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Père Bogdan LESKO, curé. ANNONCES DU 21 AU 29 SEPTEMBRE 2024(Historique de l'agenda) |
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149. Is 55, 6 – 9, XXV Dimanche du Temps Ordinaire, A, Réflexion 2023
Sœurs et Frères
Avant tout, pour ne pas oublier, je vais commencer par une mauvaise nouvelle… et puis je vous annoncerai la bonne. La mauvaise, c’est que je serai absent la semaine prochaine et qu’en conséquence, vous ne recevrez pas ma réflexion hebdomadaire. La bonne, c’est que vous aurez deux semaines pour tenter de comprendre ce que Bogdan voulait vous dire aujourd’hui, dans sa réflexion sur la première lecture du prophète Isaïe – sourire.
Et puisque nous parlons du livre du prophète Isaïe - un livre très long - il convient de rappeler qu’il ne fut pas écrit par un seul auteur – le grand prophète Isaïe du VIIIe siècle av. J.-C. En effet, l’Histoire d’Israël - du peuple Elu - qu’il rapporte, s’y déploie largement sur la période du VIIIe au Ve siècle (av. J.-C). On distingue en général, « Trois Isaïe » : le Premier aux chapitres 1 à 39 ; le Deuxième, du 40e au 55e et le Troisième, aux chapitres 56 à 66. Cependant, nous n’avons qu’un seul livre parce que, pour le dire brièvement, nous trouvons dans l’ensemble des chapitres, les mêmes idées et le même style. Autrement dit, il y a une continuité depuis le grand prophète du VIIIe siècle (av. J.-Ch.). C’est au fond comme si quelqu’un, dans cent ans, trouvait les idées et le style de Bogdan tellement éloquents qu’il poursuivrait ses réflexions à la lettre, tout en les actualisant. Mais restons - en là parce que ma modestie n’y résisterait pas - clin d’œil et sourire.
Nous sommes donc à la fin de la deuxième partie du livre d’Isaïe (40-55) qui annonce à ses compatriotes la libération de la captivité à Babylone. Et ces chapitres, dans leur contenu, étaient certainement très consolants pour ceux qui pensaient avoir tout perdu. Je ne vous cache pas que notre petit récit d’aujourd’hui me plait énormément. Il est magnifique. Il nous parle de Dieu et de nous.Cependant, à la première lecture de ce texte, nous pourrions dire que Dieu joue à « cache-cache » avec nous : « Cherchez le Seigneur tant qu’il se laisse trouver ; invoquez-le tant qu’il est proche » (verset 6). Nous pourrions aussi avoir l’impression qu’entre Lui et nous est un grand « abîme » : « Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus de vos chemins, et mes pensées, au-dessus de vos pensées » (verset 9). Est-ce là le même Dieu qui « a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle ». Et qui a « envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé » (voir Jn 3,16-17) ?
Afin de poser un autre regard sur le verset 6, je voudrais vous citer la traduction de la TOB, qui diffère du sens littéral de notre traduction liturgique : « Cherchez le SEIGNEUR puisqu’il se laisse trouver. Invoquez-le puisqu’il est proche. »¹ Ici aucun jeu, aucune condition de la part de Dieu, sinon celle de se détourner du mal. D’ailleurs l’expression « chercher le Seigneur » dans le langage biblique de l’Ancien Testament, signifie se tourner vers Lui pour l’écouter. Et Il se laisse trouver.
Quant au verset 9, je le commenterais ainsi : « Heureusement que les chemins et les pensées de Dieu sont au-dessus des nôtres. » Et si nous nous appuyons sur le verset 8, c’est encore mieux : « Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos chemins ne sont pas mes chemins, – oracle du Seigneur ». Quelle belle prédication !
Pour illustrer ce dont je parle, inutile d’aller trop loin. Il suffit de méditer l’évangile de ce dimanche, où les premiers ouvriers « récriminaient contre le maître du domaine » parce qu’il était tout simplement « bon ». Pour être précis, ce sont les ouvriers de la « première heure » qui murmuraient contre le maître de la maison ; et cela, non parce qu’ils avaient été mal traités, mais parce que le maître du domaine avait trop bien traité « les derniers ».
Et cette parole de Dieu n’est pas éloignée de notre quotidien, car on peut en tirer notamment la leçon suivante : les parents d’aujourd’hui doivent être « au-dessus » des attentes et des désirs immédiats de leurs enfants, afin que ces derniers puissent prendre le bon chemin qui leur permettra de se développer et de se construire. Ils doivent être exigeants à l’égard de leurs enfants, et cela ne veut pas dire qu’ils ne les aiment pas.
Encore une remarque en lien avec ma réflexion de la semaine dernière. Je dirais que le Prophète Isaïe nous dévoilait le « cœur de Dieu » qui est « riche en pardon ». Ce qu’André Chouraqui traduit par : « Il est multiple à pardonner »², et la TOB par « Il pardonne abondamment »³.
Je pars en retraite spirituelle, en comptant évidemment sur vos prières – sourire ; et je vous laisse, pour ces deux semaines, une question à approfondir : en quoi est-ce que je veux être « riche » vis-à-vis de Dieu et d’autrui ?
Bon Dimanche à vous tous,Votre frère Bogdan
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¹voir la traduction de la TOB, verset 6 - Traduction œcuménique de la Bible, édition Cerf 2012.
²https://nachouraqui.tripod.com/id80.htm
³ La note de la traduction de la TOB pour le verset 7 : « Verbe doublement important ; 1. Il ne paraît qu’une fois dans le livre d’Isaïe, 2. il ne s’emploie qu’avec Dieu pour sujet ».