Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES du 21 au 28 avril 2024

(Historique de l'agenda)

4. Mt 11,25-30, XIV Dimanche du Temps Ordinaire, A, 2020

     Nous voilà, nous nous trouvons devant les mots de Jésus où Il semble se contredire Lui-même : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme » (v. 28-29). Donc, d’un coté, Jésus promet à ses disciples le repos et en même temps, Il les invite à prendre sur eux son joug [Le joug est une pièce de bois, très lourde, utilisée en agriculture, permettant d'atteler des animaux de trait en exploitant au mieux leur force de traction. À l'époque de Jésus, c'était souvent deux bœufs regroupés en couple].

     Comment est-il possible que Celui qui dénonçait le comportement des pharisiens et des docteurs de la Loi, qui ont chargé « les gens de fardeaux impossibles à porter » (Lc 11, 37-46), invite ses auditeurs à prendre un joug ? On peut dire que ce n'est pas logique.
      Le mot fardeau, c’est une allusion à la Loi, dont le « fardeau » est parfois alourdi, notamment par les pharisiens, qui ont multiplié les commandements pour entrer au royaume des Cieux. C’est devant eux - les sages et les savants (les scribes et les pharisiens) que le mystère du Royaume des Cieux est caché. Ce dernier est révélé aux tout-petits, c’est-à-dire aux disciples du Christ – qui, dans la simplicité du cœur, veulent se mettre à son école de l’amour et de la liberté.

     Pour le Christ, toute la Loi, ainsi que l’enseignement des Prophètes, se résument dans deux commandements - l’amour de Dieu et de son prochain (Mt 22, 36-40). C’est un « joug » à prendre par chacun de nous, qui ne vient pas de la loi au légalisme, mais qui passe par notre cœur, par nos pensés et nos actes. Ce joug est facile à porter. C’est le fardeau léger, mais seulement avec le Christ qui l’a porté le premier.
C’est le joug, au contraire de toute la loi, qui peut donner le réconfort à chaque disciple du Christ qui veut être « doux et humble de cœur ». Ce « repos », nous pouvons le trouver en Lui, seulement en choyant une relation intime avec Dieu. 

     Cet Évangile n’est pas loin de notre réalité. Par exemple si la messe dominicale est pour moi seulement la loi imposée par l’Église, il est difficile d’y aller chaque Dimanche ; en conséquence c’est un « joug » lourd à porter. Cependant si l’Eucharistie est pour moi le temps de trouver le repos, le réconfort pour mon âme, mon être, je ne peux pas me priver d’elle ; parce que c’est un « joug » qui me permet de voir dans une autre perspective, des jougs de ma vie quotidienne.