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 48. Jn 15, 26-27 ; 16, 12-15, Solennité de la Pentecôte, B, Réflexion 2021

Sœurs et Frères

   Aujourd’hui je commence ma réflexion par une confidence. Mais j’aimerais qu’elle reste entre nous – sourire. Quelquefois j’ai envie de barrer ou de supprimer de la Bible les évènements stupéfiants qui nous impressionnent et qui attirent souvent notre attention en cachant, malheureusement, des choses essentielles. Je ne pense pas seulement aux miracles opérés par Jésus. Je pense aussi aux événements concernant ses apôtres.
     L’exemple, nous pouvons le trouver dans la scène incroyable de la première lecture d’aujourd’hui. Un phénomène se produit en présence de nombreux Juifs qui se réunissent à Jérusalem cinquante jours après la Pâque (la commémoration de l’alliance du Sinaï entre Dieu et Israël). Et tout le monde, sans exception, est stupéfait, saisi par cette manifestation de l’Esprit Saint. Mais qu’est-ce qu’il y de plus étonnant : ce phénomène surnaturel ou un autre, moins attirant mais plus remarquable et nous concernant nous tous ? Lequel dîtes-vous ? Pour moi ce qui est plus important et plus frappant, c’est que les disciples du Christ, qui ont eu peur de tout après sa mort, se soient laissés guider par l’Esprit de leur Maître pour témoigner qu’Il est vivant.
    C’est l’Esprit promis par le Christ à ses disciples au cours du dernier repas : « Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : l’Esprit de vérité, lui que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas ; vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous, et il sera en vous. Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous » (Jn 14, 16-18).

     Certainement la promesse de cet Esprit qui sera si proche des disciples pourrait être réconfortante, mais notre évangile d’aujourd’hui précise le but de ce formidable don : « Quand viendra le Défenseur que je vous enverrai d’auprès du Père, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur. Et vous aussi, vous allez rendre témoignage, car vous êtes avec moi depuis le commencement » (Jn 15, 26-27). Les disciples reçoivent l’Esprit du Christ qui unit Jésus avec son Père pour qu’ils puissent témoigner du Christ qui les fait vivre malgré tout, même dans le temps de la persécution. Ils ne pourraient pas ressentir la puissance de l’Esprit de Dieu, en écoutant les autres (« Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » déclare Pierre ; Ac 5, 29), en se concentrant sur le maintien d’une bonne opinion d’eux-mêmes ou en prenant seulement soin de leur propre sécurité. Cela se peut faire uniquement en témoignant du Christ – mort et ressuscité. Mais rendre le témoignage, cela signifie quoi au juste ? Cela signifie s’exposer aux autres, leur montrer Jésus, la foi qui me fait vivre (« Et l’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau » ; Mt 5, 15).

     C’est dans cet Esprit, à travers la Parole de Dieu, que la vie d’un chrétien trouve sa source et sa joie. La vie de notre Église, de notre Paroisse, de nos familles, a toujours soif d’être animée par cet Esprit l’ « Élévateur » l’amour de Dieu. La vie d’un chrétien, qui ne puise pas chaque jour dans la puissance du Saint Esprit, est comme un corps privé d’eau. Parmi tous les événements, il n'y a rien de plus impressionnant que la docilité d’un chrétien à l'Esprit-Saint.

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs
et envoie du haut du ciel
un rayon de ta lumière.

Ô lumière bienheureuse,
viens remplir jusqu’à l’intime
le cœur de tous les fidèles.

Sans ta puissance divine,
il n’est rien en aucun homme,
rien qui ne soit perverti.

À tous ceux qui ont la foi
et qui en toi se confient
donne tes sept dons sacrés.*

* Le fragment de la séquence de l’Église à l’Esprit-Saint du Dimanche de la Pentecôte.