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Père Bogdan LESKO, curé. ANNONCES DU 21 AU 29 SEPTEMBRE 2024(Historique de l'agenda) |
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160. Lc 2, 1-14, Nativité de Jésus Christ, B, Réflexion 2023
Sœurs et Frères
Je commence cette homélie par un constat qui me paraît évident, mais qui peut paraître étrange à la plupart d’entre vous qui m’écoutez. Une question tout d’abord : « Où nous trouvons-nous maintenant, pour fêter ensemble la Nativité de Jésus ? Probablement, vous allez tous me répondre : « Père Bogdan, c’est plus qu’évident, nous sommes à l’église. » Evidemment, ce n’est pas faux – sourire. Mais moi, j’ai une autre réponse à vous donner : « Nous avons peut-être la chance d’être, ici et maintenant, dans le dernier espace de liberté de pensée et de liberté de choix. » Je m’explique.
Nous vivons dans une société qui semble n’avoir plus d’âme. Nous vivons dans un contexte où, sous prétexte de tolérance, nous sommes capables de nous moquer, et même de mépriser celui dont l’avis n’est pas conforme au nôtre. Ainsi, parler de certains sujets concernant l’intégrité de l’être humain, peut être assimilé à un discours porteur de haine ; et cela, même si l’on énonce une vérité scientifiquement prouvée, une vérité objective. Et en conséquence, ces propos peuvent être censurés, par exemple, sur les réseaux sociaux. Bien sûr, au quotidien, on dispose d’une pleine liberté d’expression, mais à condition d’entrer dans la case d’un discours conforme au discours officiel. Bref, notre société - pas seulement en France d’ailleurs - génère une sorte de ségrégation et de soumission à l’opinion des autres. Parce que la loi décide de qui peut naître et quand il va mourir. Parce que nous préférons être les esclaves du mode de vie ambiant et de l’opinion dominante, plutôt que de réfléchir et de suivre vraiment le chemin qui nous est offert par le Christ dans son Église.
Le Christ, Lui, n’a jamais fait une quelconque « ségrégation » entre les gens. Le Christ n’était pas conformiste ni esclave de l’opinion majoritaire. Et nous en avons la preuve dans l’évangile que nous venons d’entendre. Tout d’abord Jésus est né dans un bâtiment collectif de type caravansérail, dans une « halte », beaucoup moins confortable qu’une hôtellerie. Et cet évangile nous dit encore que ceux qui, les premiers, ont reçu la bonne nouvelle de la naissance de Jésus, étaient des bergers qui gardaient leurs troupeaux. Cela n’est pas sans importance car, à l’époque, les bergers qui « vivaient en marge de la communauté pratiquante, étaient mal vus en Israël »'. Il s’agissait de gens pauvres, de « petites gens », situés au bas de l’échelle sociale.
En poursuivant notre texte, nous entendons aussi cette annonce de l’ange accompagné de son armée céleste : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. » Pourquoi les anges louent-ils Dieu ? Ils « rendent gloire à Dieu (voir aussi Ps 148,1) à l’occasion du salut qu’il accorde en Jésus »², à chacune et chacun d’entre nous. Autrement dit, en Jésus, Dieu nous offre son amour inconditionnel, son pardon, la vérité qui nous rend libres et la guérison de nos cœurs brisés. Pourquoi ? Parce que nous sommes, chacune et chacun, l’ objet de sa bienveillance. Dieu n’a pas envoyé son Fils Unique pour nous impressionner par des miracles, mais pour sauver notre vie, la seule que nous ayons aujourd’hui, telle qu’elle est aujourd’hui. Et son amour veut se poser sur chacune des vulnérabilités de notre vie. C’est son désir, mais souvent Il n’y parvient pas. Pourquoi ?
La réponse se trouve dans l’évangile de la messe de demain, celle du 25 décembre : « Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas accueilli » (cf Jn 1,11). Les siens, c’est nous, baptisés en Jésus Christ. Pourtant, alors que nous nous déclarons chrétiens, catholiques, nous avons du mal à lui offrir une heure le dimanche ; une heure qui ne représente même pas 1% (1 pour cent) de notre semaine. Nous avons même du mal à prier quelques minutes chaque jour, tellement nous sommes occupés. Mais quand « quelque chose » ne marche pas dans notre vie, au moment où nous le voulons, alors nous sommes capables d’accuser Dieu, ce pur Amour.
Sœurs et Frères, Il est vrai que le chemin que Jésus nous propose est exigeant. Mais contrairement aux chemins faciles que le monde nous offre, celui de Jésus a un sens et jamais il ne sera sans issue. Certes, ce chemin nous demande des efforts et quelquefois des sacrifices, mais il n’existe pas de lien d’amour profond et durable entre deux personnes, sans cette dimension d’offrande de soi.
A chacun je dis ceci : Jésus nous offre aujourd’hui, encore une fois, à toi comme à moi, la possibilité de rétablir le lien de confiance avec Lui et son chemin. Et même s’Il t’est encore quelque peu étranger, il pourra devenir l’hôte intérieur de ton âme, de ton cœur, pour t’aider chaque jour à devenir une femme et un homme libres de toutes les sortes de « ségrégation » et d’ « esclavage » de ce monde. Et sur ce chemin fait pour toi, Il veut t’aider à purifier tes intentions, à faire le bien, et en fin compte, à aimer le bien, car dans la vie on devient ce qu’on aime. C’est ainsi, pas autrement, que nous aurons la force d’engendrer le Christ en nous et chez les autres. Et c’est ainsi que, dans notre société qui connaît des reculs éthiques et anthropologiques inédits, nous pourrons être toujours des sœurs et des frères à la mesure de Jésus et de son Message - sa Bonne Nouvelle. Car ce qui peut donner une signification profonde et unique à la vie d’un chrétien, c’est Jésus qui est avec nous.
Belle et inoubliable fête de la Nativité de notre Seigneur et Frère Jésus-Christ, pour vous et vos proches,
Avec ma prière,Votre frère Bogdan
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¹selon la note de TOB pour Lc 2,8 - Traduction œcuménique de la Bible, édition Cerf 2012.
²selon la note de TOB pour Lc 2,14 - Traduction œcuménique de la Bible, édition Cerf 2012.