Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES DU 21 AU 29 SEPTEMBRE 2024

(Historique de l'agenda)

 152. Ex 22, 20-26, XXX Dimanche du Temps Ordinaire, A, Réflexion 2023

Sœurs et Frères

     En recevant ma réflexion, vous pourrez constater que je suis bien de retour de Rome. Les jeunes de l’école Saint Joseph et moi avons passé un très bon séjour dans cette ville, si importante pour nous les chrétiens. Nous avons pu, notamment, participer à l’audience hebdomadaire de notre Pape François sur la place Saint Pierre. Le Pape voulait me garder à Rome, non pas pour mes compétences, mais juste pour mon accent. Mais quand je lui ai dit que j’étais attendu au sud de la France, il m’a laissé partir – clin d’œil et sourire.

    Dès mon retour, je me suis penché sur la liturgie de la Parole de Dieu pour ce dimanche, et particulièrement sur la première lecture que j’ai trouvée très « humaine ». Ce Livre de l’Exode, si important pour les Juifs, évoque entre autres, deux évènements cruciaux : la sortie d’Égypte, terre d’esclavage, et l’Alliance de Dieu avec son Peuple au Sinaï, par l’intermédiaire de Moise qui reçoit « Le Décalogue » (ce que nous appelons aussi les « Dix Paroles du Sinaï »). A l’occasion, je voudrais mentionner ici, que je ne traite pas volontairement de l’historicité de ce livre ni de sa datation. C’est plutôt le rôle des historiens et des exégètes bibliques. Ce qui est plus important pour nous, comme souvent, c’est le message théologique de notre texte et son rapport avec notre vie. Nous sommes donc dans cette grande partie du deuxième livre de l’Ancien Testament où Dieu a déjà conclu une Alliance avec le peuple hébreux au Sinaï, et lui a donné le Décalogue (chapitres du 19 au 40 ; le Décalogue - chapitre 20). Et notre texte, qui se situe au chapitre 22, traite du « développement » des Dix Commandements en ce qui concerne la vie religieuse et sociale au quotidien du peuple Élu.

    Cependant ce texte nous concerne aussi. Pas seulement parce que le « Décalogue » est au cœur de la vie des chrétiens, pas seulement parce que cette loi des Dix Commandements, interdisait déjà de nuire et d’exploiter les immigrés, les veuves, les orphelins et les plus pauvres, c’est-à-dire tous ceux que fragilisent de difficiles conditions de vie. Au début de notre texte nous lisons ceci : « Tu n’exploiteras pas l’immigré, tu ne l’opprimeras pas, car vous étiez vous-mêmes des immigrés au pays d’Égypte ». Nous n’avons pas ici d’argumentation juridique. Nous avons une argumentation liée à une expérience : « Car vous étiez vous-mêmes des immigrés au pays d’Égypte ». Et nous savons très bien que notre propre expérience nous parle souvent plus fort que la loi. En général, nous respectons la loi parce qu’il faut le faire ou parce que nous ne voulons pas être condamnés…

Mais ici, nous avons quelque chose qui dépasse le civisme et la crainte. Il s’agit d’une loi fondée sur une expérience personnelle qui demande à être intériorisée pour produire un nouvel élan. De plus, cette loi a un rapport avec le souvenir d’un don fait par un autre. Pour le peuple Hébreux, ce don, c’était évidemment la parole de Dieu lui rappelant un moment de son histoire : « car vous étiez vous-mêmes des immigrés au pays d’Égypte ». Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les Dix Commandements, que nous connaissons par cœur, commencent par ces mots : « Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison d’esclavage » (cf. Ex 20,2).

   Nous avons donc ici une référence à l’expérience vécue des Israélites, sur laquelle Dieu s’appuie pour leur signifier Sa présence. Tout cela m’amène à la conclusion que : ce qui donne le plus de fruits dans notre vie, c’est de faire appel à l’expérience et pas forcément à la loi, car c’est par notre propre expérience que nous sommes le plus disposés à comprendre autrui. Ce qui nous fait vivre, ce n’est pas la lettre de la loi, mais l’expérience de l’Autre et l’autre. Voici ma réflexion pour vous introduire à la méditation de l’évangile de ce dimanche – sourire.

Bon Dimanche à chacune et chacun de vous - sourire,

Votre frère, Bogdan