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Père Bogdan LESKO, curé. ANNONCES DU 6 au 15 DÉCEMBRE 2024(Historique de l'agenda) |
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197. Dt 6, 2-6, XXXI Dimanche du Temps ordinaire, B, Réflexion 2024
Sœurs et Frères
Nous avons déjà abordé ensemble le livre du Deutéronome, et la dernière fois c’était le premier dimanche de septembre (réflexion n°189). Comme vous avez certainement une excellente mémoire, je pense qu’il serait inutile de vous préciser à nouveau le contexte historique de ce livre – clin d’œil avec sourire. Cependant, nous pouvons rappeler que ce cinquième livre de la Torah (que nous les chrétiens appelons Pentateuque) nous permet d’approcher des évènements d’une importance capitale pour les Israélites. Je pense particulièrement au don du Décalogue par Moïse au mont Sinaï. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si nous traduisons le mot « Deutéronome » par « seconde loi », puisque nous y revoyons Moïse parler aux Israélites de l’importance de la Loi dans leur vie, dans la vie de leurs fils et des fils de leurs fils.
Le texte que nous méditons aujourd’hui est court ; il est cependant d’un intérêt majeur, non seulement pour les Juifs de toutes générations mais pour nous aussi les chrétiens. Je vous relis tout d’abord le verset quatre : « Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’Unique ». Pour « saisir » toute l’importance de cette courte phrase, nous devons considérer que « ce verset est la première phrase de la profession de foi traditionnelle d’Israël, désignée par son premier mot Shema’, ‘Ecoute’. Les manuscrits, pour souligner ce verset capital, écrivent le début et la fin en caractères plus gros, rendus ici par des majuscules »¹ - « ÉCOUTE, Israël ! Le SEIGNEUR notre Dieu est le SEIGNEUR UN »². Cette phrase « deviendra le début de la prière dite Shema (‘Écoute’), qui reste l’une des plus chères à la piété juive »,³ et que les Juifs prononcent chaque jour.
Et ce n’est pas tout, mes chers lecteurs – sourire. Parce que le verset suivant (v. 5) nous parle de l’amour envers Dieu, et nous dévoile de quel amour il s’agit. Lisons donc cette note de la Bible de Jérusalem : « L’amour de Dieu n’est pas proposé au choix, c’est un commandement. Cet amour qui répond à l’amour de Dieu pour son peuple (Dt 4,37 ; 7,8 ; 10,15), inclut la crainte de Dieu, l’obligation de son service et l’observance de ses préceptes (Dt 6,13, 10,12-13; 11,1; cf. 30,2). Ce commandement d’amour ne se trouve pas explicitement en dehors du Deutéronome, mais l’équivalent est donné par le deuxième livre des Rois (2 R 23,25), et par Osée (Os 6,6). À défaut de précepte, le sentiment de l’amour envers Dieu traverse les livres prophétiques, surtout Osée et Jérémie, et les Psaumes. Jésus, citant le Deutéronome (6,5), donnera comme plus grand commandement l’amour de Dieu, Matthieu (22,37-40), un amour qui s’allie à la crainte filiale mais exclut la crainte servile (1 Jean 4,18) »⁴.
Ces commentaires m’amènent à quelques constats. Tout d’abord, pour les chrétiens comme pour les Juifs, l’amour de Dieu n’est pas seulement une question de respect - ou pas - d’un commandement. C’est la reconnaissance d’un cœur - mon cœur - envers Dieu qui s’est impliqué dans ma vie - et pour nous chrétiens jusqu’au sacrifice de son Fils Unique - pour que j’aie la vie (cf. Jn 10,10). Notre religion est donc une « affaire » d’obéissance à la Loi de l’Amour qui nous porte et qui nous fait vivre. Et il n’y a pas de plus grand bonheur et de plus grande joie que mettre tout son être au service de cet Amour inconditionnel. Cela, nous commençons à le comprendre lorsque nous réalisons à quel point nous sommes aimés. Et c’est cela qui me pousse à aimer Dieu de tout mon cœur, de toute mon âme et de toute ma force.
Je ne peux donc pas me permettre de perdre ce lien filial avec Dieu. Et « craindre le Seigneur mon Dieu », c’est faire tout mon possible pour ne pas perdre ce lien qui fait de moi, chaque jour, un enfant de Dieu. Ce lien par lequel je peux tout recevoir de mon Père pour construire et reconstruire ma propre existence. Cela ressemble à la vie d’un couple : la vraie vie d’amour d’un couple exige l’offrande totale de soi, de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa force. Cela concerne aussi les prêtres – et cela me convient – sourire.
Une dernière chose. Croyant ou pas, chacun et chacune de nous a en soi une « profession de foi », un « credo » pour bien mener son existence. Un appui qui nous dit : « Cela tu peux le faire, cela non » parce que ça correspond ou pas avec ce « credo » - l’ensemble des convictions de ma vie.
Bon Dimanche à toutes et tous
votre frère Bogdan
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¹’²Selon la traduction et la note pour Dt 6,4 de la TOB - Traduction œcuménique de la Bible, édition Cerf 2012. Cf. https://abf.ibep-prod.com/bible/TOB/DEU.6
³Selon la note pour Dt 6,4 de la Bible de Jérusalem, édition du Cerf 2000
⁴Selon la note pour Dt 6,5 de la Bible de Jérusalem, édition du Cerf 2000