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Bientôt un nouveau film sur Irena Sendler, la catholique qui sauvait les enfants juifs
Augustine Passilly, La Croix, le 18/10/2019

L’actrice israélienne Gal Gadot va incarner le rôle d’Irena Sendler dans un film produit par sa propre société Pilot Wave. Cette Polonaise catholique est longtemps demeurée inconnue. Elle a pourtant pris de nombreux risques pour faire sortir 2 500 enfants juifs du ghetto de Varsovie pendant la Seconde Guerre mondiale.

Augustine Passilly, le 18/10/2019 à 17:33
Bientôt un nouveau film sur Irena Sendler, la catholique qui sauvait les enfants juifs.

Le 11 avril 2007, à 97 ans, Irena Sendler reçoit l’ordre du sourire, récompensant son action en faveur des enfants du ghetto de Varsovie.

Un nouveau film va être consacré à Irena Sendler. Cette Polonaise catholique, longtemps demeurée inconnue, a aidé quelque 2 500 enfants juifs à s’enfuir du ghetto de Varsovie, en Pologne, pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le 11 octobre, Deadline, site d’informations américain spécialiste de l’actualité hollywoodienne, a révélé que l’actrice israélienne Gal Gadot allait incarner cette héroïne à l’écran tandis que la société Pilot Wave, qu’elle a créée avec son mari, l’acteur Jaron Varsano, se chargera de la production.

Un deuxième film
« Pilot Wave décolle ! Je suis tellement excitée que cela sorte enfin. @JaronVarsano et moi-même travaillons là-dessus depuis un certain temps et j’ai hâte de donner vie à toutes les histoires incroyables sur lesquelles nous travaillons avec nos partenaires prodigieusement talentueux », a annoncé sur Twitter Gal Gadot, célèbre pour avoir joué le rôle de Wonder Woman.

(À lire aussi - POLOGNE. Décès d'Irena Sendler, qui avait sauvé 2 500 enfants juifs).

En 2009 déjà, un film avait mis en lumière cette résistante polonaise. Le Courage d’Irena Sendler, réalisé par le Canadien John Kent Harrison avec la Canado-Néo-Zélandaise Anna Paquin dans le rôle principal, était sorti un an après le décès de cette figure, qui a bien failli rester anonyme.

Juste parmi les nations
« Elle n’avait pas souhaité récolter d’honneurs pour ce qu’elle avait fait. Elle n’avait pas cherché à se mettre en avant. Et finalement, elle a été réhabilitée, en un sens, à la fin de sa vie », explique l’écrivaine Isabelle Wlodarczyk qui lui a dédié un livre jeunesse (1).

C’est seulement en 1965, soit vingt ans après la fin de la guerre, qu’Irena Sendler est reconnue Juste parmi les nations par l’Institut international pour la mémoire de la Shoah Yad Vashem. Ce titre est décerné au nom d’Israël aux citoyens qui ont mis leur vie en danger pour sauver des Juifs.

(À lire aussi - Anna Bikont, les fantômes de la Pologne)

Même après cette distinction, le courage de la Polonaise catholique passait toujours relativement inaperçu. Dans son pays, son rôle fut en effet minimisé jusqu’à la chute du communisme en 1989. Et il faudra attendre 2003 pour qu’elle soit élevée au rang d’héroïne nationale. Tandis que le Parlement polonais a déclaré l’an dernier une année Irena Sendler pour marquer les dix ans de sa disparition.

De nombreux risques
De nombreux enfants ont pourtant été épargnés grâce à la détermination de cette assistante sociale qui se déguisait en infirmière pour pénétrer dans l’enceinte du ghetto, où jusqu’à 380 000 personnes ont été parquées entre 1940 et 1943.

« Ce qui m’a beaucoup émue c’est qu’elle ait conservé si méticuleusement les noms de tous les enfants qu’elle a sauvés [qui devaient prendre de faux noms pour ne pas être démasqués, NDLR]. C’était une manière de leur permettre de retrouver leur identité après la guerre. Je trouve ça magnifique d’avoir pris tant de risques », salue Isabelle Wlodarczyk, précisant qu’elle est allée jusqu’à entrer dans le ghetto en feu.

« Elle les a anesthésiés pour pouvoir les faire sortir »
L’écrivaine a aussi appris, au cours de ses recherches, qu’Irena Sendler n’a pas hésité « à endormir des enfants. Elle les a anesthésiés pour pouvoir les faire sortir sans qu’ils crient ou ne fassent de bruits, à l’insu des responsables du ghetto. »

(À lire aussi - "Les Petits Héros du ghetto de Varsovie", le témoignage des enfants courage)

Cette résistante, alors âgée d’une trentaine d’années, place ensuite les rescapés dans des institutions religieuses. Puis, elle est arrêtée par la Gestapo en 1943, torturée et condamnée à mort, avant d’être miraculeusement libérée. Tout en continuant à avoir « mauvaise conscience pour avoir fait si peu ».

L’actrice Gal Gadot devrait donc, le temps de son film, redonner vie à celle qui disait avoir été « éduquée dans l’idée qu’il faut sauver quelqu’un qui se noie, sans tenir compte de sa religion ou de sa nationalité. »

(1) Irena Sendlerowa - Des papiers pour mémoire, Oskar Jeunesse, 2016, 80 p., 9,95 €