Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES DU 21 AU 29 SEPTEMBRE 2024

(Historique de l'agenda)

 143. Mt 13, 24-43, XVI Dimanche du Temps Ordinaire, A, Réflexion 2023

    Sœurs et FrèresJe ne vous cache pas qu’en lisant notre évangile, je me suis rendu compte que je n’avais pas le choix, et que je devais faire un choix – sourire. Parce que notre texte est long et riche en significations. Dans son contenu nous trouvons : la parabole de l’ivraie, la parabole du grain de sénevé, la parabole du levain, la raison pour laquelle Jésus parle en paraboles, puis l’explication de la parabole de l’ivraie. Donc, mes chers lecteurs, si vous le permettez, je vais me pencher sur cette parabole de l’ivraie qui prolonge la parabole de dimanche dernier – celle du semeur- et qui nous prouve que, ce qui a été semé a besoin de temps pour pousser.

   Le Christ parle en paraboles du Royaume de Dieu et pour cela Il se sert d’exemples empruntés au registre agricole, faciles à comprendre pour ses auditeurs. Dans notre parabole « l’ennemi de l’homme » a semé l’ivraie parmi la bonne semence. Et les serviteurs veulent rapidement enlever l’ivraie. Or Jésus leur dit ceci : « Non, en enlevant l’ivraie, vous risquez d’arracher le blé en même temps. Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson ». Même s’il y a dans cette image de la vie quotidienne en Palestine, un message à décoder pour les auditeurs, on ne peut pas ignorer la réalité évoquée par le Christ. A savoir que, très probablement, Jésus nous parle d’une plante qui s’appelle en latin « lolium temulentum ». ; c’est une plante dont la tige, au tout début de sa végétation, ressemble beaucoup à celle du blé, et dont les fortes racines ne permettent pas qu’on l’élimine, sans détruire le blé qui pousse à côté. Il faut donc attendre jusqu’à la moisson.

    Quelqu’un pourrait me dire : « Frère Bogdan, s’il faut attendre jusqu’à la moisson, alors cette parabole nous parle de la patience ». Je n’exclus pas cette hypothèse – sourire.

Il ne faut pas oublier que ce récit est une parabole et que, dans ce contexte, l’ivraie, c’est le « nom collectif désignant les plantes nuisibles à l’agriculture : ronces, épines, etc. (cf Is 34,13 ; Os 9,6) »¹. Quant à la moisson, c’est une image « biblique traditionnelle symbolisant le jugement à la fin des temps » (voir Mt 3,12 n. ; 13,39 n ; Is 17,5 ; Jr 13,24 ; Ap 14,14-20 )². Par conséquent, on pourrait dire que dans ce récit propre à Mathieu, dans lequel les explications de Jésus sont destinées à ses disciples (Mt 13,36-43), nous avons une image de notre vie d’être humain, faite à la fois de bien et de mal. Et que, nous-mêmes, nous avons souvent cette tendance à chercher le « mal » en nous, et à vouloir l’éradiquer tout de suite, par nos propres moyens. Il nous manque souvent la patience, non seulement envers autrui mais aussi envers nous-mêmes. Cependant, dans cette parabole, nous avons aussi une belle image de Dieu qui ne manque jamais de patience envers chacun de nous, parce que tout simplement, Il ne manque jamais d’amour envers chacun de nous. Et c’est quelque chose de précieux et de recherché dans ce monde, que d’avoir auprès de soi quelqu'un dont la patience nourrie par l’amour, ouvre toujours des perspectives pour grandir.

Dans notre société où l’on évalue souvent le travail d’une personne, pendant un stage par exemple, ou encore les capacités d’un prêtre à devenir curé d’une grande paroisse (clin d’œil), c’est une bouffée d’oxygène que d’avoir quelqu'un qui pose sur nous un autre regard. Même si, nous le savons tous, dans le champ de la vie de chacun ne se trouve pas seulement le « blé ». Et saint Paul nous dit quelque chose à ce sujet : « Je sais que le bien n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans l’être de chair que je suis. En effet, ce qui est à ma portée, c’est de vouloir le bien, mais pas de l’accomplir. Je ne fais pas le bien que je voudrais, mais je commets le mal que je ne voudrais pas » (Rm 7,18-19). Mais c’est ce même Paul qui nous dit dans sa lettre aux Galates – « Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. Ce que je vis aujourd’hui dans la chair, je le vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi » (Ga 2,20).

    Bon Dimanche à tous

P.S. Pour finir, j’ai une triste nouvelle à vous annoncer – clin d’œil. Je pars en vacances et, en conséquence, vous ne recevrez pas ma réflexion pendant quelques dimanches. Cependant à mon retour, si l’avion ne tombe pas, je reprendrai mon engagement avec plaisir.

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¹˴² voir les notes pour Mt 13,25 et 13,30 de TOB - Traduction œcuménique de la Bible, édition cerf 2012.