Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES du 21 au 28 avril 2024

(Historique de l'agenda)

 

2. Mt 10, 26 – 33, XII Dimanche du Temps Ord. 2020

      Vous vous souvenez de la première allocution de Monsieur le Président de la République, au début du confinement ? Quand il a répété plusieurs fois que « nous sommes en guerre », ma première réflexion c’était - « il exagère ». Cependant nous, les chrétiens nous sommes en guerre nous aussi. C’est-à-dire…….. ?

     Ouvrons ensemble la liturgie de la Parole de ce Dimanche. Notre Évangile, c’est un extrait d’un « discours missionnaire » du Christ qui prépare ses disciples à la mission qui les attend. Et évidement cette mission ne sera pas facile. D’autant plus que même leur vie sera en danger. Et ce n’est pas quelque chose de nouveau.
La situation du prophète Jérémie (de 627 à 587 avant J.C. ; 1ere lecture), qui dit la vérité aux élites du pays par apport de leur conduite, n’a pas était enviable. Sa mission était à tel point difficile qu’il se plaignait à Dieu et que même il maudit le jour de sa naissance (voir Jr 20, 14-15).

     Mais il y une grande différence entre la « guerre » menée par Monsieur Macron et la nôtre. Mr le Président a parlé de la guerre contre le Covid-19 pour la vie de tous les habitants du pays (même les Polonais – sourire).
Nous, les chrétiens, nous ne menons pas la guerre « contre » ou « pour ». Le champ de bataille, c’est notre cœur où se décide : « est-ce que je veut que toute ma vie soit alimenté par l’Évangile du Christ ; est-ce que je me donne à Dieu pour qu’il m’envoie en mission ». Ni Jérémy, ni Jésus n’ont agi « contre » ou « pour » en cherchant des militants à sa cause. Ils se sont laissés alimenter et diriger par la Parole de Dieu et ils n’ont pas pu abandonner le chemin de la vérité.


     Évidement ni Jérémy, ni Jésus n’ont été surhumains. Ils ont eu peur. Mais en même temps, ils ne pouvaient pas effacer en eux cet appel de Dieu qui les faisait vivre. Nous-mêmes, nous ne pouvons pas effacer notre baptême qui est un appel pour que nous témoignions notre foi, c’est-à-dire la chose qui me fait vivre - autrement dit, cette « Bombe d’une Vie », qui veut nous faire vivre malgré tout.
     Dans notre Évangile, trois fois nous trouvons cette phrase : « Ne craignez pas » (A. Chouraqui dans sa traduction dit encore plus fort - « Ne frémissez pas »). Cela nous montre que la crainte faisait partie de la vie des moissonneurs. Mais il y a une chose que le chrétien a vraiment à craindre; c’est « celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps ». Chez l’évangéliste Mathieu « le corps est ce pour quoi l’homme s’exprime, l’âme est le principe qui maintient en relation avec le Dieu de la vie »*. Il y beaucoup de chrétiens dans le monde qui risquent leur vie physiquement pour rester fidèles et témoigner de leur foi (par exemple les chrétiens d’Orient). Mais nous, qui nous sommes seulement gênés par le confinement, nous avons aussi quelque chose à perdre. C’est notre âme (gr. psychê) – principe de notre être. Quelque chose qui crée un lien incomparable avec les autres liens.

     Comment peut-on perdre son âme ? Quand j’arrête de croire que toute ma vie est sous le regard de Dieu - « deux moineaux ne sont-ils pas vendus pour un sou ? Or, pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père le veuille ». Dans ce contexte, même si je mourrais physiquement, ma mort aurait une signification pour les autres. Cependant si mon âme (mon lien avec Dieu) est morte pendant la vie sur terre, est-ce qu’elle pourra être une signification pour les autres qui cherchent la Vie, la Vérité et le Chemin ?