Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé. ANNONCES DU 21 AU 29 SEPTEMBRE 2024(Historique de l'agenda) |
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145. Mt 16, 13 – 20, XXI Dimanche du Temps ordinaire, A, Réflexion 2023
Sœurs et Frères
Je commence ma réflexion, centrée sur le texte de notre évangile, par une remarque qui me concerne personnellement. Je sais, ce n’est pas se montrer modeste que de parler de soi, surtout dès la première phrase du commentaire d’un texte biblique. Mais je le ferai d’une façon qui vous plaira – un grand sourire. Ainsi, quand j’ai lu notre évangile, immédiatement me sont revenus les souvenirs de mon séjour en Terre Sainte (encore une fois un grand « Merci » au groupe que j’ai pu accompagner) ; et j’ai revu le moment où nous avons célébré la messe à Césarée de Philippe.
Ce lieu, qui est bien sûr marqué par la présence du Christ et de ses apôtres, est aussi une des sources du Jourdain. A l’époque du Christ, c’était une grande ville construite par Hérode Philippe en l’honneur de César Auguste (actuellement Banijas). Pour les populations gréco-syriennes, elle était la cité du dieu Pan et de son culte, et son temple était magnifique. Les contemporains devaient certainement penser qu’elle était là pour longtemps, voire pour toujours.
Et c’est dans ce lieu marqué par le paganisme que Jésus interroge ses disciples : « Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? ». Nous ne pouvons pas ignorer non plus que le Christ qui, avec cette question, se tourne vers les siens, vient de refuser de donner un signe convaincant aux Pharisiens et aux Sadducéens, lesquels cherchent en réalité à lui tendre un piège (voir Mt 16, 1-12). Il semble donc que ni le lieu, ni le moment choisis par Jésus pour cette question ne soient favorables Nous reprendrons ce propos plus loin. Dans l’immédiat, je voudrais me concentrer sur un aspect du récit qui ne nous « parle » pas forcement ; il s’agit des « titres » donnés au Christ par les gens et aussi par Pierre qui répond au nom des apôtres. Pour la foule, Jésus est « Jean le Baptiste, Élie, Jérémie ou l’un des prophètes ». Pour les disciples, Jésus est « le Christ, le Fils du Dieu vivant ! ». Et ce n’est pas la même chose de mentionner les grands personnages qui devaient précéder le Messie, et de proclamer que Jésus est « Le Christ, le Fils du Dieu vivant ». Pierre va manifestement « plus loin ».
Examinons cette expression en commençant par le titre le Christ qui désigne Jésus comme Messie ; c’est-à-dire « celui qui a reçu l’onction ». « Ce titre désignait le sauveur promis jadis par Dieu à son peuple » (cf. 2 S 7,12.16 ; Is 61,1-4)¹. Matthieu, lui, « utilise ici le titre Chrestos au sens chrétien (sauveur promis par Dieu) qu’il acquerra chez les disciples après Pâques (…) [Il] est seul à placer sur les lèvres de Pierre cette expression qui s’enracine dans l’Ancien Testament et a acquis avec la foi chrétienne la plénitude de son sens »².
Quant à l’expression Fils de Dieu, dans l’Ancien Testament, elle « est appliquée aux anges, au peuple élu, aux Israélites fidèles, au Messie (2 S 7,14 ; Ps 2,7 ; 89,27). Elle désigne une relation particulière avec Dieu fondée sur son élection et la mission qu’il confie à ses fils. Développant ces idées d’élection et de mission, le christianisme primitif, dès ses premières confessions de foi, a souligné le caractère unique et décisif de la personne de Jésus : il est celui qui entretient avec Dieu une relation filiale sans pareille, celui à qui fut confiée une mission sans égale pour le salut des hommes (1,21 ; 2,15 ; 3,17 ; 4,3 ; 11,25-27 ; 26,63) »².
Évidemment, si je me sers de ces éclairages bibliques et théologiques, c’est pour nous amener à une conclusion cruciale, comme les disciples du Christ. Tout d’abord à l’époque, chrétien ou pas, chacun pouvait avoir son avis au sujet du prophète de Nazareth. Par contre, pour nous ses proches, c’est différent. Différent car le Christ nous invite à Le vivre au quotidien. Le vivre comme notre Sauveur, dans une relation unique et décisive, Le vivre dans nos pensées, nos décisions et nos actes. Ce qui nous amène inévitablement à la plénitude de la relation filiale avec Dieu, le Père du Christ et notre Père. Il ne s’agit donc pas ici d’une simple appellation de Pierre et de ses camarades de route à la suite de Jésus. Nous-mêmes, au quotidien, nous ne sommes pas touchés par la dénomination que l’on nous donne ; mais plutôt par le lien qui nous unit véritablement. Plus ce lien est profond plus il est vital. D’ailleurs, ce n’est pas la même chose quand un homme dit « Je vous présente ma femme », ou quand il dit : « Je vous présente mon épouse ». Le mot « épouse » est plus décisif pour la relation entre l’homme et la femme. Et pour nous les chrétiens, il n’y a pas de relation plus décisive que celle que nous avons avec le Christ, le Fils de Dieu. Et ce n’est ni le lieu, ni le moment qui sont décisifs pour entretenir cette relation, car ce le lien avec le Christ me fait vivre malgré tout, toujours et partout.
Bon Dimanche à chacune et chacun de vous.
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¹ voir la note pour Mc 8,29 de TOB - Traduction œcuménique de la Bible, édition cerf 2012.
² voir la note pour Mt 16,16 de TOB - Traduction œcuménique de la Bible, édition cerf 2012.
P. S. Mes chers lecteurs vous pouvez constater qu’à ce jour j’ai fait les commentaires des évangiles dominicaux de toutes les années : A, B, C. Ne soyez donc pas étonnés si, à partir du 1er septembre, vous trouvez durant les trois prochaines années liturgiques, des réflexions plutôt basées sur la première lecture et le psaume du dimanche. Car l’Ancien Testament est aussi notre patrimoine, la Bonne nouvelle des gens qui cherchent Dieu. Évidemment, peut-être cela ne sera pas une règle absolue, parce qu’avant tout, je dois me laisser guider par l’Esprit Saint – sourire.