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Une fois sur trois, les prêtres refusent la charge d’évêque. Xavier Le Normand, La Croix, le 12.12.2019

Les faits Environ 30 % des prêtres auxquels la charge épiscopale est proposée refusent ce ministère, a révélé le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques. Cette proportion de refus a triplé en dix ans.
Xavier Le Normand, le 12/12/2019 à 15:49
Une fois sur trois, les prêtres refusent la charge d’évêque
Le cardinal Ouellet a révélé qu'environ trois prêtres sur dix auxquels il est proposé d’être évêque refusent.

Porter la mitre n’est pas le rêve de tout prêtre. Au contraire, ils sont de plus en plus nombreux à refuser l’ordination épiscopale lorsque celle-ci leur est proposée. Selon le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques – le « ministère » du Saint-Siège justement chargé de la nomination et de la gestion des évêques – environ trois prêtres sur dix auxquels il est proposé d’être évêque refusent. Cette proportion a triplé en une décennie, indique encore le cardinal québécois.

« C’est peut-être parce qu’ils ne se sentent pas capables, manquent de foi, ont des difficultés dans leur vie ou préfèrent ne pas risquer de nuire à l’Église », tente d’expliquer le préfet de dicastère auprès du journal catholique espagnol Vida Nueva. « C’est pour diverses raisons qui sont respectables », poursuit-il en intégrant tout de même ce phénomène dans une « crise générale de la foi ». Malgré tout, le nombre d’évêques augmente légèrement chaque année. Ils sont désormais près de 5 400 dans le monde.

→ LIRE. Comment les évêques partagent leur charge

De fait, le ministère épiscopal est probablement plus exposé qu’il ne l’était par le passé et les évêques davantage interpellés sur l’exercice de leur charge, par exemple dans leur gestion des cas d’abus sexuels commis par des membres du clergé de leur diocèse. Leur responsabilité est désormais plus facilement engagée, médiatiquement ou devant la justice, tant civile que canonique.

Une procédure définie par le code de droit canon
Même au Vatican, certains préfèrent ne pas porter la mitre. Ainsi, le père Juan Antonio Guerrero Alves, nommé préfet du Secrétariat pour l’économie en novembre, aurait expressément demandé à ne pas recevoir l’ordination épiscopale afin de pouvoir plus facilement réintégrer la Compagnie de Jésus à l’issue de sa mission.

La procédure de nomination d’un évêque est strictement réglementée par le code de droit canon. Les évêques du pays concerné établissent une liste des prêtres « les plus aptes à l’épiscopat » et la transmettent au nonce apostolique. Celui-ci doit mener une enquête sur les candidats avant de transmettre trois noms – la terna – au Vatican.

La Congrégation pour les évêques étudie alors les dossiers et soumet une proposition au pape. C’est in fine à lui qu’il revient de nommer « librement » les évêques. Cette procédure peut toutefois différer pour certaines régions du monde, comme en Alsace-Moselle, encore réglementée par le concordat de 1801.

→ EXPLICATION. Les catholiques ont-ils leur mot à dire sur le choix d’un évêque ?

Par ailleurs, le code de droit canon établit un certain nombre de critères pour le candidat à l’épiscopat. Il lui faut « à un degré élevé, une foi solide, de bonnes mœurs, la piété, le zèle des âmes, la sagesse, la prudence et les vertus humaines ». En outre, il doit jouir d’une « bonne réputation », avoir au moins 35 ans, être ordonné depuis plus de cinq ans, et avoir au minimum une licence en théologie ou en droit canonique.

Souverain, le pape peut cependant décider de passer outre ces critères. Le cardinal Robert Sarah a par exemple reçu la consécration épiscopale en 1979 à l’âge de 34 ans seulement.

« Moins professeurs et plus pasteurs »
Dans son entretien à Vida Nueva, le cardinal Ouellet dresse le portrait de l’évêque idéal selon lui. « Il ne suffit pas de souligner les vérités de la foi », considère-t-il en estimant que les évêques doivent être « moins professeurs et plus pasteurs ». Il attend en particulier d’eux qu’ils aient de « l’empathie » pour « les plus pauvres et les éloignés ».

« Pour le pape, les pauvres ne sont pas une idéologie mais quelque chose d’évangélique », insiste le Québécois en regrettant que « des prêtres et des évêques » ne comprennent pas que la communauté chrétienne « se renouvelle par la charité concrète ».