Regroupe trois villages: GIGEAN, POUSSAN et MONTBAZIN
Père Bogdan LESKO, curé.

ANNONCES du 27 avril au 12 mai 2024

(Historique de l'agenda)

« Les personnes ne viennent plus dans nos églises, soyons là où elles viennent » Charlotte Gambert, La Croix le 02.07.2021


Frère Marie-Pâques, 63 ans, s’engage après trente ans de vie monastique à rénover la chapelle Notre-Dame-de-Nize, située dans l’Hérault, non loin de Montpellier. Son souhait : transformer le lieu en « un petit Lourdes ».

Recueilli par Charlotte Gambert, le 02/07/2021 à 06:00 Modifié le 02/07/2021 à 08:00
Lecture en 2 min.

« Les personnes ne viennent plus dans nos églises, soyons là où elles viennent »
«Notre-Dame-de-Nize est une petite chapelle située à seulement 15 kilomètres de mon lieu de naissance, dans la campagne, tout près du Larzac, dans le nord de l’Hérault. La manière dont j’ai été appelé à rénover ce lieu est tout à fait étonnante.

Après trente ans de vie monastique, j’ai éprouvé le désir d’embrasser une vie de “semi-ermitage”. J’aspirais en effet à vivre une vie érémitique, tout en continuant à donner des conférences à différents chefs d’entreprise. Je me suis donc mis à la recherche d’un ermitage, aidé par mon évêque. Nous avons bien envisagé plusieurs pistes, mais elles se sont finalement révélées infructueuses. C’est à ce moment que la Sainte Famille m’a laissé entendre qu’il fallait que je rénove Notre-Dame-de-Nize.

Comment j’ai entendu cela demeure un mystère. J’en ai simplement eu la certitude, je l’ai compris dans mon cœur. Précisément, la Vierge Marie m’a demandé de communiquer : “Ici la Vierge guérit les yeux du cœur et de la foi.”

Il y a en effet à Notre-Dame-de-Nize une source dite “Fontaine des yeux” dont l’eau, selon les croyances populaires, guérit les yeux. Grâce à cette fontaine et à la présence d’une statue de la Vierge Marie, c’est un lieu qui bénéficie d’une grande dévotion populaire. Les gens du village viennent d’ailleurs chaque année repeindre la statue. Il s’agit simplement de la dévotion populaire… Quant à moi, je laisse chacun se faire son propre jugement. Je suis un homme de foi. La Vierge m’a demandé de communiquer qu’“ici la Vierge guérit les yeux du cœur et de la foi”… pour le reste c’est le bon Dieu qui œuvre. Moi je suis la petite main, je n’ai aucune prétention à lutter contre le paganisme ou la superstition. Le ciel se sert de nous, mais le vrai patron, c’est le bon Dieu.

Mon idée est d’évangéliser à partir de ce lieu. Les personnes ne viennent plus dans nos églises, soyons là où elles viennent. C’est à partir de la dévotion populaire que nous pouvons témoigner de l’Amitié comme source de bonheur. Et puis je me suis rendu compte que cet afflux de dévotion populaire était aussi bénéfique pour l’économie locale. Ainsi, nous pouvons développer pour témoigner. J’admets qu’un moine qui parle d’économie, c’est assez surprenant. Mais j’ai justement compris que j’étais appelé à employer le talent d’entrepreneur que le bon Dieu m’avait donné. À mon sens, cela rejoint l’appel du pape François à aller vers les périphéries. Je suis tellement en périphérie !

J’ai donc décidé de m’atteler à la tâche, et de construire à Notre-Dame-de-Nize un ermitage où j’irai habiter lorsque ma mère, dont je m’occupe actuellement, sera partie au Ciel. C’est un projet que je porte seul avec le diocèse de Montpellier, qui me soutient dans le suivi des travaux. Ces derniers, commencés en 2020, devraient être terminés au mois de juillet. Mon ambition ? Transformer Notre-Dame-de-Nize en un “ petit Lourdes”. »