Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES DU 28 MARS au 7 avril 2024

(Historique de l'agenda)

116. Lc 2, 1-14, Nativité de Jésus Christ, A, Réflexion 2022

     Nous sommes à Noël, la fête si importante pour nous les chrétiens, et pas seulement parce qu’elle nous réunit en famille près de crèches installées dans nos maisons. Malheureusement nous vivons cette fête dans le contexte de la guerre en Ukraine qui, l’année dernière encore, n’était même pas imaginable. Cette guerre si cruelle, si désastreuse, nous rappelle une autre guerre : celle qui se passe dans le cœur de chacun de nous. Cette guerre, c’est le combat quotidien pour choisir le vrai bien, le vrai bonheur et éviter le mal, dans le but de devenir - selon des paroles de saint Paul dans la deuxième lecture - « un peuple ardent à faire le bien » (Tt 2,14).

    Nous sommes aussi témoins d’une « bataille » qui a lieu en France. Certes sans les bombes, sans les missiles qui tombent chaque jour sur les maisons de nos frères et sœurs ukrainiens. Mais ce sont des bombes qui peuvent être aussi dévastatrices, parce qu’elles se déguisent en « progrès ». Je parle de tous les projets de loi qui, au nom d’un prétendu « progrès », touchent aux fondamentaux de ce qui définit l’être humain. Il n’est pas difficile de deviner que je parle ici, entre autres, de cette proposition de loi qui vise à introduire l’avortement dans la Constitution en tant que droit humain. Je pense aussi au projet sur l’euthanasie…
    C’est quand même étrange : tandis que les Ukrainiens font tout pour sauver chaque vie, nous en France, sommes d’accord pour que la Constitution garantisse le droit de tuer des innocents. Je ne suis pas évidemment un spécialiste du droit. Mais il me semble que pour chaque pays, la Constitution est la loi fondamentale qui doit garantir la vie de tous et protéger les plus faibles ; celle qui organise la vie du pays et en conséquence la vie de chacun et chacune d’entre nous. En outre, comment se fait-il qu’au moment même où nous discutons de l’inscription de l’avortement dans la Constitution, nous nous préoccupions tant du « bien-être » des animaux, des conditions de la chasse, et de l’interdiction des courses de taureaux ?
     Or, face à ce « droit » que détient le « pouvoir juridique », nous trouvons l’Église, « sanctifiée par le Christ mais constituée de pécheurs, y compris ses responsables » (Mgr Denis Moutel), l’Église qui n’a aucun pouvoir. Et pourtant c’est elle qui préserve l’intégrité du plus grand trésor de chaque époque de l’histoire de ce monde, qui est l’être humain. Parce que le droit de vivre, de la conception jusqu’au dernier souffle, ce n’est pas une histoire de vote. Le droit de vivre se ne « vote » pas.

    Je dis cela parce que dans l’évangile que nous lisons à chaque messe de la nuit de Noël, nous avons l’histoire d’une Famille. Jésus n’a pas été « parachuté » du ciel comme une météorite venant de nulle part. Il a été accueilli par Marie et Joseph malgré leur inquiétude. Tous deux pouvaient se débarrasser de Jésus, cet enfant tellement mystérieux et inattendu. Mais ils ne l’ont pas fait. Jésus a trouvé, dans leur cœur et dans leur vie, un « espace physique et spirituel » pour grandir dans l’amour de Dieu et de ses proches. Et grâce à ce couple mystérieux qui a accueilli la Vie du Ciel, « la grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes », comme nous le dit saint Paul apôtre. La Parole de Dieu aujourd’hui souligne aussi qu’avec Jésus, « un enfant nous est né, un fils nous a été donné ». Il nous « est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur ». Cela signifie que, quelle que soit ma vie aujourd’hui, en Jésus Christ, Dieu me donne une preuve inconditionnelle de Son amour ; un amour toujours plus grand et plus fort que mes fautes et mes choix personnels - qui parfois pèsent lourd et entravent ma vie. L’amour de Dieu me permet de « m’accueillir », avec mon passé et mes limites. Cependant Jésus ne peut pas prendre sa place dans notre vie par la violence. Il attend toujours d’être invité et accueilli.

    Oui, notre Église catholique n’est pas dans une position de pouvoir dans la société ; heureusement ! Parce que son rôle c’est de nous garder et de nous transmettre le Christ, l’Amour qui descend d’en haut ; elle n’est pas là pour violer nos droits, mais pour nous montrer à quel point il peut être beau et magnifique pour toute femme et tout homme de faire de cet Amour la lumière pour sa vie. L’Église n’a rien à vendre dans un bel emballage brillant, comme ce monde qui nous entoure. Mais nous avons Quelqu’un qui nous est donné, qui est né il y a plus de deux mille ans pour vivre en nous et avec nous. Quel magnifique Cadeau – sourire. Mais si nous ne considérons pas Dieu, avant tout, comme un don de Lui-même pour nous, nous ne remarquerons pas les dons qu’Il a préparés pour chacun de nous.

    La vie ne consiste pas à faire adopter plus de droits ; car la seule loi qui compte vraiment est la loi de l’Amour. Et je dirais ceci : ce n’est pas nous qui déterminons les choix de notre vie, ce sont nos choix qui déterminent notre vie.

Bonne Fête de la Nativité de Jésus Christ à tous mes lecteurs – sourire.
Avec ma prière, votre frère Bogdan