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 157. Is 63, 16b-17.19b ; 64, 2b-7, I Dimanche de l’Avent, B, Réflexion 2023

Frères et Sœurs,

   En ce premier dimanche de l’Avent, nous commençons une nouvelle année liturgique, l’année « B », comme Bogdan – sourire. Et tout au long de cette année, nous aurons à méditer l’évangile selon saint Marc. Il y a trois ans, pour cette même année B, j’ai commenté l’évangile du jour dans ma réflexion hebdomadaire ; cette année, je me consacre aux premières lectures, provenant majoritairement de l’Ancien Testament.

   Aujourd’hui, nous lisons un extrait du livre du prophète Isaïe. Et comme je vous ai déjà parlé de ce livre, je mentionne seulement que notre texte se situe dans la partie que l’on appelle «Trito-Isaïe» (autrement dit « le Troisième Isaïe ; chapitres 56 à 66). En ce qui concerne notre récit, nous trouvons dès le début, cette invocation de l’auteur : « C’est toi, Seigneur, notre père ; ‘Notre-rédempteur-depuis-toujours’, tel est ton nom ». Pour nous chrétiens, c’est évidemment grâce à Jésus-Christ que Dieu est notre Père. Et quand nous entendons le mot « père », nous comprenons ce que cela signifie. Cependant, le mot « rédempteur » est moins facile à saisir dans son contenu. Il est bon de savoir que, pour les Juifs, ce mot ne renvoie pas à quelque chose de « théorique », de « théologique ». Au contraire, il évoque pour eux des réalités très concrètes. En effet, ce terme de « rédempteur » (en hébreux « go’el ») ou de « racheteur », selon la traduction d’André Chouraqui¹, est très riche de significations.

   Le terme ‘rédempteur’, traduit par ‘celui qui rachète’, est fréquent dans cette partie du livre d’Isaïe. Cette note de la TOB, nous le prouve : « Il exprime l’intervention d’un parent en faveur d’un membre de sa famille, mort ou vivant. Vis-à-vis d’un mort assassiné, le ‘rédempteur’ est le vengeur du sang (Nb 35,19-27). Vis-à-vis d’un mort sans enfant, le rédempteur lui donne une postérité en épousant sa veuve (Rt 3,12-4,14). Vis-à-vis d’un vivant tombé dans la misère ou l’esclavage, le rédempteur paie ses dettes ou le rachète lui-même (Lv 25,23-28.47-49). Ces diverses interventions sont ici attribuées à Dieu : il « venge » sa nation (Is 49,26) ; il lui suscite une descendance (54,1-8) ; il la libère moyennant rançon (Is 43,3-4 ; 45,14). Pareilles métaphores suggèrent que Dieu se considère comme notre parent ; elles rappellent la première « rédemption », celle d’Egypte (Is 51,10 ; Ex 6,6 ; Ps 74,2 ; etc…). »² Cette citation nous montre bien que, dans notre vie, nous avons besoin d’avoir toujours auprès de nous, un « Rédempteur » et aussi un « rédempteur » ; autrement dit, quelqu’un qui viendra à mon secours pour me libérer d’une situation sans « issue » qui engage mon destin. Bref, quelqu’un qui veille sur moi, qui assure ma vie.

   L’auteur de cette partie du texte d’Isaïe devait certainement avoir une relation vivante avec Dieu ; Dieu seul pouvait être, pour lui et ses compatriotes, le rédempteur et le libérateur. Et sa confiance était si grande, qu’il pouvait Lui adresser cette plainte en forme de reproche : « Pourquoi, Seigneur, nous laisses-tu errer hors de tes chemins ? Pourquoi laisser nos cœurs s’endurcir et ne plus te craindre ? ». En lisant cela, on pourrait dire que l’auteur du texte avait une telle conscience de son péché, de ses propres limites, qu’il demandait à Dieu de ne pas laisser son cœur insensible à sa présence et à ses chemins. Ce que nous faisons quand nous disons : « Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal », en récitant la prière du Notre Père.

   Ainsi donc, notre cheminement vers la Nativité de Jésus-Christ, nous conduit à redécouvrir le jour de Noël, qui est la naissance de mon Rédempteur, de mon Sauveur et la Joie de ma vie.

   Bon Avent à tous, bon cheminement personnel, en famille et en paroisse, vers la Nativité de notre Rédempteur Jésus Christ.Votre frère Bogdan

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¹https://nachouraqui.tripod.com/id80.htm

²voir la note pour Is 41,14 de la TOB - Traduction œcuménique de la Bible, édition Cerf 2012.

P.S. Comme chaque année, nous allons installer les crèches dans nos maisons. Mais pourquoi ne pas mettre d’abord la couronne de Noël, ou quatre grandes bougies que nous allumerons l’une après l’autre chaque semaine ? Pourquoi ne pas lire ensemble l’Évangile du dimanche ou dire une dizaine de chapelet, pour veiller avec Marie, elle qui attendait que s’accomplisse la promesse de Dieu ? N’oublions pas non plus toutes les possibilités que nous offre Internet ; cet outil très pratique nous permet notamment de trouver et de suivre, à notre convenance, des retraites en ligne pour nous préparer à Noël.