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Père Bogdan LESKO, curé. ANNONCES DU 21 AU 29 SEPTEMBRE 2024(Historique de l'agenda) |
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181. Ez 17, 22-24, XI Dimanche du Temps ordinaire, B, Réflexion 2024
Sœurs et Frères
En lisant la liturgie de la Parole de Dieu, je me suis dit : « La Bible nous prouve que l’oiseau est une créature de Dieu très chanceuse ». Pourquoi ? Parce que les oiseaux trouvent de l’ombre pour eux-mêmes et pour leurs nids, sur les longues branches des arbres, notamment sur celles des cèdres du Liban (qui sont magnifiques – j’ai vu les photos). Cependant, si les oiseaux ont de la chance, nous les hommes, nous en avons encore plus – sourire. Regardons de près la première lecture de ce dimanche, tirée du livre du prophète Ézéchiel (ou Ézékiel selon les graphies) qui confirme cette chance que nous avons.
Quand nous lisons ce texte très court, nous pouvons avoir l’impression que nous avons affaire à un poème bien éloigné des réalités de la vie. Nous pourrions aussi penser que ce récit avait un rapport avec la vie quotidienne des Juifs de l’époque ; en tous cas, pas avec celle d’un chrétien d’aujourd’hui. Mais c’est exactement le contraire : ce texte - qui a bien évidement un lien avec l’évangile du jour - parle de nous, croyants ou pas. Plus précisément, cet extrait évoque, je dirais, « un grand détail » qui a un impact essentiel, non seulement sur notre foi, mais souvent aussi sur notre vie tout entière. Cependant, pour mieux saisir ce détail d’importance, il nous faut encore une fois, rappeler brièvement le contexte dans lequel le livre a été rédigé. Je vous ai déjà parlé de ce livre d’Ezéchiel dans ma réflexion du XXIIIème Dimanche du Temps Ordinaire (n°147). Aujourd’hui, ce dont il faut se souvenir, c’est qu’Ézéchiel fut déporté à Babylone en 597 avant J.-C. À cette époque, le Temple de Jérusalem était détruit, l’Etat d’Israël n’existait pas et il n’y avait évidemment pas de roi à sa tête.
Et pourtant Ézéchiel, qui était le témoin de l’écroulement terrible de son pays et exilé avec ses compatriotes en Babylonie, annonce le rétablissement à venir du royaume d’Israël et la délivrance du peuple de Dieu. Il faut dire que ce message du prophète s’inscrit ici dans des images, des symboles qui, s’ils sont compréhensibles pour les Juifs, ne le sont pas forcément pour nous. Rappelons brièvement ces symboles du texte : tout d’abord, le majestueux cèdre du Liban représente la dynastie du roi David ; la « tige au sommet de sa ramure » représente Joachim, le dernier souverain de la monarchie indépendante de Judée, la « haute montagne d’Israël »¹, c’est Jérusalem ; quant à l’expression « tous les arbres des champs », elle désigne le monde entier, y compris les païens. Nous trouvons également dans ce texte, l’écho d’une promesse donnée par Dieu à David par l’intermédiaire du prophète Nathan (« Le Seigneur te fera une maison…j’élèverai ta descendance après toi…et j’établirai fermement sa royauté » cf 2 S 7,1-17). Pour nous, les chrétiens, cette prophétie se réalise en Jésus-Christ.
A ce stade, on pourrait m’objecter : « Père Bogdan, tout cela est intéressant à connaître, mais comment puis-je mettre en pratique ce message, pour le vivre au quotidien ? J’ai une idée pour cela et je vais volontiers la partager avec vous – sourire.
Ne suis-je pas aujourd’hui, moi-même, un « Exilé » ? « Exilé » dans ce monde qui, par ses lois et ses coutumes, ressemble de moins en moins à un monde régi par les valeurs chrétiennes ; « exilé » de mon vrai « moi » par mes péchés, mes faiblesses, mes problèmes…
Mais malgré tout cela, je peux toujours, dans mon cœur, cultiver quelque chose. Oui, je peux toujours, « au sommet » de ma foi en Dieu, prendre « une tige » de ma confiance en Lui et la « planter » dans la réalité de ma vie. Et de cette façon, malgré toutes les contraintes, grâce à cette confiance dans mon enracinement en Christ ressuscité, je pourrais devenir un « cèdre magnifique », qui donnera de l’ « ombre », qui procurera un « nid », à tous ceux qui se sentent exposés aux peines de la vie. Voilà un « grand détail » qui peut tout changer dans ma propre existence, si je garde les yeux du cœur tournés vers les promesses de Dieu, et même si mes yeux de chair ont plutôt tendance à ne voir que le malheur de ma vie. Alors, n’est-ce pas que nous sommes plus chanceux que tous les oiseaux de ce monde ?
Bon Dimanche à tous,
Votre frère Bogdan
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¹« Prophétisant sur les montagnes d’Israël (36.1), Ezéchiel profère d’abord des paroles de condamnation car ces montagnes ont supporté les sanctuaires idolâtriques, les « hauts lieux » (Ez 6,2.3.13; 16,16.25. 31.39; 22,9; voir 20,28-29). Puis il fait entendre des paroles d’espoir : dévastées, les montagnes d’Israël seront de nouveau cultivées et habitées (Ez 36,1.4.6.8). Sur elles, le peuple « rassemblé des pays étrangers » s’avancera, tel un troupeau, conduit par le Seigneur jusqu’aux meilleurs pâturages (Ez 34,13-14). Mais l’une de ces montagnes attire toute l’attention du prophète. Reprenant l’ancienne tradition de la montagne des dieux (voir Ps 48,3), Ezéchiel annonce que sur cette « montagne sainte d’Israël » (Ez 20,40) s’accomplira l’intervention eschatologique du Seigneur. Sur elle, Dieu plantera le rejeton royal, espoir de la dynastie (Ez 17,22-23) ; sur elle encore, il construira la cite idéale (Ez 40.2), et son sommet très saint (Ez 43,12) supportera le sanctuaire ». Selon la note pour Ez 40,2 de la TOB - Traduction œcuménique de la Bible, édition du Cerf 2012.