Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES du 27 avril au 12 mai 2024

(Historique de l'agenda)

 18. Mt 22, 34-40, XXX Dimanche du Temps Ordinaire, Réflexion 2020

 

     Depuis quelques semaines nous sommes avec le Christ qui, après son entrée messianique à Jérusalem (événement que nous nous rappelons le Dimanche des Rameaux), n’arrête pas de discuter avec les représentants du peuple d’Israël (les grands prêtres, les anciens, les pharisiens). Nous avons médité ensemble les paraboles des deux fils, des vignerons homicides et du festin nuptial et de la robe de noces. Dimanche dernier, les pharisiens voulaient prendre au piège Jésus en parlant de l’impôt dû à César. Aujourd’hui l’un d’eux, un docteur de la Loi (on peut dire aussi un légiste, qui était un expert en Loi et son interprétation) pose une question à Jésus pour, encore une fois, Lui tendre un piège.
    Où est le piège cette fois-ci ? À première vue, rien de grave parce que ce légiste paraît poser la question importante : « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? ». Il nous faut nous dire qu’à l’époque les pharisiens discutaient souvent entre eux de l'importance de certains Commandements par rapport à d'autres. Alors où est l’embuscade ? Il semble que les adversaires du Christ (reconnu par le peuple comme le Fils de David et le prophète, Mt 21, 9-11) voulaient présenter Jésus comme « seulement » l'un des nombreux enseignants, interprètes de la Torah.
     Jésus, qui vit ses derniers jours, répond à leurs questions par deux citations de la Torah (les Écritures Saintes des Juifs) : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit (Dt 6, 5) (…) Tu aimeras ton prochain comme toi-même (Lv 19, 18). Donc, rien de nouveau sous le soleil. Pas forcément - sourire. « L’originalité de ce sommaire évangélique de la loi n’est pas dans les idées d’amour de Dieu et du prochain, connues de l’Ancien Testament, mais dans le fait que Jésus les rapproche en leur donnant une égale importance et, surtout, dans la simplification et la concentration de toute la loi dans ces deux commandements »*.
    Dans sa réponse Jésus a dit que le second commandement est semblable au premier. Cela veut dire, que « la similitude concerne non l’identité, mais la nature et l’importance égale des deux commandements. Dès lors les deux commandements ne sont pas interchangeables, comme si aimer le prochain, c’est aussi aimer Dieu, et vice versa (voir cependant 25, 40 n.) »*. Cette remarque est importante dans notre contexte. Aujourd’hui nous rencontrons des chrétiens qui disent que : « ça suffit d’être bien envers son prochain » (je n’ai pas tué, je n’ai pas volé, je n’ai pas…..). Pour un chrétien, l'amour de l'homme trouve sa racine vigoureuse toujours dans l'amour de Dieu et pas à l’inverse. Le temps consacré d’abord à Dieu (Eucharistie, prière) portera toujours du fruit dans l'amour porté à notre prochain.

     Dans notre Évangile, pour exprimer l’amour envers Dieu et notre prochain, est employé le mot grec agápē, ce que que nous traduisons par « charité » - l’amour total et désintéressé qui dépasse toutes les limites humaines ; qui en même temps précède toute sorte de légalisme, les calculs, les attitudes correct. Le christianisme ce n’est pas la religion de la bienfaisance. C’est une aventure, un chemin vers le bonheur à travers le Christ et autrui.

« À Celui qui peut réaliser, par la puissance qu’il met à l’œuvre en nous, infiniment plus que nous ne pouvons demander ou même concevoir, gloire à lui dans l’Église et dans le Christ Jésus pour toutes les générations dans les siècles des siècles. Amen » (Ep 3, 20-21).

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* selon la note de TOB - Traduction œcuménique de la Bible, édition Cerf 2012.