Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES du 21 au 28 avril 2024

(Historique de l'agenda)

 57. Jn 6,1-15, XVII Dimanche du temps ordinaire, B, Réflexion 2021

 Sœurs et Frères

     Ce Dimanche nous « quittons » l’évangile selon Saint Marc pour nous pencher ensemble, pendant quelques dimanches, sur les récits venant de l’évangile selon Saint Jean. Et du coup, tout de suite, nous tombons sur un miracle du Christ très impressionnant. Un geste que, d’ailleurs, nous pouvons retrouver dans nos quatre Évangiles et qui occupe toujours une place bien significative, même si les récits varient dans les détails (cf Mt 14,013 - 21 ; Mc 6, 30 - 44 ; Lc 9, 10 - 17). Mais ce qui est important, c’est que nous ne parlons pas seulement d’un des miracles du Christ au cours de sa mission terrestre : Jésus n’était pas le premier à nourrir des gens avec peu de choses comme nous le voyons dans la première lecture.
     Bien sûr, nous pouvons nous dire que c’est quand même impressionnant de voir Jésus qui, avec « cinq pains d’orge et deux poissons » nourrit « environ cinq mille hommes ». Cependant, si l’on se concentre sur note récit, on peut constater que Jean est le seul des quatre évangélistes, qui définit l'action de Jésus en utilisant le verbe grec « eucharisteo », que l’on traduit par « remercier » ou « rendre grâce ». Et ce qui n’est pas non plus sans importance, c’est que le Christ réalise ce geste à l’approche de la Pâque, la fête fondamentale pour tous les Juifs. Tout cela nous permet de conclure que l’auteur du quatrième évangile « maintient nettement la symbolique eucharistique du récit. Pour lui, la multiplication des pains est avant tout une action symbolique qui introduit le discours des versets 26 - 58 : Jésus est le pain véritable descendu du ciel, qui rassasie ceux qui croient en lui (Jn 6, 33)* ». Donc, ce miracle est impressionnant. Mais ce qui est plus important encore, c’est ce qu’il a signifié pour cette communauté, et ce qu’il signifie pour nous tous aujourd’hui. Ainsi lorsque nous allons à l’Eucharistie dominicale ou hebdomadaire pour communier, nous accueillons le Christ dans une petite hostie, parce que Lui seul peut nous amener chez notre Père céleste, en nourrissant notre foi et notre espérance. Néanmoins il n’y a rien magique là-dedans, il faut Lui faire confiance et s’abandonner à Lui. Il faut croire que par peu de chose (« cinq pains d’orge et deux poissons ») sans commune mesure avec la réalité (« cinq mille hommes »), Il peut nous donner tellement qu’il y aura même des restes et que rien ne sera perdu (« rassemblez les morceaux en surplus, pour que rien ne se perde »). Il donnera à chacun de nous selon notre faim de Lui et du Royaume de son Père : « Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît » (Mt 6, 33).

    Dernière chose. Peut-être quelqu'un, en lisant cet évangile, dira que Jésus n’était pas trop « gentil » (sourire) avec son disciple Philippe parce qu’Il le mettait à l’épreuve tout en sachant ce qu’Il allait faire. Jean présente le Christ « qui sait toute chose (cf Jn 2, 25 ; 4, 44 ; 13, 11) mais la question est destinée à éprouver la manière de penser du disciple ; la réponse qui sera faite contribue à souligner l’ampleur du miracle »*. Donc ce n’est pas un piège.
     Dans notre vie quotidienne nous n’aimons pas trop quand quelqu'un met à l’épreuve notre façon de penser. Mais si le Christ le fait à travers ses Paroles, ses actes, dans des situations inattendues de notre vie, c’est pour nous éclairer, nous interroger sur notre relation avec Lui et avec notre foi. Ce qui nous permet de vivre en vérité. Nous pouvons ainsi faire ce constat : que nos « calculs » humains sont souvent loin de la vraie foi ; la vraie foi qui trouve toujours une issue quand nous touchons nos limites (« cinq pains d’orge et deux poissons » face à « environ cinq mille hommes »).

***

*Selon les références de TOB - Traduction œcuménique de la Bible, édition Cerf 2012.

****
P. S. Je pars en vacances, donc vous ne recevrez pas ma réflexion par mail depuis de la Pologne. J’espère vous revoir en bonne forme le week-end du 21-22 août. Et s’il arrivait que je sois retenu par une vague de nouveaux variants du virus, nous nous verrions à la limite à Noël - sourire peu inquiétant.