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Père Bogdan LESKO, curé. ANNONCES DU 21 AU 29 SEPTEMBRE 2024(Historique de l'agenda) |
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159. Is 61, 1-2a.10-11, III Dimanche de l’Avent, B, Réflexion 2023
Sœurs et Frères
Ce dimanche, nous ne quittons pas le livre d’Isaïe, et il s’agit cette fois de la troisième grande partie, dite « Troisième Isaïe » (chapitres 56 à 66). Le texte est composé probablement après le retour d’exil de Babylone, et nous ignorons qui en est l’auteur. Ce texte est cependant en lien avec la première lecture de dimanche dernier, qui annonçait la fin de la servitude babylonienne et le retour des Israélites à Jérusalem. Aujourd’hui, nous sommes donc avec tous ceux qui ont eu le courage de se mettre en route pour que leur rêve, le retour dans leur pays, se réalise. On pourrait dire : « C’est parfait ! Ils sont enfin rentrés ‘chez eux’ en Terre Sainte, là où étaient leurs racines. » Néanmoins, à considérer de plus près la situation à Jérusalem au moment de leur retour, ce n’était pas évident. Et ce n’est pas seulement la reconstruction du Temple, profané et détruit, qui posait question, mais la déportation elle-même (VIe siècle av. J.-C.). En effet, tandis que les Israélites étaient en exil, les païens avaient établi le culte de leurs propres dieux à Jérusalem et en Judée. Et de plus, pendant ce temps-là, ceux qui n’avaient pas été exilés avaient tissé des liens très forts avec ces païens, tant sur le plan de la vie sociale que de la vie privée, par des mariages mixtes. On pourrait dire que la vie, qui ne supporte pas le « vide », avait tout simplement repris son cours. Donc, ceux qui revenaient pour reconstruire le Temple, pour restaurer la pureté de la pratique religieuse et pour reprendre leur vie, n’étaient pas forcément attendus.
C’est dans ce contexte historique que nous devons relire cette promesse formulée dans notre première lecture : « L’esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur délivrance, aux prisonniers leur libération, proclamer une année de bienfaits accordée par le Seigneur » (versets 1-2).
L’auteur nous dit qu’il était « consacré par l’onction ». Il s’agissait du rite habituellement réservé à la consécration d’un nouveau roi ou d’un prêtre (cf. 1S 16,13). Or il n’y avait pas de roi en Israël qui était alors sous l’occupation des Perses. Et pourtant, le prophète annonce à ses compatriotes cette « bonne nouvelle », qui comporte des mesures très concrètes : guérison des cœurs brisés, délivrance des captifs, etc. En outre, Isaïe « proclame une année de bienfaits accordée par le Seigneur ». Cette annonce renvoie à une coutume bien particulière mais très familière aux Juifs. Il s’agissait de « la libération des opprimés (…) présentée comme l’année sabbatique ou l’année jubilaire, où avait lieu l’affranchissement des esclaves, soit au bout de sept ans (voir Ex 21,2 ; Dt 15,12 ; Jr 34, 8-16), soit au bout de quarante-neuf ans (voir Lv 25,10 ; Ez 46,17) »¹. Donc, par ses paroles, le prophète consolait ses compatriotes en leur disant que, malgré tout ce qu’ils constataient à leur retour, Dieu ne les avaient pas abandonnés. Dieu n’abandonne pas son peuple et Il veut toujours lui apporter le bonheur.
Toutes ces circonstances ne nous sont pas aujourd’hui familières, mais elles ont pourtant un lien très fort avec notre vie. En effet, nous pouvons nous poser cette question : « Nous les chrétiens - Peuple de Dieu en Jésus-Christ - qui voyons que tout semble se déliter autour de nous (nos valeurs traditionnelles, nos coutumes familiales, la paix dans ce monde, etc.), est-ce que nous croyons que Jésus est avec nous ? »
Est-ce que je crois, vraiment, que la consécration que j’ai reçue par l’onction au jour de mon baptême, peut m’apporter la joie ? Est-ce que l’Esprit de Dieu que j’ai reçu ce jour-là, me pousse à proclamer la « bonne nouvelle » à mon entourage ? Est-ce que je crois que, malgré tout, avec Jésus, je peux toujours trouver mon chemin de bonheur ? Ce n’est par hasard que Luc, dans son évangile, nous présente Jésus, à la synagogue de Nazareth, en train de lire les versets 1 et 2 du livre d’Isaïe, et terminer par ces mots : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. » (voir Lc 4,16-30).
Est-ce qu’en ce troisième dimanche de l’Avent, appelé « le dimanche de la joie », l’approche de la venue du Christ (et pas seulement la fête) est pour moi un motif de joie profonde qui ranime mon espoir ?
Bon Dimanche, dans la joie, pour chacune et chacun de vous, votre frère Bogdan
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¹voir la note pour Is 61,2 de la TOB - Traduction œcuménique de la Bible, édition Cerf 2012.