Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES du 27 avril au 12 mai 2024

(Historique de l'agenda)

 76. Lc 3,15-22, Baptême du Seigneur, C, Réflexion 2022

Sœurs et Frères

     Lorsque nous examinons notre vie, nos désirs, nos objectifs réalisés ou pas, nous constatons que tout a eu un commencement quelque part. Ce commencement, qui a marqué notre existence, nous est parfois connu et parfois caché, parfois désiré et parfois non désiré…

    Mais après cette petite introduction « philosophique » - sourire, nous allons nous pencher sur l’évangile de ce dimanche où nous célébrons la fête du baptême du Christ, précédé par l’annonce de Jean le Baptiste. Ce dernier annonce Celui qui est plus fort que lui. D’autre part, Jean le Baptiste déclare que le Christ, contrairement au baptême par l’eau, « baptisera dans l’Esprit Saint et le feu ». Quelqu’un pourrait dire ceci : « le baptême par l’eau cela me parle, je me souviens que le prêtre a mouillé la tête de mon bébé quand il l’a baptisé ; mais le baptême dans l’Esprit Saint et le feu, cela ne me dit pas grand-chose ».

     Alors essayons ensemble de dévoiler ce qu’il y a derrière ces mots de Jean le Baptiste. Au préalable cependant, je voudrais évoquer cette particularité du comportement de Jésus. À vrai dire le Christ n’avait pas besoin du baptême de Jean, un baptême de conversion destiné aux pêcheurs. S’Il a pourtant voulu recevoir ce baptême, c’était pour être totalement solidaire de tous ceux qui veulent confesser leurs péchés et changer leur vie. Et cela nous touche toujours quand quelqu’un, qui n’est pas obligé de le faire, accepte de partager notre réalité souvent complexe et confuse, pour marcher avec nous. Mon intuition est bonne ou je me trompe ? La réponse est dans votre camp – sourire.

     Et quand Jésus a fait ce qu’il n’était pas obligé faire, le ciel s’est ouvert et, selon notre récit (et ceux d’autres évangiles synoptiques de Mathieu et Marc), Il a entendu ces mots : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie ». Nous pourrions dire que Jésus a vécu là personnellement l’expérience d’un être en qui Dieu se complaît, l’expérience d’un Dieu qui est Amour.

     A présent, il est temps de revenir à ce baptême « dans l’Esprit Saint et le feu ». Aujourd’hui, c’est à travers le récit de Luc que nous méditons ensemble cet épisode du baptême de Jésus. En lisant cet évangile nous pouvons constater que le Christ, rempli de l’Esprit Saint, s’est laissé conduire par lui et a agi avec sa puissance (voir Lc 4,1.14 ; cf Ac 10,38). Et c’est l’Esprit de Dieu qui L’a envoyé pour annoncer la Bonne Nouvelle (voir Lc 4,18). On peut dire ainsi que la vie du Christ a été constamment animée par l’Esprit de Dieu.

    Donc pour nous les chrétiens, il s’agit de se laisser baptiser (littéralement : plonger, immerger) par le même Esprit. Et quand nous évoquons l’Esprit Saint, il ne s’agit pas d’un « instrument » qui nous permettra de faire de belles choses dans notre vie de chrétien. Il s’agit de l’Esprit qui a pour but d’imprégner notre « être », notre vie ; pas seulement d’éclairer tel ou tel choix, telle ou telle action détachée de mon « être », mais mon « être » intégral.

    Un des symboles de l’Esprit Saint est le feu. Jean le Baptiste nous parle de baptême du feu. Parmi les significations du mot « feu » dans la Bible, nous trouvons celle-ci : « œuvre purificatrice et de séparation » (cf Is 6,6-7 ; Is 66,15 ; Za 13,9 ; Mc 9,49 ; Lc 3,17). Dans ce contexte nous pouvons mieux comprendre ces mots du Christ : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! » (Lc 12, 49). Ce feu qui était d’abord allumé en Lui, le Christ a voulu le transmettre à tous ses disciples, et cela à chaque époque.

    Le rite du baptême dans notre Église catholique est rempli des signes. Quelques fois j’ai l’impression que l’onction avec le saint chrême, qui signifie le don de l’Esprit Saint et qui a pour but de pénétrer notre « être », passe inaperçue contrairement au rite de l’eau. Ce dernier est évidemment important et nous pouvons dire que l’eau est la base de la vie. Mais nous, les chrétiens, nous ne pouvons pas vivre sans l’Esprit Saint qui est le moteur de notre vie quotidienne.

   Le baptême du Christ c’est le début de sa mission auprès du peuple de Dieu. Autrement dit, c’est le commencement, désiré par Lui, de l’action que l’Esprit Saint opère par Lui en faveur de tous.

      Que notre propre baptême vive en nous et qu’il nous fasse vivre et témoigner autour de nous !

Bonne fête du Baptême du Seigneur et du nôtre,

Votre frère Bogdan