Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES du 21 au 28 avril 2024

(Historique de l'agenda)

 129. Jn 20,19-31, II Dimanche de Pâques, A, Réflexion 2023

Sœurs et Frères

Le Christ est ressuscité ! Alléluia !

    Aujourd’hui tous ensemble, nous célébrons dans l’Église catholique le deuxième Dimanche de Pâques qui s’appelle « Dimanche de la Divine Miséricorde ». Nous sommes dans l’octave de Pâques, cette fête éclatante de notre religion. Et ce jour-là, nous méditons toujours - quelle que soit l’année liturgique - l’évangile selon saint Jean.
Dans ce texte, Jean nous présente une scène dramatique. Après la mort de leur Maître, les disciples se trouvent rassemblés, « portes verrouillées » par crainte des Juifs. Ils avaient en effet bien des raisons d’être terrorisés et de se dire : « Notre Maître est mort, tout est fini » ; et on peut les comprendre, car ceux qui s’étaient « débarrassés » du célèbre Jésus de Nazareth, pouvaient faire de même avec eux, afin d’en finir avec Jésus ; en finir avec cet homme qui avait tant troublé de Juifs enracinés dans la Loi de Moise et leurs coutumes religieuses ! De la part des autorités juives, l’ordre de se défaire des plus proches collaborateurs de Jésus était parfaitement envisageable. D’ailleurs Mathieu relate qu’après la résurrection du Christ, les grands prêtres et les anciens avaient décidé de donner « une forte somme » aux gardes du tombeau, pour qu’ils diffusent le message suivant : « les disciples sont venus voler le corps, la nuit pendant que nous dormions » (cf. Mt 28, 11-16).
     Pour bien comprendre l’état d’esprit des proches de Jésus, voyons de plus près le verset 22 de notre texte. Nous lisons qu’après le deuxième message de paix à ses disciples et après l’annonce de leur envoi en mission, le Christ « souffla sur eux et il leur dit :‘Recevez l’Esprit Saint’ ». Évidemment il ne s’agissait pas d’apporter aux apôtres un peu de fraîcheur dans la maison… La phrase « il souffla sur eux » a une grande importance dans le contexte. Une note de la TOB, nous explique que : « le verbe grec évoque la première création de l’homme (Gn 2,7) et suggère qu’il s’agit d’une nouvelle création, d’une véritable résurrection (Ez 37,9 ; Rm 4,17). L’Esprit sera la puissance de salut que les disciples manifesteront désormais en communion avec Jésus (voir Jn 15,26-27; 17,17-19) »*. Grace à cette précision, nous pouvons donc constater que les disciples du Christ étaient intérieurement, spirituellement morts ! Ils devaient être ressuscités, recevoir la vie d’en haut, je dirais même « être recréés ».

    On pourrait me demander la raison de ces remarques et de ces explications précises. Je dirais que ces observations nous dévoilent encore une fois « la dynamique de la résurrection », qui ne relève pas d’une analyse intellectuelle ni d’un choix à faire parmi d’autres. Ce qui est en jeu, c’est plutôt la question d’accueillir l’Esprit qui vient d’en haut et qui renaît là où tout est fini, là où il n'y a plus d’espoir. Cela ne signifie pas que la vie deviendra « plus facile », parce que la vie des apôtres ou des saints, ne fut pas plus facile. Cependant la vie de chacun d’eux a connu une croissance surprenante. Et j’en veux pour preuve un exemple contemporain, celui d’un jeune prêtre polonais, Jan Kaczkowski, mort en 2016, dont je garde le souvenir. Malgré un diagnostic d’« astrocytome de grade 4 » (une tumeur du cerveau très grave), malgré la progression inévitable de sa maladie et son handicap, il fit autour de lui un bien extraordinaire durant les quatre dernières années de sa vie…

Joyeux Dimanche de Pâques et de la Divine Miséricorde – sourire,
Votre frère, Bogdan

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*selon les références de la TOB – Traduction œcuménique de la Bible, édition Cerf 2012.