Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES DU 21 AU 29 SEPTEMBRE 2024

(Historique de l'agenda)

 186. Jr 23,1-6, XVI Dimanche du Temps ordinaire, B, Réflexion 2024

Sœurs et Frères

    La première lecture de ce dimanche, nous propose un extrait du livre du prophète Jérémie. Il m’est déjà arrivé de vous présenter ce grand prophète, ainsi que le contexte historique dans lequel il accomplissait sa mission à Jérusalem (cf. 146. Jr 20,7-9 ; Ps - 62 (63), 2…9, XXII Dimanche du Temps Ordinaire, A, Réflexion 2023). Donc, pour ne pas me répéter et « ne pas trop user ma plume » (lire : le clavier de mon ordinateur – clin d’œil), je vais me pencher directement sur notre texte. Et il faut dire qu’il est riche de symboles. Le chapitre 23, d’où est extrait notre récit, est intitulé dans la Bible Jérusalem, « Oracles messianiques. Le roi de l’avenir »¹. Mais je préfère le titre suivant : « Le troupeau abandonné à nouveau entre de bonnes mains »². Pourquoi ? Parce que ce titre-là nous plonge dans le contexte historique du récit. Jérémie prêche contre Juda (royaume du Sud) et Jérusalem. Il constate l’idolâtrie et la dégradation morale du roi, des élites, et des prophètes eux-mêmes, autrement dit - « la corruption répandue dans tout le pays (…) et contaminant tout le pays » (cf. Jr 23,14-15) jusqu’à provoquer la chute du royaume de Juda – la destruction de Jérusalem et la déportation du peuple en Babylonie.

   Cependant, c’est au milieu de cette catastrophe politique que Jérémie prononce cet oracle, ce message d’espérance que je vous cite : « Je susciterai pour elles {les brebis qui symbolisent le Peuple élu} des pasteurs qui les conduiront ; elles ne seront plus apeurées ni effrayées, et aucune ne sera perdue – oracle du Seigneur. Voici venir des jours – oracle du Seigneur –, où je susciterai pour David un Germe juste : il régnera en vrai roi, il agira avec intelligence, il exercera dans le pays le droit et la justice ».
Mais pourquoi Jérémie parle-t-il de David, d’un roi qui a régné au Xe siècle av. J.-C, alors que dans le texte, nous nous situons bien après, juste avant le siège de Jérusalem par l’armée babylonienne et la destruction du Temple (586 av. J.-C) ? Il fait cette référence parce que l’annonce d’un roi parfait, qui « exercera dans le pays le droit et la justice », nous renvoie à la promesse de Dieu, proférée par la bouche du prophète Nathan, au roi David (2 Sm 7,12-14a). En effet, le « Germe juste » dans notre texte, désigne le nouveau David, c’est-à-dire le Messie (cf. Za 3,8 ; 6,12 ; Mi 5,1-3) : un « Juste » qui sera parfaitement docile à la volonté de Dieu pour le bien de tous les hommes.



     Mes chers lecteurs, vous êtes bien conscients que ces références au contexte de notre récit ne constituent qu’un simple « raccourci ». Bien évidemment, en tant que texte prophétique, notre extrait est lourd de significations, et pas seulement pour les Juifs. Mon but n’est pas de faire ici une analyse purement exégético-théologique (je laisse cela aux « grosses têtes », comme on dit en France - sourire). En outre, ce qui vous intéresse le plus, c’est le lien de ce texte avec votre vie personnelle, n’est-ce pas ? - sourire. Donc, laissez-moi seulement faire deux observations.
  La première. Pour bien méditer et tirer profit d’un texte biblique, il faut toujours se « mettre en tête » qu’il n’est pas seulement l’histoire d’hommes et de femmes d’une époque donnée. Il est toujours l’aventure d’individus singuliers avec Dieu et avec autrui. Ainsi, dans notre texte qui témoigne d’une société corrompue, les personnes bien réelles, historiquement loin de nous, ne sont pas sans rappeler certains de nos contemporains : aujourd’hui comme hier, tous ces gens ont un cœur empli d’égoïsme et de violence. Un cœur éloigné de toute justice et de toute droiture à l’égard de Dieu et d’autrui.
 Deuxième observation. Dans notre texte - mais pas seulement - nous constatons que, quelle que soit la « catastrophe » qui puisse affecter notre vie, nous ne sommes pas oubliés par Dieu : « Une femme peut-elle oublier son nourrisson, ne plus avoir de tendresse pour le fils de ses entrailles ? Même si elle l’oubliait, moi, je ne t’oublierai pas » (Iz 49,15-16). Autre chose encore. Depuis notre baptême, le Christ est dans notre cœur. Lui, le « Germe juste », qui nous permet de retrouver la route droite et juste qui conduit vers Dieu, nous-mêmes, et notre prochain. Celui qui, même dans un contexte défavorable et décourageant, nous permet de rebondir vers la vie. Et dans ce cas, il faut seulement que je dise à Jésus : « Je veux être le ‘rejeton’ enraciné en Toi, comme Toi-même était enraciné en Dieu. »

  ,  Pour finir, une annonce qui vous concerne tous : pendant trois semaines, vous ne recevrez pas mes réflexions parce que je pars en vacances. Où ? C’est un secret, même le Pape ne le sait pas – clin d’œil avec sourire.

Bon Dimanche et bon été à chacune et chacun de vous,
Votre frère, Bogdan

*******
¹Voir la Bible Jérusalem, édition du Cerf 2000
²Voir la TOB - Traduction œcuménique de la Bible, édition du Cerf 2012.