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« Pour la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, accepter la réconciliation ne signifie pas perdre son identité ». Christophe Henning, La Croix le 23.09.2020

Entretien Ordonné en 2016 au sein de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, le père Angelo Citati déplore le blocage vis-à-vis de Rome et a décidé en septembre 2020 de quitter la Fraternité fondée par Mgr Lefebvre. En rejoignant la Fraternité Saint-Pierre, il peut vivre selon la tradition en étant en communion avec Rome.
Recueilli par Christophe Henning, le 23/09/2020 à 17:26
Lecture en 2 min.
« Pour la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, accepter la réconciliation ne signifie pas perdre son identité »
Le 17 mars 2013, première messe célébrée par Mgr Bernard Fellay, supérieur général de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X, dans la Chapelle Notre-Dame de la Consolation.

La Croix : Vous quittez la FSSPX en dénonçant « l’auto-référencement » de la Fraternité. Est-ce le signe d’un repli sur elle-même ?

Père Angelo Citati : Il y a une volonté non avouée de s’isoler, causée par la crainte d’être « contaminé ». Ce n’est pas un phénomène nouveau dans la Fraternité : il y a toujours eu en son sein des prêtres avec cette tendance à l’isolement et d’autres plus ouverts à œuvrer à l’intérieur des structures canoniques de l’Église.

→ ANALYSE. La Fraternité Saint-Pie-X, cinquante ans d’opposition

Mais il y a bien eu une évolution dans les dernières années, notamment à partir du chapitre général de 2018, car en élisant des nouveaux supérieurs appartenant plutôt à la mouvance contraire à la reconnaissance canonique, le chapitre a de fait mis un terme au parcours de régularisation qui se poursuivait, quoique avec des hauts et des bas, depuis plusieurs années.

Peut-on parler d’un durcissement vis-à-vis de Rome, un refus de dialogue ?

P. A. C. : Les supérieurs actuels se sont dits disponibles à des discussions théologiques avec Rome, mais il y a objectivement un durcissement. J’ai entendu personnellement Mgr de Galarreta dire lors d’une conférence que ces discussions théologiques, en réalité, « n’intéressent personne » et qu’elles ne sont qu’un moyen pour garder des relations cordiales avec Rome, et pour montrer qu’en principe on reconnaît l’autorité du Siège apostolique. En revanche, ils refusent résolument tout dialogue qui viserait à une régularisation canonique de la FSSPX.

En intégrant la Fraternité Saint-Pierre, vous avez fait le choix d’une foi dans la Tradition et en accord avec Rome. La FSSPX est-elle en train de refuser la réconciliation ?

P. A. C. : Il me semble qu’aujourd’hui il est tout à fait possible pour les catholiques « traditionalistes » d’œuvrer à l’intérieur des structures canoniques de l’Église tout en gardant leur identité sans compromission.

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Dix ans après la levée des excommunications, où en est la Fraternité Saint-Pie X ?
Ce qui ne veut pas dire que cela se fait toujours et partout sans difficultés. Accepter la réconciliation ne signifierait pas pour la FSSPX perdre son identité ou devoir renoncer à son combat pour la Tradition, bien au contraire. La FSSPX est hélas en train de refuser cette réconciliation offerte par la Saint-Siège, et comme les supérieurs actuels seront en charge jusqu’en 2030, humainement parlant, il me semble très difficile que le cours puisse changer prochainement.

Après 50 ans, la FSSPX est-elle fidèle à Mgr Lefebvre qui ne rejetait pas tout de Vatican II ?

P. A. C. : La FSSPX – ou pour mieux dire sa partie la plus « rigide » – a poussé à l’extrême la pensée de Mgr Lefebvre qui, effectivement, ne niait pas que les documents de Vatican II sont des actes officiels de l’Église. Aujourd’hui, la FSSPX est passée de l’idée que Vatican II n’ayant pas engagé l’infaillibilité dans toutes ces décisions, il est légitime d’avancer des critiques ou proposer des formulations différentes sur certains points controversés ; à l’idée que ses documents ne relèvent pas du tout du magistère de l’Église, qu’ils n’ont tout simplement aucune autorité. Ceux qui pensent cela n’ont pas, sur ce point, une fidélité entière au fondateur de la FSSPX.