Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES du 27 avril au 12 mai 2024

(Historique de l'agenda)

 29. Mt 2, 1-12 Épiphanie, Réflexion 2021

Sœurs et Frères

     Nous, les catholiques en France (contrairement à la Pologne qui célèbre l’Épiphanie à la date exacte – 6 janvier), nous célébrons cette fête, le premier dimanche qui suit le Nouvel An. Nous sommes tous déjà bien habitués à entendre le même évangile selon saint Mathieu, parce que lui seul nous présente cet épisode où les « mages » se mettent en route pour trouver « le roi des Juifs qui vient de naître ». Ils finissent par Le trouver et L’adorer. C’est ennuyeux d’écouter le même évangile chaque année, n’est-ce pas ? - sourire. Et pourtant, chaque année, cette Parole de Dieu anime mon esprit et touche mon cœur. Cette année, il y a une question qui tourne dans la tête de votre curé – sourire.
     À l’époque il n’y avait pas évidemment de Noël. Cependant, il y avait une attente vive d’un Messie qui devait sauver Israël. Les grands prêtres et les scribes connaissaient les Écritures Saintes, et même ils étaient capables de les citer. Et pourtant ces gens « compétents » ne se déplacent pas de Jérusalem à Bethléem (la distance, c’est seulement 7 kilomètres). De l’autre côté, nous avons des païens, des gens mystérieux qui entreprennent un sacré voyage pour rendre hommage au « roi des Juifs qui vient de naître ». L’Évangile donne très peu de détails sur ces mystérieux personnages (les mages) qui ont certainement été des gens très instruits, probablement des astrologues de Mésopotamie.

     Et ce n’est pas le plus important. Ce qui est essentiel, c’est, que dans ce récit, se trouve un message pour nous. Lequel, dites-vous ?
Le texte est très riche en symboles. Cette fois-ci, j’aimerais évoquer quelques points qui peuvent nous aider à réfléchir sur notre chemin personnel de foi. Nous venons d’entendre que les mages sont « venus d’Orient ». Il n’y a pas de certitude d’où exactement ils sont venus. On dit que ce sont des terres d'aujourd'hui, d'Iran ou d'Irak. Par rapport à Bethléem, c’était vraiment loin. Et nos évangiles nous présentent beaucoup de gens qui sont venus de loin pour rencontrer le Christ, pas forcément croyants et pratiquants : les publicains, les prostitués, etc. À l’autre extrémité, ce sont les grands prêtres et les scribes du peuple, ceux qui ont tout pour rencontrer Jésus ; soit disant, ils ne sont « pas loin ». Cependant, ils s’opposent à Lui, L’excluent de leur vie et en conséquence, ils Le condamnent à la mort.
    Il y a encore autre chose qui me paraît symbolique et important pour nous. Les mages, une fois qu’ils se sont prosternés devant Jésus,  « avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin ». Les mages se sont « retirés dans leur pays », dans leur vie. Cependant après la rencontre avec le Christ il y avait un changement dans leur cœur. Ce n’est pas l’étoile qui les guidait, mais l’Esprit de Dieu. Ils sont devenus capables de recevoir des signaux de Dieu (« avertis en songe »). Quand nous reconnaissons en Jésus notre Roi, son Père veille sur notre chemin de foi. La vraie rencontre avec Jésus nous permet de changer notre chemin et d’éviter les pièges pour notre vie (le retour chez Hérode). Le vrai rendez-vous avec le Christ (la messe, la prière, la méditation d’une phrase de la Bible, etc.), c’est toujours le point de départ pour quelque chose de nouveau en moi, même si mon contexte de vie ne bouge pas.

    En lisons cet évangile, nous pouvons constater que la distance géographique n’est pas le facteur déterminant pour rencontrer Jésus, mais la soif de cette rencontre. Plus notre désir de rencontrer Jésus est grand, plus la distance pour le rencontrer semble courte; même si nous marchons dans le noir, et même si nous trébuchons souvent à cause de nos faiblesses.
Et peut-être nous reconnaîtrons-nous dans les paroles de Saint Jean de la Croix (que je vous ai citées déjà à l’occasion de cette fête) : «Pendant la nuit nous allons à la rencontre de la source. C’est le désir lui-même qui est la lumière pour nous... ».

Que, dans cette année 2021, le Christ soit notre désir et notre lumière !

BONNE ANNÉE à TOUTES et à TOUS,

Votre frère Bogdan