Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES DU 28 MARS au 7 avril 2024

(Historique de l'agenda)

 90. Jn 14,23-29, VI Dimanche de Pâques, C, Réflexion 2022

Sœurs et Frères

   Comme vous pouvez le constater, ce dimanche nous sommes encore au dernier repas du Christ avec ses disciples. Et Jésus ne cesse de réconforter les siens. Quelqu'un pourrait me dire ceci : « Bogdan, une fois de plus nous devons méditer un évangile qui n’a que peu de rapport avec notre vie ». Me voilà donc contraint de prouver que ce n’est pas le cas – sourire, même si je n’aborde que certains aspects de notre récit dans ma réflexion.

     Au préalable, je voudrais vous poser cette question : « Ne gardez vous pas le souvenir de paroles, de conseils qui, encore aujourd'hui, vous accompagnent et vous aident dans votre vie, même si la personne qui les a prodigués vous a déjà quittés ? Je pense à nos parents, grands-parents ou peut-être à un curé de paroisse ou encore à un enseignant par exemple. Cela pourrait être même quelqu'un que l’on ne connait pas personnellement, mais qui, par sa façon de vivre, son humanité, son sens profond de la vie, nous a permis de réfléchir et d'avancer en tant qu’être humain. En quelques mots, quelqu’un avec qui j’avais, j’ai toujours, un lien profond. Autrement dit, quelqu’un qui « demeure » chez moi et chez qui je « demeure », dont l’esprit touche mon coeur et qui, d’une certaine façon, « anime » ma vie. Je dirais donc que, dans ce lien, il y a à la fois quelque chose d’unique et d’intemporel.
C’est exactement cela, toutes proportions gardées, qui se passe entre Jésus et son Père céleste, et aussi entre les disciples et leur Maître.
En effet, ces disciples du Christ n’ont pas seulement participé à la vie terrestre de Jésus, ils ont eu avec Lui une « relation profonde et pleine d’amour » ; le mot grec « menon » que nous traduisons par « demeure », désigne cette relation unique.

     Nous lisons aussi dans notre évangile que le Christ laisse à ses disciples l’Esprit Saint. Ce dernier, pour l’auteur du quatrième évangile, « est envoyé tantôt par le Père (Jn 14, 16.26) tantôt directement par Jésus lui-même (Jn 15, 26) »*. Dans notre récit, Jésus dit à ces disciples ceci : « l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit ». Donc, par son Esprit, le Christ accompagne toujours chacun de ses disciples depuis plus de deux mille ans. Et la présence de cet Esprit est cruciale pour nous ainsi qu’en témoigne Saint Paul Apôtre : « Personne n’est capable de dire : « Jésus est Seigneur » sinon dans l’Esprit Saint » (cf 1Co 12, 3).

     Une dernière chose. Si cet Esprit est nommé « le Défenseur » ce n’est pas pour nous défendre contre le monde qui nous entoure et qui n’est pas toujours favorable à notre vie de chrétien (voir par exemple : Ac 8 54-59 ; 13, 49-52). Son « rôle » c’est de nous donner le zèle et l’audace pour témoigner de notre foi malgré des circonstances défavorables : « Quand on vous traduira devant les gens des synagogues, les magistrats et les autorités, ne vous inquiétez pas de la façon dont vous vous défendrez ni de ce que vous direz. Car l’Esprit Saint vous enseignera à cette heure-là ce qu’il faudra dire » (Lc 12, 11-12).

    Et si cet Esprit doit défendre quelque chose, c’est plutôt en nous-mêmes : mon lien vital avec le Père et le Fils, leur « demeure » en moi et la mienne en eux. Ce lien qui me fait vivre, qui me donne la force d’aimer mon prochain, qui m’aide à discerner le bien du mal et qui me pousse aussi à chercher le vrai sens de la vie.

Bon Dimanche à tous,

votre frère, Bogdan

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*selon les références de la TOB – Traduction œcuménique de la Bible, édition Cerf 2012.