Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES DU 21 AU 29 SEPTEMBRE 2024

(Historique de l'agenda)

 142. Mt 13, 1-23, XV Dimanche du Temps ordinaire, A, Réflexion 2023

Sœurs et Frères

    J’espère que malgré la période de vacances, vous trouverez le temps de vous pencher sur mon humble réflexion ; mais surtout sur la Parole de Dieu qui, méditée avec l’assistance de l’Esprit Saint, est toujours une source de croissance pour notre âme et notre vie. Cependant, tout dépend de la façon dont nous l’accueillons. Le récit de ce dimanche peut nous aider à mieux comprendre que tout est dans « nos mains », parce que tout dépend de la disposition de notre cœur.

Mais avant d’aller plus loin dans ma réflexion, je voudrais remercier Jésus qui a déjà fait la moitié de mon travail, car Il a donné Lui-même la signification de sa parabole du « Semeur ». Ce qui est quand même rare ! Il a très bien fait, car ce n’est pas si simple – sourire.

     Nous sommes dans cette partie de l’évangile selon saint Mathieu où Jésus évoque, par sept paraboles, le mystère du Royaume de Dieu. Et la parabole du « Semeur » est la première sur le sujet. A la lecture du texte, nous constatons en effet que la façon dont le Christ répand son enseignement, est assez, je dirais, « originale ». Il parle par paraboles mais Il donne aussi des explications précises à ses disciples et non à tous ses auditeurs. Pour mieux comprendre la conduite du Christ, il serait opportun de remettre notre évangile dans son contexte. Et tout d’abord, arrêtons-nous sur l’expression - « Ce jour-là » (Mt 13,1), qui ouvre notre récit. Selon une note de la TOB, cette notation temporelle a ici une « valeur didactique, mais sans portée chronologique »¹ ; elle connote une continuité avec ce qui précède, à savoir - au chapitre 12 de Matthieu - les divers « accrochages » de Jésus avec les scribes et les pharisiens qui le suivaient. En outre, notons aussi que, juste avant notre texte, Jésus a expliqué à tout le monde (aux scribes, aux pharisiens, aux foules), qui était sa vraie famille (cf Mt 12,46-50). C’est dans ce contexte-là que nous devons lire la réponse du Christ à la question de ses disciples : « Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? ». Et Jésus leur répond : « À vous il est donné de connaître les mystères du royaume des Cieux, mais ce n’est pas donné à ceux-là. À celui qui a, on donnera, et il sera dans l’abondance ; à celui qui n’a pas, on enlèvera même ce qu’il a. Si je leur parle en paraboles, c’est parce qu’ils regardent sans regarder, et qu’ils écoutent sans écouter ni comprendre ». Cette réponse du Christ est peut-être « énigmatique » et difficile à saisir. Cependant Jésus ne peut pas ignorer l’attitude de ses auditeurs, surtout celle des scribes et des pharisiens, qui n’accueillent pas favorablement ses discours et ses actes. Mais pour moi, cette réponse de Jésus est tout à la fois vraiment belle et tranchante. Pourquoi ? Lisez avec moi certaines notes de la TOB et vous verrez – sourire. Cette lecture nous permettra d’entrer davantage dans l’esprit du texte, mais aussi et surtout de bien nous positionner face à la Personne du Christ et à sa Parole.

 

     Ainsi, pour l’expression « À vous il est donné ... » au verset 11, nous lisons que : « Au lieu du passé composé ‘il a été donné’, la traduction rend par un présent le parfait grec (résultat présent d’une action passée) ; ce présent marque que le don n’est pas devenu chose possédée, mais dit une relation qui unit au donateur ». Le verset 12, franchement, je l’adore (sourire) : « À celui qui a, on donnera, et il sera dans l’abondance ; à celui qui n’a pas, on enlèvera même ce qu’il a ». Pour ces phrases, il est dit que c’est une « même formule en Mt 25,29, où elle convient mieux au contexte. Ici celui ‘qui a possède’, dans la foi en Jésus, la connaissance du Royaume ; il lui en sera accordé une plus complète encore. En 25,29, ‘celui qui a’ est le serviteur fidèle qui peut remettre à son maître le résultat de son travail ». Quant au verset 13, il a un lien étroit avec une citation du prophète Isaïe (Is 6,9-10), dont le sens est celui-ci : « Ne pas discerner le secret du Royaume en Jésus augmente encore la cécité à ce Royaume ; l’accès ou l’exclusion du Royaume se décident par l’accueil ou le refus de la personne et de l’enseignement parabolique de Jésus ; il n’y a pas de neutralité possible »¹.

    Nous pouvons donc tirer de cet éclairage que, pour avoir ce Royaume et tous les bienfaits qu’il porte en lui-même, nous devons être constamment en relation avec Dieu, ce magnifique Donateur, qui nous a envoyé le Christ et la puissance de son Esprit. Et ce Royaume, nous ne pouvons pas nous l’approprier. Nous pouvons « seulement » le vivre dans la foi en Jésus Christ. « En effet, le royaume de Dieu ne consiste pas en des questions de nourriture ou de boisson ; il est justice, paix et joie dans l’Esprit Saint » (cf Rm 14,17). Et nous sommes toujours libres de l’accueillir ou de le refuser, tout comme nous pouvons aussi refuser notre Maître et Frère Jésus. Un tel refus se manifestait dans l’attitude constante des scribes et pharisiens. Enfin, une dernière remarque très importante : on ne peut pas rester neutre dans ce choix du Royaume. Soit on l’accueille, soit on le refuse (cf Ap 3,15-16).

     Quelqu’un, peut-être dira : « Franchement Bogdan, vous y allez fort ! ». Pas nécessairement. Je pense que dans notre vie, on ne peut pas être neutre face à quelqu’un qui partage notre existence. Soit je crois que sa présence m’apportera le bonheur et je lui fais confiance, soit je me sépare de lui. Et je ne peux pas non plus m’approprier cette personne. Je peux « seulement » vivre en union avec elle et avec tous ceux qui m’offrent le lien de l’amour.

Bon Dimanche à vous tous et bon repos par l’accueil du Christ pour chacun de vous,

Votre frère Bogdan

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¹Selon les notes de la TOB pour les verset Mt 13,1.11-13 – Traduction œcuménique de la Bible, édition Cerf 2012.