Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES DU 28 MARS au 7 avril 2024

(Historique de l'agenda)

 58. Mc 7, 1-8. 14-15. 21-23, XXII Dimanche du temps ordinaire, B, Réflexion 2021

 

Sœurs et Frères

     Comme vous le savez, je suis de retour de Pologne. Les vacances sont finies et je dois me mettre (hélas ! - sourire) au travail. Donc, à nouveau, je vous prépare quelques phrases pour nourrir, peut-être, votre propre méditation sur la Parole de Dieu de Dimanche. Et voilà que je suis tombé sur l’Évangile que le ministre français des Solidarités et de la Santé aurait vraiment aimé, parce que cet évangile parle, entre autres, du lavement des mains avant le repas – sourire.
     Dans ce récit, les pharisiens et quelques scribes sont bouleversés par le fait que les disciples du Christ ne se lavent pas les mains avant le repas. Cependant, si par hasard ce Ministre tombait sur la petite réflexion d’un curé ordinaire (sourire), il faut que ce dernier explique qu’il ne s’agit pas là d’hygiène. Il s’agit de quoi alors ?
La discussion tourne autour de choses bien plus importantes que l'hygiène quotidienne avant un repas (comme vous l’imaginez, à cette époque, personne n’avait entendu parler de microbes et de bactéries). Cette discussion concerne une observance rituelle, une tradition très importante pour les Juifs, observée de génération en génération, surtout par les pharisiens et les scribes.


Alors, pourquoi Jésus s’oppose-t-il à ces responsables religieux du Peuple Élu ? Lui-même ne dit-il pas : « Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu’à ce que tout se réalise » (Mt 5, 18).
    Ce qu’il est important de savoir, c’est que les préceptes appliqués ici par les pharisiens et les scribes, ne se trouvent pas directement dans la Torah car celle-ci évoque seulement la pureté rituelle des prêtres. Cette tradition orale (la Halakha) était développée par les rabbins qui interprétaient la Torah.
Néanmoins, il ne faut pas mépriser si vite les rabbins, les pharisiens et les scribes. Chaque communauté, chaque société a besoin de normes juridiques et éthiques pour organiser sa propre vie. Il faut essayer de comprendre le zèle d’un Peuple choisi et consacré au Seigneur son Dieu (cf. Dt 14, 1-2). Il faut le dire, ce rituel du lavage des mains (comme beaucoup d’autres rituels) était accompagné d’une bénédiction, d’une prière appropriée pour exprimer le désir de s’approcher de Dieu avec une pureté intérieure, Dieu prenant soin de son Peuple, (cf. Ps 25 (26), 6 ; Ps 103 (104), 27 et suivants).

     Alors quelqu'un me dira : « Père, où est le bémol dans le comportement des pharisiens et des scribes qui, encore une fois, voulaient piéger le Christ et pourquoi ont-ils été traités comme des hypocrites ? » Parce qu’ils avaient l’apparence d’hommes justes, mais à l’intérieur ils étaient pleins d’hypocrisie et de mal (cf Mt 23, 28). Et ce qui très important, c’est qu’en respectant « la tradition des anciens », ils sont « passés à côté du jugement et de l’amour de Dieu » (Lc 11, 39-42). Ce n’était pas le cas du Christ que nous essayons de suivre malgré nos faiblesses et nos limites.
En finissant son discours, Jésus dit clairement à ses interlocuteurs et à nous évidemment aussi : « ce qui sort de l'homme, voilà ce qui rend l'homme impur ». Et c’est une bonne et belle nouvelle pour nous les chrétiens, parce que nous ne devons pas nous fatiguer, comme beaucoup de gens en ce monde, à nous occuper de notre apparence qui, en fin compte, est fragile et destructible. Nous pouvons, avec l’aide de Dieu, nous concentrer sur notre intérieur pour progresser dans l'amour envers Dieu et autrui.

« Dieu ne regarde pas comme les hommes : les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur » (1S 16, 7). Et si notre cœur nous accuse, Dieu est plus grand que notre cœur, et il connaît toutes choses (1 Jn 3, 20).

     En nous concentrant sur nos apparences diverses, nous pouvons toujours ressentir la peur de perdre quelque chose. En nous concentrant à l’intérieur de nous-mêmes, là où Dieu nous parle, nous avons quelque chose à gagner : par exemple l’harmonie de notre cœur et de notre vie qui donne la paix.

Bon Dimanche à tous !