Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES du 27 avril au 12 mai 2024

(Historique de l'agenda)

 14. Mt 20, 1 – 16a, XXV Dimanche du Temps Ordinaire, Réflexion 2020

     L‘Évangile que nous allons entendre ce Dimanche, à notre entrée paroissiale, ne va pas plaire aux syndicalistes – sourire. Nous avons un maître d’un domaine qui donnait le même salaire aux ouvriers qui travaillaient dès le matin ainsi qu’à ceux qui commençaient à 17h (« vers la onzième heure » - TOB*). Cela pouvait être vraiment frustrant parce que ceux qui avaient été embauchés les premiers devaient travailler jusqu'au coucher du soleil, c’est-à-dire environ 12 heures.

     Nous le savons très bien que dans cette parabole, un « maître d’un domaine », c’est Dieu Lui-même et les ouvriers sont des personnes appelées au royaume de Dieu, au royaume du salut. Les premiers à être appelés dans le royaume de Dieu étaient les Israélites qui avaient vécu en alliance avec Dieu pendant des siècles. Le Christ dit une fois à ses disciples : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël » (Mt 15,23). Mais, ils n'ont pas reconnu en Jésus le Messie promis et l'ont rejeté. Dans ce cas, l'appel de Dieu a été adressé aux païens : « Paul et Barnabé leur déclarèrent avec assurance : c’est à vous d’abord qu’il était nécessaire d’adresser la parole de Dieu. Puisque vous la rejetez et que vous-mêmes ne vous jugez pas dignes de la vie éternelle, eh bien ! nous nous tournons vers les nations païennes » (Ac 13, 46).

    Mais en quoi cela nous concerne, au début de nouvelle année pastorale qui commence dans le contexte du virus ?

    Ce qui est intéressant dans notre Évangile, c’est que les ouvriers de la première heure sont indignés, non pas parce que l'hôte les a mal traités. Ils « récriminaient contre le maître du domaine » parce qu’il a trop bien traité ces derniers ouvrier de la « onzième heure ».
En réponse, l'hôte les accuse d'avoir un « mauvais  regard», qui est traduit aussi comme « mauvais œil » (TOB*). Ce « mauvais œil » (regard) déteste la générosité et la gentillesse imméritées. Un homme avec un « mauvais œil » c’est quelqu'un d'envieux et de gourmand, pas sincère dans son cœur (Pr 23: 6-7; 28, 22).

     Pour beaucoup de Juifs très religieux, ce n’était pas facile à « comprendre », cette phrase de la première lecture : « Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos chemins ne sont pas mes chemins, – oracle du Seigneur » : tellement ils avaient « mauvais œil » voyant comme Jésus accueille des ouvrier de 17 heure – les pécheurs et les publicains.
Peut-être mon regard (mon œil) sur mon prochain n’est pas si généreux comme je le pense, moi-même ? Tout simplement parce que quelqu'un « sans effort » a reçu « plus » que moi (talents, bonne familles, bon travail, même la foi, etc.) ?

     Ces mots de la première lecture « Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus de vos chemins, et mes pensées, au-dessus de vos pensées » ne signifient pas que Dieu est loin de nous. Au contraire c’est une bonne nouvelle parce que Dieu nous propose une perspective de vie toujours en faveur de ma foi et de mon humanité. Ce que nous confirme l’auteur de notre psaume : « Le SEIGNEUR est juste en toutes ses voies, fidèle en tout ce qu'il fait. Il est proche de ceux qui l'invoquent, de tous ceux qui l'invoquent en vérité » (Ps 144/145, 17-18).

    Quoi que ce soit, au début de cette année pastorale, prophète le Isaïe nous dit : « Recherchez le Seigneur puisqu’il se laisse trouver, appelez-le puisqu’il est proche » (Is 55, 6 ; TOB*). C’est possible malgré les soucis - « Quand mille soucis m'envahissaient, je savourais ton réconfort » (Ps 94 /93, 19b).

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*Traduction œcuménique de la Bible, édition Cerf 2012