Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES du 21 au 28 avril 2024

(Historique de l'agenda)

135. Jn 20,19-23, Solennité de la Pentecôte, A, Réflexion 2023

Sœurs et Frères

Le Christ est ressuscité ! Alléluia !

    Nous voici à la grande Fête de la Pentecôte qui clôture le Temps pascal. La liturgie de la Parole de Dieu, pour ce dimanche, nous parle évidemment de ce Don incroyable et tellement nécessaire à la vie d’un chrétien. Tellement nécessaire aussi à la vie de notre Église en tant que Communauté animée par ce Souffle Sacré. Le Christ a promis à tous ses disciples l’Esprit de Dieu, ce même Esprit qui a animé sa propre vie sur la terre. Nous avons encore « en tête » l’évangile récent du VIème Dimanche de Pâques (Jn 14,15-21) évoquant le « Défenseur » qui sera à jamais avec les disciples du Christ. Et tous, nous avons reçu l’Esprit Saint au jour de notre baptême. Pourtant, sa présence dans notre vie de chrétien n’est pas évidente. Nous avons l’habitude de nous adresser à Dieu comme à notre Père, avec la prière que Jésus a laissé à tous ses disciples. Nous avons l’habitude, à chaque Eucharistie, d’entrer en relation avec le Christ présent par ses Paroles et en Hostie consacrée. Mais, j’ai l’impression qu’avec l’Esprit Saint nous sommes un peu « brouillés » - si je peux m’autoriser cette familiarité.

   Pourtant, nous pouvons trouver dans le Nouveau Testament de nombreuses références révélant à la fois la « spécificité » et la nécessité de l’Esprit Saint dans notre vie. Je commence par un exemple fort, tiré de la lettre de saint Paul aux Romains : « Tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. L’Esprit que vous avez reçu ne fait pas de vous des esclaves, des gens qui ont encore peur ; c’est un Esprit qui fait de vous des fils ; poussés par cet Esprit, nous crions vers le Père en l’appelant : « Abba ! » (Rm 8, 14-16). C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui décrète que nous sommes enfants de Dieu. Et si nous lisons attentivement la deuxième lecture de ce dimanche, celle de la première lettre de saint Paul aux Corinthiens, ce n’est pas seulement la richesse des dons de l’Esprit Saint dans « un seul corps » que nous découvrons, mais une vérité cruciale pour notre vie. Je laisse la parole à saint Paul qui nous dit : « Personne n’est capable de dire : ‘Jésus est Seigneur’ » sinon dans l’Esprit Saint ». Ce qui signifie que, sans la puissance de l’Esprit Saint en moi, je ne suis pas capable de professer ma foi en Jésus Christ. Je ne suis pas capable, sans la puissance d’en Haut, de donner ma foi totale à Jésus. Quand je dis « Seigneur », je parle du Christ à qui je donne vraiment la liberté de disposer de ma vie, comme Il veut et quand Il veut. Il ne s’agit pas d’attribuer simplement à Jésus un titre honorifique qui lui appartient par « Tradition » et que l’on formule en récitant le Credo pendant l’assemblée dominicale. Il s’agit ici plutôt de l’aveu, par l’inspiration de l’Esprit Saint, que Jésus est vraiment vivant dans ma vie et que ma vie Lui appartient - « En effet, si de ta bouche, tu affirmes que Jésus est Seigneur, si, dans ton cœur, tu crois que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, alors tu seras sauvé » (Rm 10,9).

    Et si nous avons encore quelque difficulté à saisir l’importance de l’Esprit Saint dans notre vie, je vous propose de nous pencher sur la prière d’Ignace IV d’Antioche, donnée au Conseil Mondial des Églises à Upsal en 1968, sur l’action à la fois discrète et essentielle de l’Esprit Saint : « Sans l’Esprit Saint, Dieu est loin, le Christ reste dans le passé, l’Évangile est une lettre morte, l’Église une simple organisation, l’autorité une domination, la mission une propagande, le culte une évocation, et l’agir chrétien une morale d’esclave. Mais en Lui : le cosmos est soulevé et gémit dans l’enfantement du Royaume, le Christ ressuscité est là, l’Évangile est puissance de vie, l’Église signifie la communion trinitaire, l’autorité est un service libérateur, la mission est une Pentecôte, la liturgie est mémorial et anticipation, l’agir humain est déifié. Ainsi soit-il. »¹.

    Je termine ma réflexion par cette strophe d’un hymne des vêpres de la semaine, afin qu’elle reste gravée en nous comme une courte prière adressée à l’Esprit Saint :

« Esprit comme une sève
irriguant le corps de Marie,
Esprit comme une sève
irriguant le tronc de ton peuple,
tu féconderas notre peu de foi »².

Belle et fructifère Fête de Pentecôte,
Votre frère Bogdan - sourire

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¹http://site-catholique.fr/index.php?post/Priere-de-Ignace-IV-d-Antioche-sur-Esprit-Saint
²https://www.aelf.org/2023-05-22/romain/vepres