La place de la religion dans la société, au cœur d’une étude mondiale
Constance Vilanova avec AFP, La Croix, le 23/04/2019 à 15:26

Réalisée au printemps 2018, la dernière étude de l’institut Pew Research Center publiée le 22 avril s’appuie sur les réponses de 30 000 personnes de 27 pays différents.

Si les résultats sont variables selon les pays, la majorité des sondés souhaitent que la religion ait un rôle accru dans la société, en particulier aux États-Unis.

La place de la religion dans la société, au cœur d’une étude mondiale
En Europe et en Amérique du Nord, les sondés considèrent que la place de la religion diminue dans la société.

Dans sa dernière étude, l’institut indépendant Pew Research Center a posé trois questions à 30 000 personnes de 27 pays différents avec un échantillon représentatif d’au moins 1 000 sondés dans chaque pays. Parmi les interrogations soulevées : la religion joue-t-elle un rôle plus ou moins important que par le passé ?

En Europe et en Amérique du Nord, les sondés considèrent que la place de la religion diminue dans la société. 58 % des participants aux États-Unis et 64 % au Canada par exemple, pensent qu’elle est moins importante qu’il y a vingt ans. En France, la question divise avec 38 % pour qui elle a un rôle moindre contre 39 % estimant qu’il est croissant. À noter que l’étude ne fait aucune distinction entre les différentes religions.

@pewresearch
People in North America, Europe and Australia are more likely to say religion plays a less important role in their country than it did two decades ago. https://pewrsr.ch/2UvoSQC

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La majorité des 30 000 personnes interrogées souhaitent que la religion ait un rôle accru dans leur pays : 4 personnes sur dix se disent favorables à cette transformation contre une sur 10 qui s’oppose à un rôle plus conséquent de la religion.

Un Américain sur cinq affirme que la religion donne du sens à sa vie
51 % des Américains favorables au renforcement du rôle de la religion
Ainsi, 51 % des Américains souhaitent le renforcement du rôle de la religion dans leur pays, contre 18 % qui s’y opposent. La proportion atteint 61 % parmi les 50 ans et plus, mais reste élevée chez les 30-49 ans (46 %), et les 18-29 ans (39 %).

C’est en Indonésie (85 %), au Kenya (74 %), au Nigeria (74 %) et en Tunisie (69 %) que les sondés se disent le plus favorables à un renforcement de la place de la religion.

En Europe, en Amérique du Nord et en Australie, l’étude démontre que l’idéologie politique est corrélée à cette volonté d’un poids plus important de la religion dans la société. Aux États-Unis par exemple, les personnes se situant à droite de l’échiquier politique et se considérant elles-mêmes comme conservatrices sont 42 points plus favorables au renforcement du rôle de la religion dans leur pays que celles situées à gauche.

@pewresearch
Share of adults who favor a more important role for religion in their country

??Indonesia: 85%
??Nigeria: 74%
??South Africa: 66%
??Brazil: 59%
??India: 53%
??U.S.: 51%
??Italy: 41%
??UK: 32%
??France: 24%
??Sweden: 20%https://pewrsr.ch/2UvoSQC

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12:01 - 23 avr. 2019
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En France, en Suède ou aux Pays-Bas, la situation est quasiment inverse à celle des États-Unis, avec respectivement 47 %, 51 % et 45 % des personnes sondées opposées à ce que la religion prenne une place plus importante dans la société.

Le Japon (15 %) et la France (20 %) sont ceux où la proportion d’habitants favorables à un rôle accru de la religion est la plus faible.

Sans surprise, les sondés qui affirment que la religion est très importante dans leur vie sont particulièrement en faveur d’un poids plus important de celle-ci dans la société.

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Les habitants d’Europe de l’Ouest et de l’Est n’ont pas le même rapport à la religion
Une étude de l’institut américain Pew Research Center, publiée le 29 octobre, révèle que le rapport à l’identité religieuse en Europe est bien différent d’un pays à l’autre, avec de vastes différences est-ouest.

Julien Tranié, La Croix le 30/10/2018 à 12:33
Les habitants d’Europe de l’Ouest et de l’Est n’ont pas le même rapport à la religion


Le patriarche de Constantinople Bartholomeos 1er, entouré de pèlerins venant de Grèce, à Istanbul, le 7 octobre 2018.
LEFTERIS PITARAKIS/AP

Reste-t-il certains stigmates de la division est-ouest de l’Europe, un peu moins de trente ans après la disparition du rideau de fer ? Sur le plan religieux du moins, c’est ce que montre l’institut américain Pew Research Center au cours d’une étude menée entre 2015 et 2017, auprès de plus de 56 000 personnes dans 34 pays d’Europe, rendue publique lundi 29 octobre.

L’étude qui s’intitule « Les Européens de l’Est et de l’Ouest diffèrent quant à l’importance qu’ils accordent aux religions, aux visions des minorités et aux sujets de société », tente de cartographier avec précision le sentiment d’appartenance religieuse des différents peuples européens. Et ce, même si la méthode de sondage laisse une marge de 3 à 5 points de pourcentage entre le chiffre annoncé et la réalité.

11 % des Français très attachés à la religion
Les Européens répondant plus volontiers que la religion est très importante dans leur vie sont les Grecs (55 %), suivis par les Bosniens et les Arméniens. La France elle ne se classe que parmi les derniers pays européens, avec 11 % des Français souscrivant à cette assertion, à égalité avec les Belges et les Allemands.

En Europe, les chrétiens plus critiques que les autres envers les musulmans
Les deux pays où le sentiment d’importance religieuse dans la vie des gens est le moins fort sont l’Estonie et la République Tchèque où respectivement 6 % et 7 % des gens déclarent que la religion est très importante dans leur vie. L’étude justifie ces deux statistiques très basses par l’appartenance de ces deux pays à l’URSS où l’athéisme était prôné par la culture nationale.

Certains ex-pays du bloc soviétique sont cependant restés des terres religieuses, comme en Pologne où 29 % des sondés déclarent que la religion est très importante pour eux.

La transmission religieuse s’érode à l’ouest
Un autre aspect de l’étude s’attarde à montrer la persistance ou non d’une transmission religieuse dans les pays européens, en se centrant sur le christianisme. Là encore, la religion chrétienne se transmet mieux à l’Est qu’à l’Ouest. Les deux pays où l’érosion de la transmission religieuse se fait la plus forte sont la Belgique et la Norvège. Dans le pays voisin de la France, 83 % des sondés déclarent avoir été élevés dans le christianisme, mais seuls 55 % d’entre eux se déclarent encore chrétiens.

En France, seuls 75 % des personnes interrogées disent avoir été élevées dans le christianisme. Parmi eux, 64 % des sondés disent être chrétiens aujourd’hui.

Dans certains pays d’Europe de l’Est, essentiellement membres de l’ancien bloc communiste où être élevé dans la foi était plus difficile, le sentiment d’appartenir à la communauté chrétienne sans y avoir été élevé est plus fort. Ainsi, en Ukraine, 81 % des personnes déclarent avoir été élevées dans la foi chrétienne, alors que 93 % des Ukrainiens se disent chrétiens aujourd’hui.

Les musulmans moins bien tolérés en Europe de l’Est
Enfin, une dernière statistique sonde la tolérance religieuse des habitants des différents pays membres. De ce point de vue, la différence est-ouest est très nette. 88 % des Néerlandais se disent ainsi prêts à accueillir un musulman comme membre de leur famille, contre seulement 12 % des Tchèques ou 21 % des Hongrois. La question n’ayant pas été posée à des musulmans. En France, 66 % des sondés se déclarent prêts à un tel accueil dans leur famille. L’étude pose également la question de l’accueil d’un membre juif, globalement plus accepté dans l’ensemble des pays d’Europe avec la même gradation est-ouest.

La plupart des Occidentaux favorables à l’interdiction du voile intégral
Cette dernière statistique est sans doute un élément supplémentaire pour comprendre l’attrait des pays de l’Ouest pour les nationalistes ou les conservateurs comme en Hongrie avec Viktor Orban ou Miloš Zeman en République Tchèque, tous deux membres du groupe de Visegrad, qui tente d’infléchir la politique européenne vers une tendance plus conservatrice.