Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES DU 12 au 20 OCTOBRE 2024

(Historique de l'agenda)

 190. Is 50, 5-9a, XXIV Dimanche du Temps Ordinaire, B, Réflexion 2024

Sœurs et Frères

   L’auteur de cette réflexion est bien de retour après cinq jours de retraite spirituelle. Cependant son auréole de sainteté ne brille pas, car les piles qui l’alimentaient se sont vite épuisées – clin d’œil avec sourire. Mais cela ne l’empêche pas de travailler à sa réflexion. Bien évidemment, il va se pencher tout particulièrement sur un texte de l’Ancien Testament - un extrait du livre d’Isaïe - qui fait l’objet de notre première lecture.

    Et cette lecture vous sera familière parce qu’elle faisait déjà partie de la liturgie de la Parole du Dimanche des Rameaux 2024. À cette occasion-là, j’avais écrit que ce récit était situé dans la partie du livre appelée « Second Isaïe » (chapitres 40-55 ; écrit au temps de l’exil du peuple hébreux à Babylone - VIᵉ siècle av. J.-C.). Nous sommes très précisément dans la deuxième section de ce livre, et dans l’une des quatre petites pièces lyriques que l’on appelle les « chants du Serviteur » (Is 42,1-7 ; 49,1-6 ; 50,4-9 ; 52,13-53, 12). Ces quatre pièces présentent « un parfait serviteur de Yahvé, rassembleur de son peuple et lumière des nations, qui prêche la vraie foi, qui expie par sa mort les péchés du peuple et est glorifié par Dieu » (cf. la réflexion Nº170 ; Is 50, 4-7).

     Notre lecture de ce dimanche est le troisième récit de ces chants. Ce « troisième chant du Seigneur » décrit les attributs du mystérieux et parfait serviteur de Dieu. Ce « Serviteur apparaît moins comme un prophète que comme un sage, disciple fidèle de Yahvé (v. 4-5), chargé d’enseigner à son tour les ‘craignant Dieu’, c’est-à-dire tous les Juifs pieux (v. 10), mais aussi les égarés ou les infidèles ‘qui marchent dans les ténèbres’. Grâce à son courage et au secours divin (v. 7-9), il supportera les persécutions (v. 5-6), jusqu’à ce que Dieu lui accorde un triomphe définitif (v. 9-11) »¹.


     A la lecture de ce texte, on pourrait spontanément penser qu’il s’agit de Jésus-Christ qui, pour nous les chrétiens, est le « Serviteur parfait » et incomparable de Dieu. Mais ce ne pouvait être l’intention de l’auteur puisqu’il écrivait, je le répète, pour les Israélites exilés en Babylonie VIᵉ siècle av. J.-C. Donc, ce poème du « parfait serviteur de Yahvé » c’est plutôt « une réponse aux Israélites qui ne veulent pas croire à la délivrance prochaine »². Dans ce cas, en quoi pourrait-il nous concerner ?

     Personnellement, je suis content que ce texte « tombe » au début de l’année pastorale. Et je vais vous dire pourquoi, en examinant les deux derniers versets - qui ne font pas partie de la lecture du Dimanche des Rameaux. En outre, que nous soyons croyants ou pas, ce texte nous dévoile des éléments dont nous avons tous besoin dans notre vie.
Dans les versets 8-9, l’auteur nous présente Dieu comme proche de lui (« Il est proche, Celui qui me justifie ») et qui lui vient en aide (« Voilà le Seigneur mon Dieu, il prend ma défense »). Et cela, alors même qu’il est rejeté par les siens et persécuté. Qui parmi nous n’aimerait pas avoir quelqu’un pour le soutenir face aux plus grandes difficultés ? Cependant ces mots d’Isaïe, nous ne devons pas l’oublier, sont aussi la preuve de l’immense confiance en Dieu manifestée par ce « serviteur ». Et cette confiance en Dieu, c’est le champ de bataille de chacun et chacune de nous au quotidien.

    J’ignore ce qui peut nous arriver au cours de cette nouvelle année pastorale. Mais croyants ou pas, nous avons tous besoin de savoir, dans notre cœur, qu’il y aura quelqu’un à côté de nous dans la détresse, toujours prêt à nous venir en aide et à nous soutenir.

    Et si nous « jetons un œil » sur notre évangile, nous pouvons constater que Jésus-Christ, comme le serviteur de Dieu de la première lecture, ne pourrait pas être aussi radical et déterminé, s’Il n’était pas convaincu que son Dieu est avec Lui. Dans ce contexte, il est une question récurrente qui se pose à chacun de nous : est-ce que je vais me battre pour « sauver ma vie », ou me battre pour protéger et développer un petit ruisseau caché dans mon cœur et qui alimente ma vie.

     Alors Sœurs et Frères, je nous souhaite à chacun, dans les moments difficiles, de savoir en toute confiance qu’il y a Quelqu’un ou/et quelqu’un pour nous accompagner, nous épauler sur notre chemin, marqué parfois par la souffrance.

Bonne année pastorale et scolaire pour nos enfants,
avec ma prière,
frère Bogdan

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¹ Selon la note de la Bible De Jérusalem pour Is 50,4. Éditions du Cerf 2000.
² Selon la note de la Bible De Jérusalem pour Is 50,1. Éditions du Cerf 2000.