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Père Bogdan LESKO, curé. ANNONCES DU 21 AU 29 SEPTEMBRE 2024(Historique de l'agenda) |
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154. Sg 6, 12-16, XXXII Dimanche du Temps ordinaire, A, Réflexion 2023
Sœurs et Frères
Avant de commencer la lecture de ma réflexion, je vous propose d’abord de prendre quelques minutes pour répondre à la question suivante : « Que signifie être sage pour moi, personnellement » ? Ne vous inquiétez pas, toutes les réponses sincères sont bonnes – sourire. Évidemment cette question n’est pas sans rapport avec ma modeste réflexion – sourire.
Aujourd’hui, notre première lecture est un extrait du Livre de la Sagesse, intitulé aussi « Sagesse de Salomon »¹. Ce célèbre roi d’Israël, réputé pour sa sagesse (cf. Ier Livre des Rois 10, 1-13 ; 1R 10, 8-9), n’en est pourtant pas l’auteur. La tradition lui attribue cet ouvrage car il fait référence à ce roi, qui régna approximativement de 970 à 931 av. J.-C (cf. Sg 9 : 7-12). En réalité, le livre a été rédigé en grec par un auteur anonyme - certainement très cultivé - pour soutenir la foi de ses compatriotes. Sa date est incertaine et ne remonterait pas au-delà des années 50 av. J.-C.
Après cette introduction, penchons-nous sur notre texte. Il s’agit de découvrir en quoi les propos de ce Juif érudit, peut soutenir notre foi ou du moins nous faire réfléchir. Nous sommes donc au sixième chapitre du livre de la Sagesse qui invite tous les rois, les gens de pouvoir de l’époque, à se mettre à l’école de la Sagesse. Certes, aujourd’hui en France, il n’y pas de roi – sourire. Néanmoins, nous pouvons trouver dans ce récit quelques pistes nous concernant. À la première lecture, nous constatons que la vraie sagesse ne vient pas seulement de Dieu mais qu’elle se laisse trouver par quelqu’un qui la cherche ; et de plus, elle « illumine, elle ne se fane pas »². Nous trouvons aussi cette phrase qui, tout à la fois, peut nous encourager et nous décourager : « Elle va et vient à la recherche de ceux qui sont dignes d’elle ». C’est un réconfort que la sagesse vienne à nous si nous la recherchons. Mais en même on peut se poser la question : « Est-ce que je suis digne d’elle, digne de cette sagesse tellement pure qui vient d’en haut » ?
Pour répondre à cette question, il faut d’abord préciser de quelle sagesse il s’agit. En effet, la définition de la sagesse de notre monde ne correspond pas forcément à celle de la Bible. Une note de la TOB concernant ce chapitre 6, précise que : « Dans tout ce développement, la Sagesse ne s’identifie pas simplement à un corps de doctrine ; elle désigne plutôt Dieu qui sollicite l’homme et veut se faire connaître à lui » ³. Cette Sagesse qui vient de Dieu est relationnelle ; autrement dit, Elle me demande de sortir de moi pour me laisser guider par Elle. Elle veut briller en moi, toujours au profit de la vraie vie et de la croissance d’une véritable humanité. Cette Sagesse ne fait jamais de mal à personne. Elle me donne toujours plus que je ne demande.Ainsi sa recherche n’est pas comparable aux efforts déployés par quelqu’un qui veut atteindre un certain niveau intellectuel, susceptible de le faire « briller » dans le monde. On peut tirer beaucoup de satisfactions de cette supériorité, mais cela ne fait pas toujours le bonheur d’autrui.
Pour illustrer ce dont je parle, je reviens au personnage du roi Salomon. Au début de son règne Dieu lui a dit : « Demande ce que je dois te donner ». Salomon a répondu : « Donne à ton serviteur un cœur attentif pour qu’il sache gouverner ton peuple et discerner le bien et le mal ; sans cela, comment gouverner ton peuple, qui est si important ? ». Et, à son tour, Dieu lui a dit : « « Puisque c’est cela que tu as demandé, et non pas de longs jours, ni la richesse, ni la mort de tes ennemis, mais puisque tu as demandé le discernement, l’art d’être attentif et de gouverner, je fais ce que tu as demandé » (voir : 1R 3, 5-12a). Dans ce contexte, être digne de la Sagesse, c’est la désirer plus que toutes les choses de ce monde et toujours au « profit » des autres. C’est aussi reconnaître ses propres limites pour se « livrer » à Elle. Et c’est d’abord une question de « niveau » de cœur et non de connaissances intellectuelles. C’est ce dont témoigne la vie de Sainte Catherine de Sienne (1347 – 1380). Elle n’avait pas du tout d’instruction et pourtant, grâce à la sagesse d’en haut, elle est parvenue à convaincre le Pape Grégoire XI - contre ses conseillers - de quitter Avignon pour installer définitivement la papauté à Rome. Figurez-vous, mes chères sœurs, que celle qui ne savait pas lire et écrire correctement, a tellement marqué la vie de l’Europe et de l’Église, qu’elle a été proclamée docteur de l’Église par Paul VI en 1970, et copatronne de notre continent par Jean-Paul II en 1999 – sourire.
Et à la fin de notre réflexion, pour en revenir à l’auteur anonyme de ce livre, nous ne pouvons qu’être impressionnés par celui-là même qui, très cultivé en philosophie, trouvait toujours en Dieu la source de la Sagesse.
Bon Dimanche à vous tous, votre frère Bogdan - sourire
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¹voir l’édition de la Bible de Jérusalem, édition du Cerf 2000.
²la traduction selon d’André Chouraqui, https://nachouraqui.tripod.com/id43.htm
³selon la note de la TOB pour Sg 6,16 - Traduction œcuménique de la Bible, édition Cerf 2012.