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Interrogations autour d’une « recommandation » pour les actes de baptême.
Xavier Le Normand, La Croix le 07/01/2020

Émise il y a plus d’un an mais récemment révélée dans les médias, une recommandation de la Conférence des évêques de France au sujet des actes de baptême propose de faire figurer les « parents ou autre titulaires de l’autorité parentale ». L’objectif est de s’adapter à des « situations de plus en plus compliquées », explique Mgr Joseph de Metz-Noblat, à l’origine de cette recommandation.

Xavier Le Normand, le 07/01/2020 à 16:37
Interrogations autour d’une « recommandation » pour les actes de baptême
18 avril 2015 : Baptême de Juliette (1 mois) par le P.Stéphane Esclef, à l’Eglise Saint Jean-Baptiste de Belleville, à Paris (75), France.

« Le but est d’être pragmatique ». Mgr Joseph de Metz-Noblat, évêque de Langres (Haute-Marne) et président du Conseil pour les questions canoniques de la Conférence des évêques de France, s’étonne de la polémique naissante autour des actes de baptême. Dans un courrier envoyé il y a plus d’un an à tous les évêques de France mais récemment révélé par l’Homme Nouveau, il recommande d’adopter une version légèrement modifiée de ces actes : la ligne « fils/fille de » y est remplacée par « noms et prénoms des parents ou des autres titulaires de l’autorité parentale ».

« S’intéresser principalement à la personne baptisée »
Dans son courrier aux évêques, l’évêque de Langres explique cette proposition par les « problèmes de vocabulaire » rencontrés par les chancelleries diocésaines. Il insiste aussi sur le fait que « les enfants ne sauraient être tenus pour responsables de la situation de leur parent ». L’objectif est ainsi de « s’intéresser principalement à la personne baptisée, en faisant le simple constat de sa situation familiale, sans porter sur celle-ci un jugement moral ». Il n’en fallait pas moins pour que le très partisan (et controversé) site américain Church Militant reprenne cette information sous le titre « Un évêque autorise des baptêmes non-genrés pour les couples homosexuels ».

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« Il s’agit simplement de prendre en compte des situations juridiques où la formule ancienne ne convient plus », détaille Mgr de Metz-Noblat, joint par La Croix. S’il peut s’agir de cas d’enfants adoptés par des couples de même sexe selon la loi française, concède-t-il, il ne s’agit pas des seules situations possibles. Par exemple, illustre-t-il, existent de nombreux cas d’enfants confiés non pas à leurs parents biologiques, mais à des tiers auxquels la justice a octroyé l’autorité parentale. « Il faut prendre en compte ces situations de plus en plus compliquées », résume l’évêque.

Cette « recommandation », relève encore le président du conseil pour les questions canoniques, n’a pas été décidée de façon unilatérale : elle a été élaborée en lien avec la commission de réformes des actes administratifs de l’Église de France et la commission de pastorale liturgique et sacramentelle avant d’être approuvée par le conseil permanent de la CEF.

Des évêques « entièrement libres » de suivre ou non la recommandation
Quoi qu’il en soit, souligne Mgr de Metz-Noblat, les évêques sont ainsi « entièrement libres » de mettre en place ces nouveaux actes de baptême pour leur diocèse ou de conserver la version antérieure. Ils peuvent même faire coexister les deux, en se tournant vers la version reformulée seulement pour les cas où l’autre poserait un problème. « C’est ce que j’ai expliqué aux deux ou trois évêques qui m’ont demandé des précisions », assure-t-il.

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Ainsi, même au sein d’une même province ecclésiastique, des diocèses ont pu opter pour des choix différents. La chancellerie d’un diocèse du nord de la France indique ainsi que le passage à la nouvelle version a été « bloqué » à la dernière minute, alors que les nouveaux formulaires étaient déjà imprimés et envoyés aux paroisses. « Il a semblé que les notions de père et de mère n’étaient plus suffisamment prises en considération », argumente-t-on à la chancellerie diocésaine.