien grasse.

Certains cultes firent l’objet d’une récupération de leurs traits les plus marquants : Isis à Catane, déesse de la navigation, a donné naissance à sainte Agathe, qui reprend une épithète de la déesse, Agathe (daimôn), la bonne divinité, et à saint Euplo, qui en évoque une autre, euploia, déesse de la bonne traversée. saint Euplo a sa fête le 12 août, jour commémoratif de la naissance de la déesse, appelée « Allumage des lampes », du nom de l’une des pratiques païennes que les chrétiens adoptèrent le plus volontiers. L’Assomption (ou Dormition) de la Vierge, le 15 août, dans l’ensemble du monde chrétien, vint à point pour faire négliger sa rivale du 12!

Sainte Agathe, fêtée le 5 février alors qu’Isis l’était le 5 mars, a emprunté à sa devancière le grand manteau-voile protecteur, brandi dans les processions. et surtout les seaux en forme de seins féminins qui évoquaient Isis comme nourricière : mais Agathe étant vierge, les seins rappellent ici qu’un gouverneur romain les lui a fait cruellement couper lors de son martyre.

Il est arrive aussi que les fêtes soient tout simplement maintenues, mais désacralisées; ce fut le cas de Maïoumas. fête célébrée à l’origine, semble-t-il. dans le port de Gaza. Pourtant elle est condamnée à plusieurs reprises, au IVe siècle, moins par les chrétiens que par des païens « sérieux » comme l’empereur Julien ou le rhéteur Libanios, qui n’apprécient pas la sensualité de ses baignades et de ses banquets Comme à propos des corporations évoquées plus haut, les empereurs chrétiens oscillèrent, envers Maïoumas, entre tolérance et interdiction, mais la tolérance l’emporta et les empereurs byzantins eux-mêmes, jusqu’au VIIIe siècle, ne dédaignèrent pas de « faire Maioumas » pour célébrer quelque victoire.

Enfin; un élément du cycle festif de l’année tut intégré sans problème : les cérémonies du culte impérial. une des pratiques, l' « étimasie » ou adoration du trône vide sur lequel sont simplement posés, sur un coussin, les emblèmes impériaux fut reprise telle quelle dans l’iconographie chrétienne. Et la description des fêtes de l’inauguration de Sainte-Sophie, à Noël 562, par un officier de la cour de Justinien, Paul le Silentiaire, montre que désormais tout ce qui avait fait la splendeur des anciennes cérémonies et n’était pas contraire à la morale de l’Antiquité tardive a été incorporé aux nouvelles liturgies: processions, chants, jeux de lumière…

Quels que fussent les moyens employés: superposition, substitution, absorption, un temps chrétien a ainsi peu à peu subjugué et unifié les rythmes dynamiques des multiples temps du polythéisme. Les derniers païens, contraints à se contenter de prières intérieures, à adorer furtivement les merveilles naturelles, privés des temples resplendissants qui faisaient leur fierté et des joyeux carnavals qui avaient si longtemps soudé leur solidarité, laissèrent les chrétiens s’emparer de la totalité du calendrier qui égrène, jusqu’à aujourd’hui, la litanie des sains, à vrai dire plus guère porteurs de fêtes.

Extrait du N° 118 Face aux dieux païens : l’Europe entre paganisme et christianisme

L’ordre des jours de la semaine
L’ordre des planètes présidant aux jours ne correspond à aucun ordre astrologique, mais découle de l’attribution préalable des heures successives aux planètes, selon l’ordre astrologique courant. Si la première heure du premier jour est attribuée à Saturne, la première heure du second jour se trouvera sous le patronage du Soleil, la première du troisième sous celui de la Lune, etc.

On notera que l’historien de l’Empire romain Dion Cassius, qui nous transmet ce schéma, semble faire commencer la semaine au samedi, qui normalement la clôt. Il attribue en fait les heures aux planètes en classant celles-ci d’après leur distance décroissante par rapport à la Terre (telle évidemment qu’on l’estimait à son époque), soit Saturne, Jupiter, Mars, Soleil, Vénus, Mercure, Lune.

La rencontre du cycle septénaire avec le cycle des vingt-quatre heures du jour a produit le désordre apparent du patronage des planètes aux jours de la semaine.