Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES du 21 au 28 avril 2024

(Historique de l'agenda)

 27. Lc 2, 1-14, Nativité de Jésus Christ, Réflexion 2020

    Nous voici, une nouvelle fois rassemblés autour d’un enfant qui a changé l’histoire de ce monde et de beaucoup d’hommes depuis plus de deux mille ans. Nous, les gens modernes, nous savons tout ou presque, nous ne pouvons pas ignorer notre contexte actuel. Nous sommes affligés par l’épidémie mortelle, anxieux pour la santé de nos proches et notre avenir. Libres dans notre existence, nous sommes les prisonniers d’un petit virus.
Nous les chrétiens, nous nous sommes rendus à l’église pour écouter la parole de Dieu. Qu’attendez-vous aujourd’hui de Jésus et de l’Église ? Quelle homélie attendez-vous aujourd’hui ? Que voulez-vous que je vous dise ? Je ne suis pas capable de vous dire quand cette pandémie lâchera prise. Je ne peux pas non plus vous affirmer que, une fois vaccinés, nous pourrons vivre en toute sécurité. Ça, je ne le sais pas et cela me ne préoccupe pas. Aujourd’hui, j’ai un message plus important et nourrissant que tout cela.

    Aujourd’hui, près de cet Enfant Jésus, j’aimerais parler d’une vieillotte qui, pour beaucoup de gens, représente le temps passé ; elle est donc passée, pas trop attractive. On ne trouve pas grand-chose d’intéressant en elle. Ce qui nous attire dans ce monde, c’est plutôt une femme belle, attractive et toujours à la mode de notre époque. Elle est certainement beaucoup plus attirante que la vieillotte. Cependant je préfère écouter cette dame âgée, qui ne fait pas trop de bruit autour d’elle comme cette belle femme. Pourquoi est-ce que je préfère cette « vieille » dame ? Parce qu’elle a toujours quelque chose en elle qui me fait vivre par rapport à cette dame toujours à « la mode » - la mode qui passe et qui n’est pas capable de montrer le chemin de la vie. Probablement vous vous demandez qui est cette vieillotte et qui est cette belle femme ?
Nous en reparlerons tout à l’heure.

   Dans notre évangile, nous voyons Marie qui « mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune ». Nous savons par la suite que les bergers se sont rendus dans la crèche; des gens sans importance, mais pourtant privilégiés plus que toutes les autorités laïques et religieuses. La mangeoire où on mettait la nourriture pour les animaux est devenue un lieu privilégié pour accueillir Dieu. Les bergers sont devenus le premier groupe pour accueillir le Sauveur du monde. Cela ne nous étonne pas autant quand nous rappelons cette phrase du prophète Isaïe : « car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos chemins ne sont pas mes chemins, – oracle du Seigneur » (Is 55, 8). Dieu fait son choix pour nous transmettre toujours un message, il n’y a pas de hasard chez Lui ; comme par exemple, il a décidé de choisir David, un jeune berger, comme roi pour son peuple Israël.
   Quand je pense aujourd’hui à cet endroit où a accouché Marie et à cette mangeoire, je pense à notre Église catholique, cette vieillotte que je vous ai évoquée tout à l’heure, qui, évidemment, n’est pas si attractive comme cette belle femme – c’est-à-dire le monde avec ses perspectives et ses possibilités. Cependant, notre vieille dame – l’Église - garde en son sein le Christ – Dieu qui nous sauve. Notre Église, malgré ses propres péchés, ses propres difficultés et défis, n’arrête pas de nous répéter : « viens, il est né pour toi ». Cette dame âgée est souffrante non parce qu’elle a plus de deux mille ans, mais elle souffre parce qu’elle est abandonnée par les siens après le baptême, la première communion, le mariage ….. « Je viens quand je veux, je consomme ce qui me convient et c'est tout ». Et malgré tout, l’Église annonce à tous la plus Belle Nouvelle dans ce monde - « Un enfant nous est né » (première lecture).

    Aujourd’hui, nous sommes près d’une crèche où nous voyons aussi la Maman de Jésus. Dans notre tradition, un peu oubliée, nous disons que l’Église catholique c’est une Mère pour nous. Pourquoi ? La Maman donne la vie à un enfant, le nourrit, en prend soin, l’aide à grandir, lui montre comment vivre, l’accompagne et le soutient avec tendresse. L'Église est notre Mère qui, au jour de notre baptême, par la puissance de l’Esprit Saint, nous donne la vie de Dieu et tout ce qui est propice à sa croissance. Cette Mère nous donne aussi des frères et des sœurs, une famille. Et enfin, c’est en Jésus Christ que l’Église nous dévoile le monde vraiment fraternel. Comme chaque Maman, l’Église nous parle de l’amour. Il s’agit de l’amour non pas en termes d'intensité émotionnelle, mais en termes d'engagement dans notre existence entière. L’Église dispose de tout pour que nous soyons sur le bon chemin. Tout pour que nous puissions progresser pas seulement dans la vraie foi, mais aussi dans le bien, dans la bonne conduite.
   L’Église n’est pas un seul expert en humanité, néanmoins elle préserve toujours Celui-là qui est capable de transformer notre humanité jusqu'au sacrifice de sa vie et nous enseigne l'amour pour nos semblables.
Dans ce contexte, qu’est-ce que c’est la vie d’un chrétien ?
La vie d'un chrétien, ce n'est pas un art du compromis entre deux marques différentes de machines à laver ou entre deux candidats à la prochaine élection présidentielle. Ce n’est pas, non plus la question – « il faut se faire vacciner ou non » ? La vie d’un chrétien, c’est l’art de choisir toujours le Christ dans son Église, et son message, sa Bonne Nouvelle dans chaque circonstance de notre vie.

   Seulement Lui seul, le Christ, peut répondre entièrement à notre désir d'amour, de bonté et de beauté.
Seulement le Christ choisi par chacun de nous personnellement, peut nous faire vivre, peut signifier quelque chose pour nous.

Que la naissance du Fils de Dieu fasse grandir en nous l’Espérance. Amen

Joyeuses Nativité de Jésus Christ à tous,
Votre frère Bogdan