Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES DU 21 AU 29 SEPTEMBRE 2024

(Historique de l'agenda)

 156. Ez 34, 11-12.15-17, Solennité du Christ Roi de l’Univers, A, Réflexion 2023

Sœurs et Frères

    Aujourd’hui, pour cette fête du Christ Roi de l’Univers qui clôture l’année liturgique, nous méditons un extrait du livre d’Ezéchiel. Je vous ai déjà parlé de ce livre dans ma réflexion du XXIIIème Dimanche du Temps Ordinaire (n°147). Aujourd’hui, ce dont il faut se souvenir, c’est qu’Ézéchiel fut déporté à Babylone en 597 avant J.-C. A cette époque, le Temple de Jérusalem était détruit, l’Etat d’Israël n’existait pas et il n’y avait évidemment pas de roi. Et pourtant le Prophète prédit le renouvellement et la transformation d’Israël.

    Aujourd’hui, nous sommes au chapitre 34, dans lequel Ezéchiel annonce la fin de l’Exil (v. 13) et où il fait aussi « allusion aux exactions des rois qui menaient leur politique personnelle au lieu de mettre leur royauté au service du peuple (voir 34,1-10 ; Ez 45,9) »¹. Autrement dit, ces rois qui étaient considérés en Israël comme des bergers attentifs, s’appropriaient leur fonction pour en tirer profit à des fins personnelles et pratiquaient l’injustice. A ce sujet, on pourrait me dire : « Bogdan, rien de nouveau sous le soleil ; en France ou ailleurs, nous sommes régulièrement témoins de scandales mettant en cause des gens ‘de pouvoir’. Plutôt que de se soucier des autres, certains s’occupent prioritairement du profit que leur place peut leur apporter ». Merci pour ce constat qui me permet d’avancer dans ma réflexion – sourire.

    Ce que prédit Ezéchiel à ses compatriotes est une étrange promesse dans le contexte de l’époque. Alors qu’il n’y avait ni royaume d’Israël ni roi, ils reçoivent pourtant cette annonce. Pour nous, qui fêtons aujourd’hui le Christ Roi de l’Univers, tout est « clair ». En revanche, dans leur situation difficile, les Israélites n’avaient aucune raison de voir Dieu « comme un berger [qui] veille sur les brebis de son troupeau », ni de croire en ces paroles adressées personnellement à chacun : « La brebis perdue, je la chercherai ; l’égarée, je la ramènerai. Celle qui est blessée, je la panserai. Celle qui est malade, je lui rendrai des forces » (verset 16). Autrement dit, ce peuple qui avait tout perdu, n’avait aucune raison objective d’espérer un retour à Jérusalem. Ils devaient plutôt se poser la question : « Est-ce que notre Dieu se préoccupe vraiment de notre sort » ?

   Le sentiment des Israélites d’être abandonnés par Dieu pourrait être le nôtre, d’une certaine manière… Parce qu’aujourd’hui, tout semble se fondre autour de nous. Nous sommes les témoins de nombreuses guerres et conflits. La France n’est plus ce pays chrétien qui fondait la Loi sur une anthropologie chrétienne ; c’est elle, en effet, qui veut inclure dans la Constitution le droit à l’avortement comme un « droit fondamental ». On pourrait dire, en reprenant l’image de la Bible, que nous sommes de plus en plus en « exil » dans notre propre société. Tout devient « fragile », tout peut être facilement endommagé. Et pourtant le Christ est notre Roi, pas seulement le Roi de l’Univers qui nous entoure, mais aussi Celui de notre « univers personnel ». Et c’est par le biais de cet « univers personnel », que le prophète Ezechiel veut « toucher » ses compatriotes : « Je vous prendrai du milieu des nations, je vous rassemblerai de tous les pays, je vous conduirai dans votre terre. Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés ; de toutes vos souillures, de toutes vos idoles, je vous purifierai. Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’ôterai de votre chair le cœur de pierre, je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai en vous mon esprit, je ferai que vous marchiez selon mes lois, que vous gardiez mes préceptes et leur soyez fidèles. Vous habiterez le pays que j’ai donné à vos pères : vous, vous serez mon peuple, et moi, je serai votre Dieu (Ez 36, 24-28). » Pourquoi ces mots du prophète nous touchent-ils ? Parce que dans ce monde intérieur qui est le mien, invisible pour ceux qui m’entourent mais transparent pour Dieu, se décide ce que je suis vraiment. Et c’est dans mon « jardin secret », cultivé par l’amour, que l’on peut juger de la place qu’occupent réellement Jésus et autrui dans ma vie. « Ainsi, le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude » (Mt 20,28).

   Bon Dimanche à vous tous, votre frère Bogdan - sourire

*********

Selon la note de la TOB pour Ez 34,4 - Traduction œcuménique de la Bible, édition Cerf 2012.