Articles classés par consultations

 155. Pr 31, 10-13.19-20.30-31, XXXII Dimanche du Temps Ordinaire, A, Réflexion 2023

Sœurs et Frères

    La semaine dernière, ma réflexion portait sur un extrait du livre de la Sagesse ; livre attribué, selon la tradition, au roi Salomon qui n’en est pourtant pas l’auteur. Aujourd’hui, nous avons à méditer un autre extrait de l’Ancien Testament, attribué aussi à ce célèbre roi d’Israël et qu’il n’a pas écrit non plus - les biblistes pourraient le démontrer. Il s’agit du Livre des Proverbes qui n’est pas l’œuvre d’un seul auteur. Le texte intégral que nous avons aujourd’hui, est composé de récits appartenant à différentes traditions, différentes époques, recueillis par un auteur inconnu, environ au Vème siècle avant J.C. Et si le roi Salomon est mentionné dès le premier verset de ce livre (voir Pr 1,1), c’est qu’il « était courant de placer le nom d’une personne importante au début d’un texte pour lui montrer son respect, ou pour donner plus de prestige au livre lui-même »¹.

Cela ne nous empêche pas de féliciter l’auteur pour son travail gigantesque ! D’autant plus qu’il nous a laissé un « bijou » « plus précieux que les perles » - sourire. Et ce bijou, c’est une femme. Son image ne correspond pas forcément à une célébrité de notre temps, mondialement connue pour sa beauté ou pour son talent exceptionnel (sa voix, son jeu au cinéma, etc.).Alors, qui est cette « femme parfaite » de la Bible ? C’est plutôt une femme ordinaire, probablement « une femme au foyer » ; selon le texte, elle accomplit parfaitement les tâches domestiques, son mari peut s’appuyer sur elle, et son cœur est ouvert aux pauvres gens.

   Quelqu’un me dira, peut-être : « Pour avoir toutes ces qualités, il n’est pas nécessaire d’être croyant ». C’est fort probable - sourire. Cependant ici nous avons une femme qui « craint » Dieu². Cela ne veut pas dire que sa vie est animée par la peur de Dieu. Au contraire, dans tout ce qu’elle entreprend, elle veut Le suivre, Lui et ses Préceptes. Elle veut accorder sa vie quotidienne à l’Esprit de Dieu. Et grâce à cela, elle a la force de vivre son « quotidien banal ». Elle est aussi un appui pour son mari et un refuge chaleureux pour les malheureux. Elle sait que ce qui harmonise son existence, c’est avant tout d’essayer de suivre Dieu, source de tous les biens. D’ailleurs, elle Le « craint » tellement, qu’elle n’a pas peur de développer tous ses talents - comme les « serviteurs bons et fidèles » de notre évangile, et contrairement au serviteur « mauvais et paresseux » qui, par crainte de Dieu, a « caché » son talent dans la terre.

    Ce texte m’amène à un autre constat important. À savoir qu’un homme a besoin d’une femme consciente de ce qu’elle est et de sa propre valeur. C’est grâce à elle, à sa sensibilité de femme, qu’il découvrira pleinement sa propre vocation. Cette femme qui ne confond pas l’apparence et la conscience de soi, qui ne succombe pas aux dictats de la mode et aux attentes du monde ; bref quelqu’un qui résiste à ce qui n’est pas digne d’elle et respecte celui qui l’accompagne. Pour finir mes chères lectrices – sourire, une femme parfaite est une vraie « force » et une vraie « fortune » pour un homme. N’ai-je pas raison ? (à vrai dire, plutôt le texte biblique que moi – sourire).

    Je suis conscient, que par ma modeste réflexion, je n’ai pas fait un éloge des femmes aussi appuyé que l’auteur de notre texte. Mais du moins mes sœurs, soyez heureuses d’être, par votre bonté, la vraie beauté de ce monde - sourire. Certainement Dieu ne s’est pas trompé quand Il a créé la femme à l’égal de l’homme – sourire (voir ; Gn 2,18-24). 

Bon Dimanche à vous tous, surtout à vous mes Sœurs, votre frère Bogdan - sourire

*********

¹https://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_des_Proverbes

²« L’expression stéréotypée est commune dans toute la Bible. Elle évoque une attitude à la fois filiale et révérentielle envers le Seigneur. On craint Dieu, le Dieu des Pères, de la Loi, en tenant compte de sa présence vivante. Les sages savent, comme les prophètes, qu’il sonde les reins et les cœurs. Mais pour eux cette « crainte » est plus particulièrement liée à la « sagesse » qu’ils proposent. Elle est à son origine et à son couronnement. Elle est même liée à toute droiture naturelle (14,2). Ses « fruits » seront aussi ceux de la sagesse. Selon la note de la TOB pour Pr 1,7 - Traduction œcuménique de la Bible, édition Cerf 2012.

³Pour ce verset Pr 31,10, la TOB nous dit de la femme de valeur. Quoi qu’il en soit la traduction, « en hébreux, le mot se rattache à une racine expriment l’idée de force ou de fortune ; voir Pr 12,4 et Rt 3,11 ». Autrement dit : « l’expression hébraïque, que le grec et la Vulgate traduisent littéralement par « femme forte », évoque à la fois efficacité et la vertu. C’est la parfaite maîtresse de maison ». Selon la note de la Bible de Jérusalem pour le Pr 31,10, édition du Cerf 2000.