Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES DU 28 MARS au 7 avril 2024

(Historique de l'agenda)

 81. Lc, 4, 1-13, I Dimanche du Carême, C, Réflexion 2022

Sœurs et Frères

     Personne parmi nous n’imaginait que nous commencerions notre Carême dans une situation de guerre ! Celle-ci a éclaté avec violence en Ukraine : une guerre qui, à vrai dire, avait déjà débuté à l’Est de ce territoire avec l’attaque de la Russie en 2014. Et cela nous touche, cela nous bouleverse. C’est dans ce contexte dramatique, alors que le peuple Ukrainien lutte contre les envahisseurs Russes, que nous avons commencé, en déposant de la cendre sur notre tête, notre propre lutte pour préparer nos cœurs à recevoir le Christ Ressuscité. Et afin de poursuivre le chemin de notre propre libération, nous nous penchons aujourd’hui sur la Parole de Dieu, notre guide et notre lumière.

     L’évangile du jour nous présente Jésus qui, après son baptême, est tenté par le diable dans le désert. Ce dernier Lui propose entre autres, une vie pleine de belles perspectives où Il ne manquerait de rien et garderait même entre ses mains un pouvoir certain. Tout cela, bien sûr, sous une condition : Jésus doit « seulement » se prosterner devant le diable… Ce qui n’est pas un « geste » banal. La prosternation est en effet un acte qui signifie la soumission totale. 

Dans cette scène, nous voyons Jésus victorieux de la tentation. Mais ce qui est intéressant c’est de savoir pourquoi et comment Jésus a vaincu le Mal ? La réponse à cette question est importante pour notre propre vie et elle nous permettra aussi de comprendre un peu, du point spirituel et non pas politique, pourquoi nous nous sommes retrouvés plongés dans cette guerre en Europe.

    Je voudrais rappeler tout d’abord que notre récit est situé au moment du baptême de Jésus, au moment de la grande manifestation de l’amour de Dieu sur Lui. Il savait que Dieu était avec Lui et que dans son propre combat avec le diable, contre le mal, Il n’était pas seul. Nous pouvons constater aussi que le Christ n’entre à aucun moment en discussion avec le diable (Il cite seulement la Bible). Nous voyons aussi que la position de Jésus est ferme et qu’il n’y a pas la moindre place dans ses paroles pour un compromis, de quelque nature que ce soit. Il reste fidèle à Dieu dans le manque (après quarante jours « il eut faim »), ainsi que dans la perspective d’une vie terrestre enviable (« Je te donnerai tout ce pouvoir et la gloire de ces royaumes »).

La réaction du Christ nous montre qu’il ne s’agit pas de trouver dans notre vie un certain équilibre entre le manque et le profit. Ce n’est pas le chemin d’un chrétien. Ce que nous constatons c’est que Jésus n'a pas eu peur d’affronter le mal : Il savait que Dieu était sa force et qu’Il était avec Lui. Il n’y avait pas de place dans son cœur pour un compromis avec le mal, bien qu’il ait dû le payer du prix de sa propre vie ; sa vie qu’il a cependant « miraculeusement » retrouvée en pleine gloire.

     Toute cette réflexion nous amène à un constat : pour le chrétien la vie n’est pas l’art du compromis, c’est l’art (si on peut le dire ainsi) du bon choix. C’est l’art d’examiner attentivement ce que nous choisissons, comment nous le choisissons et avec qui nous passons des accords, car cela peut nous coûter cher, très cher. Non seulement dans cette vie terrestre mais aussi pour la Vie éternelle à laquelle nous, chrétiens, nous croyons.

     Pour revenir à la situation actuelle, nous pouvons constater que cette guerre atroce en Ukraine n’a pas été déclenchée par hasard. Dans sa politique, l’Union européenne a voulu avoir à profusion le gaz et le pétrole de Poutine à bon prix. L’Europe a donc « fermé les yeux » sur le mal causé par le Président russe dans son Pays et en Europe depuis des années.

Le problème dans notre propre vie personnelle et en politique, c’est que nous ne voulons pas vraiment distinguer chaque jour le bien du mal et demander à Dieu la force de choisir le bien. De bons arrangements et le confort de notre vie sont devenus tellement importants ! Nous-mêmes les chrétiens, nous oublions souvent que la seule chose qui puisse nous procurer la véritable paix du cœur et le « confort de la vie », c’est d’entrer sur le chemin du bien et de résister au mal, forts de la présence et de la puissance de Dieu dans nos décisions.

Il n’y a pas de hasard dans la vie et s’il existe, il est caché au creux de nos désirs et de nos choix humains.

Paix à l’Ukraine et dans le monde.

Bon Carême à chacune et chacun de vous,

Votre frère Bogdan