Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES du 21 au 28 avril 2024

(Historique de l'agenda)

 84. Lc, 15,1-3.11-32, IV Dimanche du Carême, dimanche de Laetare, C, Réflexion 2022

Sœurs et Frères

     Nous sommes déjà au milieu du chemin qui nous mène vers Pâques. Et ce quatrième Dimanche du temps du Carême, nous avons à méditer une parabole très célèbre, propre à saint Luc, et que les chrétiens ne sont pas les seuls à connaître. Elle est nommée : « l’enfant prodigue », « le fils perdu et le fils fidèle », « parabole du fils retrouvé ».

     Je ne pense pas être plus malin (sourire) que les divers traducteurs des Saintes Écritures, mais je vous propose un autre titre pour cette belle et profonde parabole. Et ce titre le voici : « entre abandon et soumission », et je mets l’accent sur la préposition « entre ». Pourquoi ce titre de ma part ? Pour le découvrir il vous faudra me suivre jusqu’à la fin de ma petite réflexion – sourire.

     Donc dans ce récit, nous avons un père et deux fils. Le plus jeune demande à son père de lui donner la part du bien qui doit lui revenir. Cette demande n’est pas trop habituelle ni légitime à l’époque du Christ, et même pour nous aujourd’hui elle est assez peu imaginable. Donc ce fils prend « sa part » et quitte la maison paternelle. Et nous connaissons la suite : il est envoyé par un propriétaire du pays dans des champs garder ses porcs. « Pour un Juif, c’est le comble de la dégradation, car le porc est un animal impur (cf. Dt 14, 8) »*. Si nous observons la situation de très près, nous pouvons dire, qu’en faisant cette demande à son père, le jeune fils a opté pour un bien d’une grande valeur marchande. Néanmoins, en même temps, il a abandonné une chose dont le prix ne se calcule pas mais qui a une valeur inestimable. Je parle de la maison familiale avec l’amour des proches et le sentiment d’être vraiment chez soi.

     Et si nous examinons à présent la situation de son grand frère, nous découvrons que son sort n’était pas le « top » non plus. Celui-là demeurait dans la maison mais, pour lui non plus, il n’y avait pas de véritable relation filiale avec son père. Il se contentait de suivre à la lettre les commandements de ce dernier. Il lui était « soumis » mais loin d’être heureux ; c’est ce que nous prouve sa réaction hostile lorsque son père accueille généreusement le fils cadet.

   Sœurs et Frères, nous le savons, par cette parabole Luc nous présente Dieu comme un Père attentif et miséricordieux ; un Père qui, chaque jour, va à la rencontre de chacun de nous avec tendresse, comme le père de la parabole avec ses deux fils. Il le fait sans nous reprocher quoi que ce soit. Nous le savons également, Jésus adresse cette parabole aux pharisiens et aux scribes qui, de leur coté, Lui reprochaient le bon accueil qu’Il faisait aux publicains et aux pécheurs.

    Cependant par cette parabole le Christ montre aussi à chacune et chacun de nous, qu’en tant que chrétiens, nous sommes appelés à vivre une relation filiale avec Dieu, une relation d’enfant avec Dieu. Nous pouvons, bien sûr, L’abandonner et vivre comme s’Il n’était pas là, ou nous contenter de l’accomplissement légaliste des commandements, mais cela ne nous apportera aucune joie. Le but n’est pas d’être complètement indépendant de Dieu dans la vie, ni de devenir quelqu'un d’irréprochable à ses propres yeux. Le but est de trouver son chemin personnel vers la joie d’être un enfant de Dieu. Donc, « entre abandon et soumission » il y a un chemin vers Dieu, notre Père, prévu pour chacune et chacun de nous avec notre Frère Jésus, « [le] seul médiateur entre Dieu et les hommes » (1 Tm 2,5).

Bon Dimanche de joie (de Laetare) à tous ; votre frère, Bogdan

*********

* selon les références de la TOB – Traduction œcuménique de la Bible, édition Cerf 2012.

P.S. Le deuxième convoi avec vos dons à nos Sœurs et Frères Ukrainiens est bien arrivé en Pologne. MERCI encore une fois pour votre générosité. Prions pour eux et pour la paix dans le monde entier.