Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES DU 21 AU 29 SEPTEMBRE 2024

(Historique de l'agenda)

 161. Gn 15, 1-6 ; 21, 1-3, Fête de la Sainte Famille, B, Réflexion 2023

Sœurs et Frères

Chers Lecteurs

    J’espère que cette fête de la Nativité de Jésus Christ vous a apporté beaucoup de joie. D’ailleurs, nous sommes toujours dans la joie de cette grande fête en ce dimanche de l’octave de Noël. – sourire. Je ne vous cache pas que j’ai reçu quelques cadeaux le 25 décembre, ce qui prouve de toute évidence, que j’ai été sage toute l’année passée – clin d’œil avec sourire.

    Maintenant au travail ! Et franchement, je n’ai « pas de veine » ! En cette Fête de la Sainte Famille, je tombe sur une première lecture très riche en significations – sourire. En lisant notre récit, nous pouvons tout d’abord constater qu’une partie provient du chapitre 15, et une autre du chapitre 21. Or entre les deux, il s’est passé beaucoup de choses : Abram est devenu Abraham et Dieu a conclu Alliance avec lui.
Mais ce n’est pas tout. Ce texte de la Genèse nous précise que Sara (ou Saraï), la femme d’Abraham, était stérile (cf. Gn 11,30) et que tous deux, malgré leurs âges bien avancés, (cf. Gn 17,17) reçurent la promesse d’un héritier de leur sang (voir par exemple : Gn 12,2; 13,15-16 ; 15,2-4). Comme le temps passait, et malgré leurs doutes, Sara et Abraham cherchèrent une solution. Ils profitèrent d’une coutume bien connue à l’époque pour avoir un héritier ; Hagar leur servante enfanta un fils à Abram, et on le nomma Ismaël (voir Gn 16, 1-15)¹. En lisant dans le détail l’histoire d’Abraham et de Sara, on découvre qu’ils durent attendre vingt-cinq ans pour que s’accomplisse la promesse de Dieu et que naisse Isaac. Mais malgré les doutes, malgré les tentatives infructueuses, Abraham ne perdit jamais la confiance en Dieu qui l’avait appelé. Et la deuxième partie de notre lecture en témoigne (Gn 21,1-3).



    Ici, quelqu’un pourrait me dire : « Où est la clé pour comprendre l’histoire d’Abraham ? Cet homme qui a suivi l’appel de Dieu mais qui, en même temps, a essayé, comme chacun de nous, de résoudre les problèmes de sa vie ». ? La réponse, d’après moi, nous la trouvons dans cette phrase de la première partie du texte : « Abram eut foi dans le Seigneur et le Seigneur estima qu’il était juste » (Gn 15,6). D’après le parcours d’Abraham, nous comprenons facilement que celui-ci avait la foi. Mais il est moins évident de comprendre pourquoi Dieu le considérait comme un homme « juste ». D’autant que ce mot n’est pas à prendre ici au sens habituel de « quelqu’un qui se conforme à la justice, au droit, à l’équité »², quelqu’un qui observe les règles de la société. « Dans l’Ancien Testament la « justice » n’est pas en premier lieu une vertu morale, c’est un comportement conforme à une relation (entre les hommes, ou entre les hommes à Dieu) »³. Dans ce sens, les justes sont aussi, par exemple, le Syméon de notre évangile ou encore saint Joseph (voir Mt 1,18-25).
    Autrement dit, être juste ce n’est pas observer avec rectitude la loi, les normes, les habitudes - même si tout cela est bon pour ordonner notre vie familiale ou sociale. Il s’agit plutôt d’instaurer avec rectitude notre relation avec Dieu. Une relation avec Quelqu’un qui est Vivant et en qui nous avons confiance. Même si cette relation nous pousse à dépasser nos certitudes (notre façon de fonctionner, de voir des choses, etc.). Même si nous recevons de la part de Dieu une promesse qui, humainement, ne paraît pas « logique », une promesse « irréalisable », comme ce fut le cas d’Abraham.

    Ainsi l’expérience d’Abraham, et des autres personnages de la Bible, n’est pas tellement éloignée de la nôtre. Parce que, soyons francs, la promesse d’un amour dans une relation dépasse nos capacités, notre expérience. Mais pour celui qui veut accorder, ajuster sa vie (ses pensées, ses choix, ses actes) à sa relation avec Dieu, tout est possible. Et même celui-là, comme Abraham, recevra beaucoup plus encore. Si, dans les relations humaines, nous vivons un amour véritable, un pardon véritable, nous serons capables de maintenir ces liens malgré nos défauts, nos échecs personnels et nos blessures réciproques.

Bon Dimanche et bonne Fête de la Sainte Famille en famille à vous tous,
votre frère Bogdan

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¹ « Dans la droit mésopotamien, et notamment néo-assyrien, une épouse stérile pouvait donner une servante à son mari et ensuite adopter l’enfant de celle-ci. Cette possibilité juridique était censée protéger la femme stérile, mais elle dût être aussi source de conflit entre maîtresse et servante (voir également le récit de Gn 21,9-21) ». Selon la note pour Gn 16,2 de la TOB - Traduction œcuménique de la Bible, édition Cerf 2012.
²https://dictionnaire.lerobert.com/definition/juste.
³Selon la note pour Gn 15,6 de la TOB - Traduction œcuménique de la Bible, édition Cerf 2012.