Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES du 27 avril au 12 mai 2024

(Historique de l'agenda)

6. Mt 13, 24-43, XVI Dimanche du Temps Ordinaire, Réflexion 2020

    Notre Évangile d’aujourd’hui est la suite immédiate de la parabole du semeur de Dimanche dernier où il a été question, entre autre, de la disposition de notre cœur pour accueillir la Parole de Dieu. Nous sommes la terre où Dieu ne cesse pas de semer de bons grains {d’ailleurs le mot « la terre » et « l’homme » ont en hébreux la même racine : « la terre » - adama et « l’homme » - adam}.
    Cependant dans cet Évangile qui nous parle aussi de la semence nous trouvons un élément nouveau ; nous lisons que : « Le royaume des Cieux est comparable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ. Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi survint ; il sema de l’ivraie au milieu du blé et s’en alla » (v.24-25).
Nous savons déjà que tout ce que Dieu a fait « était très bon » (Gn 1,31) et que la mort et le mal sont entrés dans le monde par la jalousie du diable (Sg 2,24) – un ennemi de l’être humain. Et c’est évident pour nous, que Dieu qui est notre Père et qui nous a crées par l’amour, ne pouvait semer en nous que de bons grains.

     Alors, ce qui nous intéresse aujourd’hui particulièrement c’est le mot « ivraie » - en grec « zizanion ». L’ivraie c’est probablement lolium temulentum*. C'est une plante nuisible, courante en Palestine, qui ressemble un peu au blé. Lors de la première saison de croissance, la tige de l'ivraie n'est pas différente de celle du blé. C'est pourquoi il faut les laisser ensemble jusqu'à la récolte, d'autant plus que ses racines solides ne peuvent être arrachés sans détruire le blé qui pousse à côté.

En quoi cela cette parabole et cette explication nous concernent ?
    Tout d’abord nous devons nous répéter que chacun de nous est « le champ » en qui sont semés par Dieu les bons grains, même si quelquefois nous avons la tendance à chercher en nous plutôt les ivraies.
Deuxièmement, contrairement à notre société qui nous pousse à avoir « tout et tout de suite », nous avons, dans cette parabole une belle image de la patience. Nous sommes ici aussi encouragés à ne pas nous laisser aller à la tentation d'éliminer le mal avec nos propres idées et méthodes - le mal que nous sommes capables de voir tout de suite en nous et chez autrui.

Pourquoi ?
    Parce que (troisièmement), c’est Dieu qui est le Chef de la moisson et Celui-là sait mieux ce qui est dans notre vie le bon grain et l’ivraie. Et c’est Lui : « qui prend soin de toute chose : tu montres ainsi que tes jugements ne sont pas injustes (…) tu juges avec indulgence, tu nous gouvernes avec beaucoup de ménagement » (1ere lecture).

    Donc avec Dieu, contrairement au « jugement des gens », nous n’avons rien à craindre. Concentrons nous sur les bons grains semés en nous par la Parole de Dieu, et laissons-Lui le soin de s’occuper des ivraies avec qui nous pouvons mener une belle vie d’enfant de Dieu malgré tout.

*****

P.S. L’expression « semer la zizanie » c’est-à-dire mettre la discorde entre les gens fait référence à cette parabole « du bon grain et de l’ivraie » de l’Évangile selon Saint Mathieu.

*****

* voir la note pour Mt 13, 25 de TOB - Traduction œcuménique de la Bible, édition cerf 2012.