Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES du 27 avril au 12 mai 2024

(Historique de l'agenda)

 95. Lc 9, 51-62, XIII Dimanche du Temps ordinaire, C, Réflexion 2022

Sœurs et Frères

     L’Évangile selon saint Luc que l’Église nous donne à méditer ce Dimanche, relate le début du chemin de Jésus à Jérusalem, lieu de sa Passion (voir Lc 9, 51 – 19, 28). Nous entendons dans la première phrase, que le temps est proche où Jésus sera enlevé de ce monde. C’est à dire que Jésus est sur la route de la Croix.
Sur ce chemin nous voyons tout d’abord Jésus repoussé par les Samaritains. Plus loin, un homme Lui fait cette déclaration : « Je te suivrai partout où tu iras. ». Le Christ invite alors un autre à Le suivre, puis encore un autre, et tous deux répondent : « Je te suivrai, Seigneur ; mais ....... ».
Nous avons entendu les réponses de Jésus aux trois candidats. Je pense qu’elles sont pour nous très fortes. Jésus réclame sans condition, une réponse désintéressée et immédiate. Cette attitude du Christ peut nous étonner, nous choquer.
     Mais Jésus connaissait bien les cœurs de ses interlocuteurs. Il savait bien que le premier des trois, en réalité, voulait obtenir quelques garanties pour la stabilité de sa vie.
Le deuxième souhaitait, en priorité, enterrer son père. Mais Jésus, qui connaissait bien le rituel Juif, savait qu’il ne s’agissait pas d’obsèques immédiates mais probablement d’affaires familiales concernant le futur héritage.
Le troisième candidat voulait être son disciple, mais paraissait plus attaché affectivement à sa famille qu’au désir de suivre Jésus.

      Je me souviens que, quand je me suis décidé à entrer dans la voie de la vocation sacerdotale, je n’ai pas demandé l’accord de mes parents. Je suis allé seulement les informer que j’abandonnais mon travail pour suivre plus radicalement le Christ. Et, étrangement, quand j’ai pris cette décision, j’ai obtenu une augmentation de salaire que je n’avais pas demandée ! Probablement mes patrons étaient-ils assez contents de moi – sourire, mais ils ne savaient encore rien de ma décision. En outre, je ne leur ai pas demandé de conserver mon poste quelque temps « au cas où » je changerais d’avis.
Et si aujourd’hui je suis là, dans mon Église catholique, entouré par mes sœurs et frères français, ce n’est pas à cause mon mérite personnel. Je suis certain que c’est grâce à l’amour de Dieu et à son Esprit plus fort en moi que tous les « désirs » de ce monde.

     Le chemin de la foi de chacun de nous est exceptionnel, singulier. Mais il y a quelque chose qui unit tous les chrétiens. Chacun de nous est invité à faire un pas en avant pour suivre Jésus. Un pas, souvent peu spectaculaire, mais parfois difficile à faire admettre à l’entourage. Ce pas réclame une réponse personnelle, réclame de quitter quelque chose pour suivre Jésus. Et nous devons être seuls à répondre à cet appel qui nous fera grandir dans la foi, en ignorant l’opinion de nos proches.

     C’est le chemin du Fils de l’homme qui n’a pas eu d’endroit où reposer sa tête. Pour Lui la seule stabilité était la relation avec son Père.

      Dans l’appel de Jésus à Le suivre, il y a quelque chose d’important pour nous et de décisif dans nos relations avec autrui : l’essentiel, ce n’est pas ce que quelqu’un me déclare, mais ce qu’il « sacrifie » pour garder du lien avec moi. En d’autres termes, veut-il vraiment faire partie de ma vie pour que je puisse me donner à lui ?

Bon dimanche et bonnes vacances à tous,


Votre frère Bogdan