Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES du 21 au 28 avril 2024

(Historique de l'agenda)

 133. Jn 14,15-21, VI Dimanche de Pâques, A, Réflexion 2023

Sœurs et Frères

Le Christ est ressuscité ! Alléluia !

     Je commence par une confidence - sourire : chaque semaine, quand je me mets à préparer pour vous cette réflexion, je me trouve confronté à deux types de difficultés - sourire. Parfois, je me sens « sec » à propos de l’évangile à commenter. Parfois, cette page de la Parole de Dieu m’inspire tant, que je pourrais vous préparer au moins trois réflexions différentes et que je dois donc choisir ! C’est dans cette situation là que je suis aujourd’hui - sourire.
    Nous sommes toujours dans le grand discours du Christ après son dernier repas avec les Douze (chapitres Jn 13-17). Jésus leur a lavé les pieds. Il n’a pas cessé de les instruire avant son départ. Il sait très bien à quel point la séparation sera compliquée et douloureuse pour les siens. Le passage qui nous occupe permet de constater encore une fois, que l’évangile selon saint Jean est différent de ceux des synoptiques (Marc, Mathieu, Luc) qui eux se ressemblent beaucoup. Et ce n’est pas seulement, pour ce quatrième évangile, une question de contenu. C’est aussi une question de langue, spécifique des récits johanniques. Ainsi, c’est seulement chez Jean que nous trouvons le terme de « Paraclet » pour parler de l’Esprit Saint ; terme que nous traduisons par le mot Défenseur. Cependant cette seule traduction du mot grec Paraclet, ne dévoile pas toute sa signification, même en polonais – sourire. André Chouraqui traduit le mot Paraclet par « réconfort »¹.
Pour bien comprendre cette promesse du Christ d’envoyer l’Esprit Saint à tous ses disciples, je joins ici une note de la TOB. Elle précise la complexité du contenu de ce mot - « Emprunté au vocabulaire juridique, le mot Paraclet désigne celui qui est appelé auprès d’un accusé pour l’aider et le défendre : le sens premier est donc avocat, auxiliaire, défenseur. A partir de là, on voit apparaître soit le sens de consolateur, soit celui d’intercesseur. L’expression qui, dans le Nouveau Testament, n’apparaît que dans l’œuvre de Jean, désigne tantôt l’Esprit (Jn 14,16.26 ; 15,26 ; 16,7), tantôt le Christ (1 Jn 2,1). Certains interprètes ont cru pouvoir rapprocher l’expression de l’usage néotestamentaire du verbe parakaleô (Ac 2,40 ; 1 Co 14,3) qui exhorte le chrétien à tenir bon au milieu des difficultés. Chez Jean un sens assez juridique prédomine : l’Esprit aide les disciples dans le vaste procès que le monde poursuit contre eux (Jn 16,4-15) ; mais les diverses nuances relevées plus haut peuvent être plus ou moins présentes et accentuées selon les cas. — Le don de l’Esprit est accordé sans limitation de temps et il assure à jamais la communion avec le Christ qui le dispense (voir Mt 28,20)² ».

    Quelqu’un pourrait alors me dire ceci : « Merci pour cette approche biblique et théologique, mais concrètement, dans ma vie quotidienne de chrétien, qui vit dans un autre monde que celui des apôtres, cela signifie quoi ? » Je suis content de votre curiosité et je me dépêche de vous répondre – sourire.
Cela signifie que nous avons chaque jour, comme les disciples du Christ, la présence discrète mais réelle et forte, de Quelqu’un pour nous soutenir dans les moments difficiles : les doutes, les désespoirs, les découragements. Quelqu’un pour nous éclairer au moment d’une décision déterminante pour notre vie et celle des personnes qui nous entourent. Bref, nous avons Quelqu’un sur qui compter chaque jour et dans chaque circonstance de notre existence.
    Cependant il y a un « bémol » à cela. Mais je dirais un « bémol béni » (voici une nouvelle expression pour mes sœurs et frères français – sourire). Quel « bémol » et pourquoi est-il, d’après moi, « béni » ? Ce n’est pas un hasard si, à la fin de notre évangile, Jésus parle de l’amour envers Lui et de la garde de ses commandements. Et quand le Christ nous parle de ses commandements, nous savons bien de quoi il s’agit puisque, dans un autre passage des évangiles, Il a Lui-même répondu à cette question posée par un docteur de la Loi. « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? » Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes. » (Mt 22, 36-40 ; cf. Mc 12,28-34 ; Lc 10, 25-28).

    Tout cela m’amène à l’assurance que là où est l’amour envers Dieu, envers le Christ envoyé par Lui et envers autrui, là sera le Paraclet. Et quand le Christ, au début de notre évangile commence son propos par « Si vous m’aimez », en utilisant l’indicatif présent qui exprime pleinement la réalité de la condition, c’est aussi pour nous montrer le chemin le plus sûr d’expérimenter la puissance du Saint-Esprit au cours de notre vie.

    Et c’est aussi dans cette foi d’avoir ce Paraclet chaque jour auprès de moi, et la puissance qui vient de Lui et pas de moi, que j’ai accepté d’être à la fois le curé de notre Paroisse du Bon Pasteur et de celle de Sète.

Bon dimanche de Pâques avec le Paraclet – sourire,
Votre frère, Bogdan

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¹https://nachouraqui.tripod.com/id60.htm
²Selon la note de la TOB pour le verset Jn 14,16– Traduction œcuménique de la Bible, édition Cerf 2012.